«Échos de la campagne»
par Roger Martin
Le scénario-catastrophe de 2002 avec l’absence d’un candidat de gauche au second tour est encore dans toutes les mémoires.
Pourtant, force est de constater qu’à moins de trois mois du 1er tour des élections présidentielles, le seul risque qui existe réellement est celui de se faire littéralement « enfumer ».
Je m’explique : le danger présenté par la fille du milliardaire Le Pen est certes réel, mais ce n’est pas François Hollande qu’il menace, mais bien Sarkozy.
Même si les sondages sont toujours à prendre avec des pincettes, il est clair qu’aucun ne révèle le moindre risque que la gauche ne soit pas représentée au second tour. C’est Nicolas Sarkozy qui est en chute libre, lui encore qui sera peut-être obligé de céder sa place à l’héritière du milliardaire.
Il importe en effet de comparer des choses comparables: en 2002, l’extrême gauche (Laguiller-Besancenot-Gluckstein) avait obtenu 10,44%. En ajoutant 3,7 (R.Hue), 5,23 (J.P.Chevènement), 2,32 (C.Taubira), 5,25 (N.Mamère), soient 16,50%, on obtenait un total de 26,94%. Le résultat médiocre de Lionel Jospin (16%16) était en grande partie la conséquence de cet éparpillement.
Aujourd’hui, alors que les sondages accordent 1% à 1,5% aux deux candidats d’extrême gauche réunis, environ 3% aux Verts et 9% à Jean-Luc Mélenchon, le risque n’existe pas.
Ceux qui l’agitent sont, dans le meilleur des cas, trompés, et dans le pire, trompeurs. Car, et chacun aura pu le constater, la progression de Jean-Luc Mélenchon et du Front de Gauche ont poussé le candidat du PS à « gauchiser » certaines de ses propositions. Hollande, qui annonçait il y a deux mois: « Il faut donner du sens à la rigueur! », tempête à présent au Bourget : « Mon ennemi, c’est le monde de la finance! ». En gros, depuis quinze jours, les deux forces principales de la Gauche ont progressé TOUTES DEUX dans les sondages.
Alors, amis et camarades, popularisons partout autour de nous cette analyse. La plupart des citoyens ont oublié la situation exacte de 2002 et il n’est jamais mauvais de revenir aux chiffres et à la calculette.
Roger Martin
Candidat du Front de Gauche
3ème circonscription de Vaucluse