Sylvain Meyer - "Commandant Gervais" dans la Résistance
Merci Sylvain !
Ce lundi 4 mai, Sylvain, tu nous as enchantés par ton intervention lors de l’inauguration de l’exposition organisée par l’ANACR de Pernes sur la déportation et la libération des camps, nous, tes fidèles camarades du PC mais aussi les autres personnes présentes.
Toi, militant discret, ancien résistant du Maquis Jean Robert, alias « Commandant Gervais », tu nous as récité un poème qui te tient à cœur, publié entre les deux guerres par Maurice Rostand.
Toi, Sylvain Meyer, Velleronnais honorablement connu, tu as été sensibilisé étant enfant, par les récits de ton père ancien combattant de la guerre de 14/18, et tu avoues depuis, avoir horreur des armes et de la guerre.
Toi, à 93 ans, tu as récité ce poème clairement et fièrement, avec une diction parfaite et le ton juste et surtout une conviction sincère.
Tu nous as émus jusqu’aux larmes, avec ces vers pleins de sagesse et de sensibilité et hélas, toujours d’actualité. Les soldats de plomb se sont transformés en jeux vidéo tous plus violents les uns que les autres, les tueries et la barbarie persistent sous les yeux complaisants des médias.
Ton plus grand souhait serait que ces paroles de mise en garde soient présentées à l’école d’aujourd’hui afin que les enfants comprennent l’absurdité des jeux de guerre.
Merci Sylvain, pour ce beau moment d’émotion !
Et merci surtout d’être toujours aussi sincère et beau dans la lutte que tu as menée durant toute ta vie et que tu mènes encore à nos côtés avec autant de dignité et de générosité !
Et pour conclure: " Dans mon pays, on remercie." René Char
Martine Taxil
Voici le poème qu'a dit Sylvain Meyer:
Il ne faut plus jamais
Il ne faut plus jamais que les enfants qui jouent,
cheveux clairs ou foncés sur la fraîcheur des joues,
ébauches de plus tard, esquisses de demain,
aient de petits soldats dans leurs petites mains !
Mères, craignez ces jeux en qui la mort commence.
Il ne faut plus jamais autoriser l’enfance,
à d’avance imiter dans un plaisir moqueur ;
Plus de ces régiments ! plus de ces panoplies !
Mères, souvenez-vous des millions d’agonies,
De tous ces fils français ou ces fils allemands,
Il ne faut plus jamais, oh travestissements,
Nous permettre de voir sur des routes surprises
Ces petits généraux dont chaque boucle frise
Qui s’amusent avec un sabre en bois.
Mères, souvenez-vous de ces jeux d’autrefois,
De ces amusements lugubres de naguère,
Car le sabre grandit, le jeu devient la guerre.
D’une boite où dormaient des régiments de plomb
Il peut sortir parfois, déjà nous en tremblons,
Tout un champ de bataille où de vrais hommes meurent.
Mères, si vous craignez d’être celles qui pleurent,
si vous craignez un jour de voir recommencer
ce qui parmi leurs jeux, couvait rapetissé,
ne leur permettez plus la sombre singerie,
faites-leur détester d’avance la tuerie,
apprenez-leur des jeux intelligents et doux
Ou prenez garde, car complices malgré vous,
Du crime universel que les hommes préparent.
Leur permettre si tôt ces coutumes barbares,
c’est suggérer au sort ce que tout lui défend
et lui permettre un jour de tuer vos enfants !
Maurice Rostand, 1937
Pour en savoir plus sur Sylvain Meyer: c'est ici
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