Un article du site l'Humanité.fr
La satisfaction de cette revendication représenterait une augmentation de la masse salariale de 60 à 81 milliards d’euros par an. Un effort soutenable, selon les économistes du PCF.
Un Smic à 1 700 euros, ça concerne qui et ça coûte combien au juste? Une étude réalisée par les économistes communistes du Réseau d’action promouvoir et sécuriser l’emploi (Rapse) nous donne des réponses. Selon leur calcul, 6 à 7 millions de personnes seraient directement concernées par la mesure. Aux 3,7 millions de salariés directement concernés par l’augmentation du Smic en 2012 s’ajouteraient les 2 à 3 millions de personnes dont le revenu est supérieur au Smic actuel (1 398 euros brut) mais qui devront être augmentées pour se retrouver au niveau des 1 700 euros. Le montant de la mesure est compris «dans une fourchette de 18 à 21 milliards d’euros» par an, estiment les économistes du PCF. Un montant qui tient compte des augmentations de salaires mais également des cotisations sociales patronales supplémentaires (en incluant la fin des exonérations, comme le réclament la CGT et le Front de gauche). Cela revient à une hausse de 360 euros par mois et par tête.
Dans son étude, le Rapse va plus loin en évoquant les 3 à 5 millions de salariés du privé et du parapublic dont le salaire se retrouverait à peine au-dessus du Smic. En proposant de remonter le salaire de «chaque premier échelon des grilles de classification des différentes branches » du public et du privé, les auteurs estiment qu’au total la hausse du Smic brut à 1 700 euros représenterait un effort salarial compris entre 60 et 81 milliards d’euros par an.
Un montant qui peut paraître énorme mais qui se retrouvera dans le circuit économique, notamment au travers de la consommation, principal moteur de la croissance tricolore, d’autant que les salariés payés au Smic ne consacrent que peu – voire pas du tout – de leur revenu à l’épargne. De son côté, l’économiste de l’OFCE, Éric Heyer, juge, lui, que « les entreprises françaises ne peuvent actuellement pas faire face à ce choc : leurs marges sont encore très dégradées et elles sont dans une situation financière fragile », expliquait-il dans les colonnes de l’Express en avril.
Certes, les entreprises sont « étranglées, mais par quoi ? », rétorquent les économistes du Rapse, rappelant que « les moyens sont actuellement monopolisés par la logique des marchés financiers et des actionnaires ».
Ainsi, les entreprises ont payé, en 2010, 318 milliards d’euros de charges financières et de dividendes, contre 145 milliards d’euros de cotisations sociales employeurs. En abaissant de 10 % les dividendes versés aux actionnaires, le Rapse estime que 15 milliards d’euros seraient ainsi dégagés. Dans la même veine, avec la mise en place d’un pôle public bancaire, une PME de 100 salariés qui investit 6 millions d’euros en empruntant à taux zéro, au lieu de 8 %, économiserait 341 euros par salarié et par mois.
---------------------------------------------------------------
Mercredi 18 décembre à 18H
Avignon, Hôtel d'Armand, passage de l'Oratoire
---------------------------------------------------------------