

2615.
2615 . C’est le nombre d’emplois qu’ENEDIS va supprimer d’ici 2021, dont au moins 2000 dans les services d’exploitation des réseaux. Un chiffre qui augmente au fil des mois. Et pourtant, ENEDIS n’arrive déjà plus, aujourd’hui, à gérer sa charge d’activité ! Les conséquences des nouvelles orientations mises en œuvre depuis 2016 n’auront donc pas tardé.
C’est ce que prouvent les notes internes que la CGT s’est procurée : à rebours du discours convenu de ses dirigeants, ENEDIS a bien décidé de prioriser les activités de déploiement des compteurs LINKY au détriment de ses autres activités.
Contraintes par manque de moyens, les unités régionales se voient donc obligées de reporter nombre de chantiers. De ce fait, pour les usagers, les délais s’allongent même pour un simple branchement.
Manifestement, la nouvelle politique d’ENEDIS montre ses limites et se traduit, dès à présent, par une dégradation de la qualité du service rendu aux usagers.
Et ce n’est pas le projet « Cap 2022 » présenté par la Direction technique qui pourrait rassurer. Derrière un objectif ambitieux de réduction globale du temps de coupure à l’horizon 2022, se masquent :
- La concentration des moyens sur les zones urbaines,
- L’abandon progressif de la présence territoriale d’ENEDIS dans la ruralité, avec la confirmation de centaines de fermetures de sites de proximité.
Ces éléments confortent les inquiétudes de la CGT et légitiment pleinement le droit d’alerte qu’a engagé les représentants du personnel du CCE d’ENEDIS, qui est par ailleurs contesté par la Direction d’ENEDIS en justice, alors que se développe le mécontentement en interne.
En effet, depuis plusieurs semaines, les mobilisations s’intensifient avec le blocage de dizaines de sites de travail et des actions de coupures ciblées. Les salariés revendiquent de meilleures conditions salariales, dénoncent les projets d’externalisation d’activités et de réorganisations en interne qui intensifient le travail pour compenser le manque d’effectifs. La plupart des accords sociaux existants sont aussi sur la sellette, en particulier les conditions de réalisation de l’astreinte dépannage.
Un mouvement qui semble parti pour durer et qui ne pourra se régler sans une remise en cause profonde de la politique actuelle de l’entreprise.
Malgré cette pression, les dirigeants d’ENEDIS ne semblent pas vouloir créer les conditions d’un retour à une situation apaisée, et encore moins remettre en cause leurs orientations stratégiques. Au vu de leurs attitudes des derniers mois, oscillant entre justifications fallacieuses de leurs décisions et autoritarisme, la CGT s’interroge sur leur capacité à continuer à gérer le Distributeur.
La CGT dénonce une nouvelle fois cette fuite en avant. Le niveau de remontée de dividendes décidé cette année encore par l’assemblée des actionnaires en est une nouvelle illustration ; une politique qui se résume à réaliser des économies de tous ordres pour faire un maximum de cash.
Au plan social, l’absence de marge qu’implique une politique centrée sur la rentabilité financière comme seul horizon empêche de répondre favorablement aux revendications des salariés.
A l’externe, cette politique sonne comme une remise en cause des capacités de l’entreprise à faire face à ses obligations de service public, à maintenir l’égalité de traitement des usagers et à contribuer à préserver les équilibres territoriaux.
La CGT dénonce cette logique mortifère que rien ne justifie puisque le Tarif actuel de distribution lui donne les ressources nécessaires pour respecter ses engagements sociaux et industriels.
C’est pourquoi la CGT continue à interpeller les acteurs du domaine de l’énergie : pouvoirs publics, régulateurs, élus, collectivités locales. Ils doivent maintenant, comme les salariés d’ENEDIS et la CGT, prendre leurs responsabilités pour exiger le retour aux équilibres antérieurs à ENEDIS, imposer un contrôle accru de l’utilisation des ressources allouées au Distributeur et renforcer ses obligations de service public.