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Le chef d’œuvre de Léon Frapié, qui n’a pas pris une ride (introduction de … Roger Martin).
Par Martine Taxil
"Ils", je les désigne ainsi car ces personnes englobent toutes sortes de gens, les jaloux, les envieux, ceux qui dénigrent de façon systématique et générale les fonctionnaires, ceux qui méconnaissent le système éducatif et ce métier, les médisants, etc., et même certains politiques (presque toujours de Droite) qui osent désigner ces travailleurs comme "des fainéants d'enseignants". "Ils", donc, sont et seront toujours assoiffés de jugements erronés et cyniques.
J'aspire par ce "billet d'humeur", comme le dit l'adage, " à remettre l'église au centre du village", quoi que ce serait aussi bien qu’on lui substitue l’école !
Chacun d'entre nous a déjà entendu ce terme de "fainéants" qualifiant de manière indigne les transmetteurs de savoirs, d'éducation et de citoyenneté. Et j'évoque à juste titre certains politiques puisque, par exemple, le plus critique et le plus acerbe fut l'ancien président de la République, Nicolas Sarkozy, qui n'hésitait pas à clamer éhontément : "Ils travaillent 24 heures par semaine et 6 mois par an." Ajoutant qu’ils seraient "les boulets des finances publiques".
D'autres les traitent de "nantis" bénéficiant de trop longues vacances (pas congés selon eux) imméritées.
Et justement, Elisabeth Borne, actuelle ministre de l’Éducation nationale, entend raccourcir les vacances scolaires de façon significative pour faire "travailler plus" ces "privilégiés" de la société.
Fabien Roussel, secrétaire national du Parti communiste français, cite dans son dernier livre "Le Parti pris du travail", les résultats d'une enquête datant de 2022, effectuée par la sérieuse Direction de l'évaluation, de la prospective et de la performance du ministère de l’Éducation nationale.
Cette enquête révèle (je cite) que dans le premier comme dans le second degré, la moitié des enseignants déclarent travailler 43 heures par semaine et plus et ceci n'est qu'un exemple.
En effet, entre les préparations de cours (renouvelées la plupart du temps chaque année), les corrections (qui n'a pas vu un instit’ quitter l'école le soir, les bras chargés de vingt (ou plus, hélas !) cahiers à la couverture verte ou rouge ? Qui n'a pas vu un prof’ transportant des paquets de trente copies (ou plus, deux fois hélas !!) constituées de plusieurs pages à corriger attentivement ? sans oublier les réunions d'équipes, locales et départementales, de projets concernant l’établissement, la classe ou un élève en particulier, les rencontres avec les parents d'élèves, les conseils de classe et/ou d'administration et d'école, la formation permanente au vu de nouvelles technologies évoluant sans cesse, et j'en passe. Annualisez ces chiffres et vous constaterez aisément que nos enseignants " bossent", croyez-moi !
Et si ces preuves ne suffisent pas, je peux aussi évoquer la responsabilité et la charge mentale subies par les profs., qui malheureusement aboutissent parfois, souvent même, à une dépression ou carrément un burn out, anglicisme que je n'aime pas particulièrement mais qui est en fait très parlant pour tous.
Je pourrais aussi aborder les critiques incessantes sur les grévistes ne réclamant pourtant que leur dû, le sujet délicat des salaires souvent inadaptés au niveau d'études exigé, surtout en début de carrière, lorsque les plus jeunes se voient mutés en zone prioritaire avec les élèves les plus difficiles à accompagner. Et je préfère me taire aussi sur les pensions totalement indignes (encore une fois au regard des études nécessaires) perçues par nos retraités de ce secteur.
Alors, ancienne enseignante moi-même, ex-femme d'enseignant, mère d'enseignante, je m'insurge contre ces procès insupportables, outrageux et sans fondement, et contre les volontés sans cesse répétées par les politiques de Droite de diminuer le repos bien mérité de ces personnes respectables.
Et je dis tout simplement (et "sauf son respect" comme le dit la formule consacrée) à Madame Borne, qui a bien profité de cette belle institution qu'est l’Éducation nationale, pour en arriver à son niveau d'études et à ce poste prestigieux :
"Retournez à l'école Madame la Ministre, passez-y un peu de temps et vous apprécierez par vous-même !".
Zut à la fin !
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Conseil à Madame Borne et à Monsieur Nicolas - bracelet à la cheville - Sarkozy