Publié le 19 Octobre 2015 par Syndicat CGT Le Meux
Depuis le début du Weekend et encore ce matin, aucun média ne parle du fond: le recul d'un an de l'âge de départ à la retraite à partir de 2019.
Or l'essentiel est là: l'accord AGIRC ARRCO vole 1 an de plus de vie aux futurs retraités, ou les plonge dans la misère avec une décote.
C'est votre vie qu'on vole !
Ce que dit l'accord :
Pour prétendument "sauver les régimes de retraites complémentaires", le Medef a maintenu vendredi sa volonté d'"inciter" les salariés à travailler 3 ans de plus.
Avec les syndicats de salariés signataires (CFDT, CFTC, CFE-CGC), le Medef arrache la mise en place d'un système de bonus-malus pour les retraites complémentaires ne dépendant plus uniquement de l'âge mais aussi de la durée de cotisation.
Ce qui devrait être signé:
- contraindre les salariés, à partir de 2019, à travailler une année de plus, une fois qu'ils ont rempli les conditions nécessaires pour partir avec une retraite sécurité sociale à taux plein (âge légal de 62 ans et durée de cotisation de 41,5 ans), à l'aide d'une décote dégressive de 15%, 12%, 10% !
Rappelons que la retraite complémentaire représente au minimum le tiers de la retraite d'un retraité du privé.
Quel est le salarié qui pourra accepter de partir en retraite sans une retraite complémentaire complète? Aucun !
Ainsi, un salarié remplissant ces deux conditions (nombre de trimestre pour le taux plein, + l'âge légal de 62 ans), et qui déciderait de prendre sa retraite à 62 ans verrait sa retraite complémentaire amputée de 15%, puis de 12% l'année suivante, puis de 10% la troisième, avant de récupérer une retraite à taux plein à 65 ans.
En revanche, s'il travaillait jusqu'à 63 ans (soit 4 trimestres de plus) ce malus serait annulé.
Autre cas de figure: une personne disposant de ses annuités à 64 ans devrait attendre 65 ans, pour partir à la retraite sans subir de décote.
Des bonifications de 10, 20 et 30% seraient au contraire appliquées pendant un an pour les salariés restant en activité deux, trois ou quatre ans de plus.
Les retraités modestes exonérés de CSG ne seraient pas concernés; par contre les autres seraient imposés.
Le Medef profite de la trop faible syndicalisation des salariés du privé pour imposer le recul social
Les campagnes autour de la faiblesse du taux de syndicalisation des salariés du privé visent à les affaiblir pour leur imposer un recul social permanent.
En 1993, profitant d'un affaiblissement de la force des syndicats dans le privé, la loi Balladur, dont Sarkozy était le conseiller, une première réforme a été instauré sur les retraites dans le privé, introduisant la fameuse et terrible décote sur les retraites Sécurité Sociale, pension qui représentent les 2/3 de la pension totale du retraité.
Depuis 1993, tous les acquis sociaux sont démolis les uns après les autres, dans le public comme dans le privé.
Les acquis, une fois "dézingués" dans le privé, on s'attaque aux acquis du public, sous prétexte d'égalité... puis on recommence !
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Communiqué de la CGT
Négociations AGIRC- ARRCO
Coup de force du Medef !
Le Medef impose un report du départ en retraite d’un an par rapport à l’âge du taux plein. Les salariés qui ne pourraient différer leur départ subiraient les trois premières années de retraite un abattement de 10 % : une double peine pour les 56 % de salariés qui ne sont plus en emploi et pour les femmes dont la pension est déjà en moyenne inférieure de 40 % à celles des hommes et de 60 % pour les femmes cadres.
Les jeunes générations verraient le niveau de leurs futures pensions diminuer de 8,5 % supplémentaires. Les retraités essuieraient de nouvelles baisses de leur pouvoir d’achat pendant trois années supplémentaires, outre le report au 1er novembre de la revalorisation de leurs pensions.
Au total la contribution des salariés actifs et retraités s’établirait à 95 % du besoin de financement contre 5 % pour le Medef : soit 5,7 milliards à la charge des salariés et retraités contre 300 millions pour le patronat.
Pour autant les régimes ARRCO et AGIRC ne seraient pas équilibrés. Le Medef propose donc de mutualiser les réserves des régimes. Il s’ensuivrait un épuisement anticipé de quatre années des réserves de l’ARRCO qui induirait à terme une baisse du niveau des pensions pour tous.
De surcroît, l’accord troque l’existence du régime complémentaire AGIRC contre un engagement à ouvrir une négociation interprofessionnelle sur la notion d’encadrement. Un marché de dupes très lucratif pour le Medef !
Nouvelle preuve en est que le dialogue social nécessite l’intervention des salariés sur tous les sujets qui les concerne pour être efficace !