LA MARSEILLAISEmercredi 8 février 2017
Journée de grève à la CAF Vaucluse mardi matin. Les agents dénoncent les conditions de travail et un service dégradés.
En grève depuis les 22 novembre dernier, les agents de la Caisse d’allocation familiale (CAF) de Vaucluse ont mis un coup d’accélérateur à leur mouvement de protestation hier matin, avec un appel à une pleine journée de grève. Rassemblés devant le siège avignonnais de la caisse, les agents, à l’appel de la CGT et de la CFDT étaient une trentaine à accueillir les allocataires venus aux nouvelles.
« C’est fermé aujourd’hui ? - Oui madame, nous sommes en grève. » Un tract permet de laisser par écrit les problèmes soulevés par les organisations syndicales, mais les conversations se nouent. « Nous sommes solidaires, vous avez besoin de plus de moyens. Il faut embaucher des agents, pas des vigiles (...) vous devriez faire signer une pétition aux allocataires... »
Dix semaines de retard
Christophe Lahoud, du syndicat CGT de la CAF, exprime une colère rentrée face à un manque de moyens humain et une organisation du travail chaotique : « Depuis le 22 novembre nous faisions 55 minutes de grève par semaine. Mais ça ne pèse pas assez dans la balance. Nous avons décidé de durcir le mouvement en faisant une journée complète de grève aujourd’hui. La réponse de la direction a été de fermer l’accueil. Désormais les jeudis et lors des vacances scolaires ils seront fermés pour que les agents soient sur le traitement des dossiers. De 5 semaine de retard en début de conflit on est passé à dix semaines, preuve que cette organisation du travail, avec fermetures des accueils est inefficace. »
Pour rappel, en début de conflit, l’intersyndicale estimait nécessaire la création de plus d’une vingtaine de postes. Mais la direction a une autre vision. « Il s’agit d’encourager le "tout en ligne". Comme on a du retard dans le traitement des dossiers, cela doit permettre avec les fermetures de l’accueil, de mettre plus d’agents sur les dossiers. Mais le temps qu’on doit passer à répondre aux appels téléphoniques - qui ont augmenté de 46% - parce que les gens n’ont pas toutes les réponses à leurs questions sur Internet, on le prend sur le traitement des dossiers. Ça ne s’améliore pas, ça s’aggrave, même.»
Dans leur adresse aux usagers les organisations syndicales rappellent les centaines de suppressions d’emplois, la déshumanisation d’un accueil qui se fait de plus en plus par des bornes automatisées. « Le 27 février, une nouvelle organisation de l’accueil se mettra en place. On a commencé à fermer tous les jeudis, provisoirement, il y a quatre ans... pour résorber le retard, les choses se sont aggravées. Et ça continue, puisque les antennes de Cavaillon et Carpentras ne seront plus ouvertes que trois demies journées par semaine, et les permanences dans les villes de Pertuis, Orange Apt et Bollène ne seront plus que d’une journée par semaine. Les salariés seront envoyés à l’accueil sur la base du volontariat. Mais la formation aux dernières mesures n’interviendra pas avant juin... D’ailleurs c’est pareil pour la nouvelle plate-forme téléphonique, dont les salariés devaient être formés par les précédents, qui ont été licenciés avant d’avoir pu le faire. Les allocataires, face à cette situation et au retard accumulé sont plutôt résignés, mais des fois, quelqu’un craque, vu les conséquences que peut avoir un retard de paiement... On mettait jusque là les jeunes en emplois CSU au front de l’accueil, et la réponse aux pétages de plomb des usagers, c’est de mettre deux vigiles... »
Des négociations ouvertes en décembre ont permis quelques avancées, « mais rien sur les moyens nécessaires ». « Il est question d’une enveloppe nationale qui devrait être débloquée en février... Il faut dire que nous avons des agents avec des salaires de 800 à 900 euros, que les salaires sont bloqués depuis 2010, mais que les conditions de travail se sont dégradées. Ce que nous défendons, c’est un certain sens du service public. »
Christophe Coffinier
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A ne pas manquer:
Présentation du livre
Samedi 18 février à 14H
à la Médiathèque de Pernes
Organisée L'ANACR et L'ADIRP
Comprendre les événements de Sarrians survenus le 1er août 1944, voilà le pari que les membres de l’association des Amis d’Antoine Diouf – Albin Durand se sont donné dans un livre écrit collectivement, paru en mars 2016.
Sarrians (Vaucluse) est alors un village comme tant d’autres, pétri de contradictions et d’envie de vivre. Le 1er août 44, le drame est à la mesure des enjeux de la guerre finissante.
Ainsi Albin DURAND et Antoine DIOUF , résistants et communistes, animateurs du Front national de lutte pour la libération et l’indépendance de la France, sont torturés, assassinés, par un commando de tueurs du PPF, appuyés par une unité de l’armée allemande.
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