TRAVAILLEURS, TRAVAILLEUSES, NE RÊVEZ PAS ! Par Yves Echaroux

Rouge Cerise donne aujourd’hui la parole à Yves, militant de la section Oswald Calvetti.

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Il m’arrive, comme à tout le monde, d’utiliser ces nouveaux moyens de communication que sont les réseaux sociaux (ou censés l’être), et en particulier Internet.
À ma grande surprise et à mon grand désarroi, j’ai ainsi appris que Carlos Tavares, patron de Stellantis, s’était octroyé un « package » de rémunérations augmenté de 55%.
Ainsi, il pourrait percevoir 36,5 millions d’euros pour la seule année 2023.
Une première interrogation s’est posée à moi, purement morale : quelles que soient sa valeur, ses compétences, un individu mérite-t-il pareil salaire ? Mais, bien qu’importante, cette question me paraît soudain secondaire. En effet, ce qui est primordial dans cette information, c’est le peu de réaction de la classe ouvrière. Bien sûr, chez de vieux, ou moins vieux, prolos syndicalistes n’ayant jamais cessé le combat, la colère reste forte, mais pour la grande majorité de la population, ce « fait-divers » est passé comme une lettre à la poste.
Évidemment, pour calmer les prétendus « jaloux » et autres grincheux, les médias, à l’exception de L’Huma, La Croix et de rares autres, ont invoqué leur argument favori : « Il faut bien rémunérer les patrons à la hauteur de leurs résultats ». Mais quels sont les résultats de Monsieur Tavares sinon la distribution généreuse de millions d’euros aux actionnaires et surtout la mise au chômage de milliers d’ouvrièr-e-s ?
Cet exemple qui, malheureusement, n’est pas le seul dans ce contexte économique, semble montrer, hélas, le peu d’intérêt que portent la majorité de nos concitoyens à ces injustices flagrantes, mais aussi, de la part de trop de jeunes, la tentation non seulement d’accepter ce système, mais d’y participer. Qui n’a jamais entendu autour de soi la volonté d’une certaine jeunesse, non pas d’échanger, communiquer, coopérer, s’entraider dans les moments difficiles, mais de participer à cette course, qui se révèle une véritable guerre, et aux profits et ainsi de faire partie du monde capitaliste.
Je ne voudrais pas passer pour un adepte du « Avant, c’était mieux », mais il faut avouer que nos mineurs du Nord et tant d’autres n’avaient qu’une seule envie : travailler dans des conditions décentes et pas entrer dans le Comité d’administration des Charbonnages de France !
Le rêve, le mirage plutôt, qui n’était qu’états-unien, est devenu mondial avec les start-up, les auto-entrepreneurs et transforme trop de nos jeunes en « loups » prêts à tout pour réussir, oubliant le combat de classe, l’unité sociale et les rapports humains.
Alors, il nous faut lutter certes contre les forces réactionnaires et le Grand Capital, mais aussi contre ce mal qui touche jusqu’aux couches les plus populaires de notre nation, qui pensent s’en sortir individuellement alors que le combat ne peut se mener et se remporter que par les luttes
 

Yves Echaroux

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