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 Olivier Véran veut casser les acquis sociaux et le statut des hospitaliers

 

 

 

Alors qu’Emmanuel Macron rendait une visite surprise à l’hôpital de la Pitié Salpêtrière, le ministre de la Santé Olivier Véran s’est illustré en remettant en cause les 35h et le statut de la fonction publique. Face à une soignante  qui insistait sur le fait qu’un certain nombre de personnels hospitaliers devaient travailler à côté de l’hôpital pour boucler les fins de mois, le ministre a jugé opportun de remettre en cause les 35h : « N’est-ce pas incohérent de maintenir les 35 heures alors que certains, pour gagner plus, travaillent en dehors, en toute illégalité ? » Alors qu’un soignant, Thomas Similowski, venait de l’avertir sur la pauvreté des personnels des hôpitaux, en affirmant que « ce ne sont pas des petites augmentations qui feront les choses, il faut un choc salarial », Olivier Véran n’a pas semblé relever l’idée d’une augmentation de salaire. Pour lui, afin de résoudre le problème de la pauvreté des hospitaliers, il suffirait de travailler plus afin de gagner plus, si toutefois les heures supplémentaires venaient à être payées.

 

Ceci n’étant pas possible dans le cadre de la fonction publique, le ministre s’est empressé de remettre cette dernière en cause également, s’interrogeant sur le maintien du « cadre unique de la fonction publique ». Olivier Véran a ainsi été clair dans sa pensée : pour lui, il faut casser le statut de la fonction publique, puis augmenter la durée du temps de travail.

 

Olivier Véran n’est pas le seul à souhaiter remettre en cause ces acquis sociaux. Selon un article du Figaro, depuis le début du confinement, la droite est revenue à la charge quant à la question du temps de travail. Ainsi, le sénateur LR de la Vendée Bruno Retailleau considère que « tout assouplissement des règles sera bienvenu. Il faudra nécessairement travailler plus pour gagner plus, pour relancer la machine économique ». La présidente de la région francilienne, Valérie Pécresse, estime elle qu’« il va falloir qu’on se retrousse tous les manches, c’est clair ». Enfin, pour le président des Républicains, Christian Jacob, il faudrait « sortir du carcan des 35h » par le biais d’une annualisation du temps de travail, ce qui pourrait faire remonter le temps de travail hebdomadaire à 40h. Pourtant, les 35h ne semblent être un carcan que pour le patronat, qui, s’il le pouvait, emploierait une main-d’oeuvre pour un temps de travail illimité, si cela pouvait faire augmenter ses profits.

 

Mi-avril, le patron du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, avait déjà déclaré qu’il faudrait « bien se poser la question tôt ou tard du temps de travail, des jours fériés et des congés payés pour accompagner la reprise et faciliter, en travaillant un peu plus, la création de croissance supplémentaire ». Ce matin, le dirigeant de la CPME, François Asselin, a par ailleurs affirmé que « viendra un temps où il faudra peut-être se poser la question : mon pays a fait beaucoup de choses pour moi, qu’est-ce que je pourrais faire pour mon pays ? » et que travailler « un peu plus » pourrait être « l’une des réponses ». Une question que devrait se poser François Asselin lui-même, et en aucun cas les infirmières, les aides-soignantes, les éboueurs, les caissières ou encore les livreurs qui ont démontré depuis le début de la pandémie que c’étaient eux qui faisaient tourner le pays.

 

Ce sont ces mêmes travailleurs précaires qui sont aujourd’hui dans le viseur du gouvernement et du patronat et qui vont payer la crise pour limiter la perte de profits des capitalistes. La remise en cause des 35h et de la fonction publique s’inscrit dans cette volonté de faire de ces travailleurs une variable d’ajustement face à la crise. Pourtant, alors que la crise économique a provoqué une augmentation drastique du nombre de chômeurs tandis que les secteurs essentiels comme les hôpitaux sont en tension, la solution consisterait à embaucher et former les chômage dans ces secteurs. Une solution qui réglerait à la fois le problème du chômage de masse et celui de la surcharge des secteurs essentiels. Mais le système capitaliste a ses raisons que la raison ignore...

 

Irena Mathilde

 

 

Crédit-photo : LUDOVIC MARIN / AFP

 

Publié par REVOLUTION PERMANENTE

 

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Tag(s) : #JE LUTTE DES CLASSES
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