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Publié le 5 février 2017 Page FaceBook de Luttesinvisibles

243 CONFLITS DU TRAVAIL PAR JOUR EN MOYENNE EN FRANCE RECENSES DANS LA PRESSE DURANT LA SEMAINE DU LUNDI 30 JANVIER AU VENDREDI 3 FEVRIER 2017 (contre 131 l'an passé à la même époque du lundi 1.02.2016 au vendredi 5.02.2016 et 150 et 115 les deux semaines précédentes en 2017, du lundi 23 au vendredi 27 janvier et du lundi 16 au vendredi 20 janvier 2017). C'est un niveau historiquement très élevé.
NOTE DE CONJONCTURE
Du point de vue de la tendance, il y a encore une progression importante de la conflictualité sociale cette semaine par rapport aux deux semaines précédentes qui était déjà élevée et par rapport à la période équivalente l'an passé qui avait pourtant connu un pic à ce moment avec la forte mobilisation nationale du 4 février autour des Goodyear.
Les semaines à venir s'annoncent encore d'un niveau conflictuel élevé avec en plus les NAO qui suscitent pas mal de luttes, même si ça n'atteindra certainement pas le niveau de cette semaine avec trois journées nationales d'action bien suivies, le 31 janvier avec EDF, le 1er février les Atsem et le 2 février la SNCF.
Le niveau moyen devrait rester élevé jusqu'en mars où il atteindra certainement un nouveau pic avec les journées nationales d'action des 6, 7 et 8 mars.
Il faut rappeler que l'an passé, c'est dans une ambiance conflictuelle semblable, mais de niveau moindre où, fin janvier, début février, mais surtout fin février-début mars, le nombre moyen de conflits était de 130 par jour, que s'était déclenché le mouvement général contre la loi travail le 9 mars.
Si l'on prend le chiffre de 243 conflits par jour de cette semaine pour en faire une moyenne annuelle sur environ 260 jours ouvrables (pour des semaines de 5 jours) on arrive à un total d'environ 63 180 luttes.
Ce qui est déjà important.
Mais dans une étude, le CNRS estimait qu'entre seulement 20 et 50% des grèves étaient publiées par la presse. Si l'on prend cette estimation, on arrive donc à une moyenne de 486 à 1215 conflits du travail par jour la semaine du 30 janvier au 3 février et un total projeté sur l'année avec le même mode de calcul de 126 260 à 315 900 conflits par an.
Ce qui est considérable.
Bien évidemment, ce calcul est très approximatif et n'a rien de scientifique.
Il permet cependant de donner un ordre d'idée de l'importance actuelle de la conflictualité sociale en France. Et cela nous met très loin de ce qu'a publié en ce début d'année le Figaro – et derrière lui, toute la presse - qui recense seulement 800 grèves au total pour toute l'année 2016. Ce chiffre du Figaro comme les statistiques du ministère du travail qui vont dans le même sens, n'ont qu'une valeur de propagande pour tenter de démontrer que les gens ne se battent pas et qu'il ne sert à rien de le faire ; il alimente donc tout ce que disent en général les grands médias comme les hommes politiques.
Les chiffres que nous donnons ont la signification exactement inverse : les gens se battent, résistent en nombre, sont très nombreux à ne pas se laisser faire, ne baissent pas les bras et, bien souvent, gagnent.
Ces chiffres ne sont encore une fois que des approximations très imprécises. Cependant, ils sont certainement bien plus proches de la réalité que ceux donnés non seulement par les grands médias mais aussi ceux donnés par le ministère du travail. Celui-ci, rappelons-le, fonde ses statistiques sur les déclarations de grèves des patrons eux-mêmes (en oubliant au passage la fonction publique). Ce qui est aussi peu fiable que de demander à un dictateur de quantifier la torture dans son pays.
On peut très légitimement penser qu'il y a en fait beaucoup plus de luttes que ce que nous mesurons ici. En effet, d'une part notre recensement ne se fait pas sur la totalité de la presse quotidienne mais seulement sur les grands quotidiens régionaux en ligne et d'autre part nous ne recensons pas les multiples actions invisibles de résistance à l'exploitation quotidienne des salariés, personnelles et collectives ; débrayages, grèves du zèle, boycotts, délégations, réunions voire même une partie des maladies qui sont aussi un moyen de se défendre pour certains.

 

 

Tag(s) : #JE LUTTE DES CLASSES
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