"Les idées dominantes d'une époque
sont les idées de la classe dominante"
Karl Marx
Salauds de pauvres!
Extrait de la chronique d’Anne Roumanoff publiée le 14 mai 2011 dans Le Journal du Dimanche
- Madame Michu : vous allez pas me dire que tous ceux qui sont au RSA, ils veulent s’en sortir ! Il paraît qu’ils touchent 466 euros par mois ; 466 euros à rien faire, vous vous rendez compte?
- Attendez madame Michu, avec 466 euros, on ne vit pas, on survit !
- Mais, parfois, ils sont deux au RSA, plus les allocations familiales, plus l’allocation logement…
-C’est plafonné à 700 euros par foyer, ils l’ont dit chez Jean-Pierre Pernaut.
- N’empêche, vous m’enlèverez pas de l’idée que ces gens-là, quelque part, ils ont la belle vie… Puis s’ils en sont là, quand même, c’est qu’ils l’ont bien cherché.
- Et tous ceux qu’on voit fouiller dans les poubelles après les marchés, vous croyez qu’ils font ça pour le plaisir ? Et ceux qui habillent leurs enfants dans des vide-greniers avec des vêtements à 50 centimes d’euros…
- Oui, mais moi j’en connais qui sont au RSA et qui travaillent au noir à refaire des appartements ou à garder des gosses ! Ceux-là sont pas malheureux, croyez-moi ! Pendant ce temps, les smicards qui se lèvent tôt pour travailler, ils ont aucune aide et ils s’en sortent pas. C’est pour ça que forcer les gens au RSA à travailler cinq heures par semaine aux sorties des écoles, c’est une bonne idée.
- Réfléchissez, madame Michu, ça risque de prendre du boulot à des gens qui sont payés pour ça et qui se retrouveront au RSA.
Une campagne d'ATD sur le refus de la misère:
Ce texte d' Anne Roumanoff (dans lequel les communistes associeraient sans hésitations monsieur Michu à madame), illustre bien les thèmes auxquels entend répondre la campagne d'ATD.
«Nous vivons dans une société d’assistés », « on fait payer les classes moyennes pour financer l’assistanat », « si l’on veut vraiment travailler, on trouve », « on ne vit pas trop mal avec le RSA », «à l’école, les enfants pauvres sont moins aptes que les autres », « on devrait obliger les bénéficiaires du RSA à travailler», « les Roms ne veulent pas s’intégrer », « la pauvreté augmente moins qu’on le dit »… On entend quotidiennement des lieux communs qui pourraient paraître anodins, mais dressent en réalité des barrières entre les personnes et humilient un grand nombre. Si l’on y regarde de plus près, les choses ne sont pas aussi simples que cela.
ATD Quart Monde (*) propose de découvrir les réalités qui se cachent derrière les préjugés visant les personnes en situation de pauvreté et de précarité. Chaque à jour à 15 h, du 17 septembre et le 17 octobre 2013 (Journée mondiale du refus de la misère), une idée reçue est mise en image par un illustrateur et mise en débat sur www.atd-quartmonde.fr.
Remplacez "pauvres" par "émigrés".....vous êtes au FN
ATD n'est pas, tant s'en faut, une association communiste.
Quand ATD dit "pauvres" nous entendons aussi "exploités" et quand ATD dit "refus de la misère" nous entendons "socialisme" et "lutte contre le capital"; différence d'approche qui ne doit pas masquer la qualité et l'utilité de cette campagne.
Les préjugés, dont il est question ici, sont en effet les thèmes que nous martellent les médias et qui sont le fond de commerce du FN. Remplacez "pauvres" par "émigrés" et le tour est joué!
Mettant les faits et les chiffres sur la table ATD contredit ces idées reçues.
Quelques exemples:
Question:
Réponse:
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Question:
Réponse:

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Autres questions déjà traitées
« On ne vit pas trop mal avec le RSA. »
« Avec la CMU, tout le monde a accès aux soins. »
« Les Roms ne veulent pas travailler »
« En France, il y a moins de pauvreté et d’inégalités qu’ailleurs en Europe. »
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« Les pauvres ne veulent pas travailler »
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« Les gens du voyage roulent en Mercedes.