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Extraits du rapport de Fabien Roussel à la session du jeudi 9 juillet du Conseil national

 

 

 

 

Le secrétaire national rappelle d’abord combien on « se trouve confrontés à une situation porteuse d’immenses enjeux, mais aussi lourde de dangers pour la France et son peuple. Après la crise sanitaire, provoquée par la pandémie, une crise économique et sociale sans équivalent depuis la Seconde Guerre mondiale va secouer notre pays. Elle sera d’autant plus forte qu’elle est utilisée par les tenants du libéralisme pour maintenir leur système, pour maintenir leur pouvoir et pour maintenir leur niveau de vie et de richesse. Cela fait naître beaucoup de colère mais aussi beaucoup de rejet de la politique, comme viennent de le souligner les élections municipales, avec le taux d’abstention incroyable sur lequel je reviendrai.

 

 

Cela fait naître aussi une conscience nouvelle des choix qu’il faut faire pour notre pays. Celle-ci a grandi à l’occasion de la crise sanitaire, à l’épreuve du confinement et au fur et à mesure que le pays prenait conscience de la destruction de notre système de santé et de nos services publics, l’école... Elle va constituer le principal obstacle sur lequel vont maintenant buter le gouvernement et le patronat. Mais elle ne trouve pas de réponse politique, de solutions porteuses d’espoir, à la hauteur de ce que ressentent les Françaises et les Français. D’où la crise démocratique phénoménale que le scrutin du 28 juin a exprimé et qu’un pouvoir de plus en plus rejeté par la majorité de la population ne va faire qu’aggraver.

 

 

Comme toujours, d’une colère légitime tout peut surgir, selon qu’existe ou non une perspective progressiste crédible. Dans ce moment qui va se révéler crucial, notre parti a un rôle décisif à jouer : pour travailler aux mobilisations indispensables, pour aider à ce qu’elles se construisent sur un contenu politique de haut niveau, pour donner du sens aux confrontations politiques et sociales. »

 

 

Fabien Roussel se livre ensuite à une analyse détaillée des résultats des élections municipales. Puis il aborde la question du débouché politique.

« Face à ceux qui veulent fragmenter, diviser la classe ouvrière, nous devons, nous, déployer tous les efforts pour l’unir, la rassembler, rassembler les forces sociales et toutes celles et ceux qui souffrent des logiques capitalistes. Comment contribuer à la prise de conscience de l’ensemble du monde du travail, de sa force, de son intelligence, de sa capacité même à prendre le pouvoir pour faire grandir une société respectueuse de chaque être humain et prenant enfin les mesures visant à lutter contre le réchauffement climatique ? Comment convaincre celles et ceux de nos concitoyens qui veulent que ça change mais ne s’engagent pas dans les luttes ? Comment redonner envie de se battre, de s’engager à celles et ceux qui n’y croient plus ? Voilà le rôle qui est le nôtre, voilà notre travail aujourd’hui.

 

 

Face à ce mur de défiance, d’abstention, de rejet de la politique, les appels à l’unité et à la construction de candidature unique à la présidentielle, qui plus est derrière l’écologie politique, ne font pas le poids. Il faut initier des constructions politiques à la hauteur des défis de civilisation, des transformations radicales que nous voulons pour la France, l’Europe, le monde. Et d’abord en étant dans l’action et dans la proposition, dans la résistance et dans l’alternative en même temps aux projets de ce gouvernement et aux mauvais coups portés par le monde des actionnaires, du CAC 40 et des banques. Le Parti communiste doit être, l’outil, la force, de cette riposte déterminée, le ciment de cette union du peuple de France.

 

 

Nous pouvons le faire, partout, dans tous les départements, en contribuant à la montée des luttes, en mettant en débat des propositions novatrices dans cette crise. Nous pouvons le faire en étant plus à l’écoute de celles et ceux qui luttent, qui se mobilisent, qui réfléchissent aussi aux propositions à mettre en œuvre pour sortir du capitalisme. Le projet de sortie de crise que nous avons adopté au dernier conseil national est un atout décisif pour cela et nous allons le mettre très largement en débat à travers la plateforme numérique La France en commun et toutes les initiatives que nous prendrons pour l’enrichir, le mettre en débat avec des associations, des ONG...

 

 

Nous pouvons être cette force utile au peuple en étant aux cotés des hommes et des femmes aujourd’hui inquiets pour leur avenir, pour celui de leurs enfants, confrontés à la brutalité du chômage partiel ou des licenciements, voire à la pauvreté totale, à l’image de dizaines de milliers de jeunes étudiants ou salariés.

 

 

Oui, il faut nous tourner plus résolument vers ces couches populaires et ces classes moyennes qui ont peur du déclassement et aspirent à vivre mieux ; vers cette jeunesse qui se mobilise pour plus d’égalité, plus d’écologie ; vers ces ouvrier·e·s et employé·e·s écrasés par leurs conditions de travail et dont la créativité est étouffée ; vers ces cadres qui sont écartés des choix stratégiques de leur employeur, des choix qui vont de plus en plus souvent à l’encontre de leur éthique ; vers tous ces salariés qui ne rejettent pas forcément la politique, mais restent plutôt à distance de tout ce qui leur apparaît comme de l’impuissance politique.

 

 

Nous pouvons bien sûr, pour relever ce défi, prendre appui sur des prises de conscience, au cours de la crise sanitaire, de l’importance des services publics, de la nécessité de relocaliser notre industrie, de redonner du sens à une nouvelle politique industrielle, de retrouver de la souveraineté économique, sur la montée de l’enjeu climatique dans la société française. »

 

 

 

Fabien Roussel

 

 

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Tag(s) : #AGIR AVEC LE PCF
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