Un article du Morning Star repris sur le blog histoireetsociete (*)
À la Chambre des Communes, Boris Johnson a dit en substance que l'épidémie de covid-19 était sous contrôle et que donc que les britanniques pouvaient reprendre le travail, en se serrant les coudes car tous étaient sur le même bateau...
Le Morning Star, journal du Parti communiste de Grande Bretagne lui répond....
R.C.
Illustration : Le Premier ministre Boris Johnson quitte le 10 Downing Street, Londres, pour la Chambre des communes, avant sa déclaration à la Chambre sur Covid-19
Nous sommes en pleine confusion. Et-ce la conséquence de la politique gouvernementale ou le résultat de l’action d’une administration incompétente et divisée sur la meilleure façon d’esquiver sa responsabilité dans les défaillances du confinement? Difficile à dire. Les optimistes espèreront qu’il s’agit d’incompétence, ceux qui sont plus pessimistes concluront qu’il s’agit d’une politique.
La réalité que montrent les statistique est sombre : certaines catégories de travailleurs sont particulièrement touchées par les conséquences de la gestion inefficace de la crise par notre gouvernement. Les travailleurs des transports, du commerce de détail et des services sociaux sont les plus touchés par l’infection et c’est chez les travailleurs les moins qualifiés que s’observe le taux de mortalité le plus élevé. Autant de vérités, le plus souvent cachées dans les discours officiels, qui en disent long sur notre société de classe.
Toutes les statistique nous montrent que notre position de classe dans cette société de classe est le facteur le plus significatif pour repérer la route empruntée par ce virus dans sa contamination de la société.
Si votre métier vous permet de travailler chez vous, dans un environnement que vous contrôlez, vos chances de contracter cette infection, d’être hospitalisé et de mourir sont bien moindres que celles des salariés qui doivent se rendre au travail, dans des transports en commun bondés et travailler à proximité les uns des autres.
Nous ne sommes pas tous dans le même bateau. Nous ne saurons que ce virus est maîtrisé que lorsque les patrons se rendront au travail dans les transports publics et que les députés s’assiéront les uns à côté des autres sur les bancs du Parlement.
Tant que le Covid-19 menace les PDG et les cadres supérieurs avec la même férocité que les travailleurs sociaux et les chauffeurs de bus, nous ne pourrons pas compter sur une approche impartiale pour gérer cette crise.
Si nos dirigeants, les riches, qui n’ont pas besoin de travailler, craignent individuellement pour leur santé et leur vie, collectivement ils craignent davantage pour leurs profits.
Et c’est pourquoi les grands médias ont mené campagne la semaine dernière pour la fin du confinement et pour affaiblir notre détermination collective à rester chez nous. «Les syndicats doivent pas faire obstacle redressement de la Grande-Bretagne. » écrivait le Daily Telegraph, journal à des classes moyennes réactionnaires et propriété de frères jumeaux milliardaires qui vivent en toute sécurité dans leur île (hors taxe) de la Manche. Et pourtant face à ce gouvernement des riches et de possédants, les syndicats sont notre meilleure protection contre la progression de ce coronavirus.
On nous dit que NHS ( Service public de santé.Ndlr) a été épargné, qu’il n’est plus débordé et que la production et les bénéfices peuvent reprendre.
Cette affirmation sous-tend que le NHS est capable de gérer un certain niveau de victimes et de mourants et que maintenir les décès à ce niveau est un prix acceptable à payer pour la reprise de l’activité économique.
La crédibilité du gouvernement se mesure est le niveau de soutien dont il bénéficie. Depuis le week-end, il a été divisé par deux. Mais ne pensez pas un instant que ce gouvernement conservateur est exclusivement guidé par les chiffres des sondages. Ce n’est pas votre opinion qui compte mais celle des riches et des puissants.
(*) Traduction libre Enver