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L'essentiel est sans cesse menacé par l'insignifiant.

René Char

Vendredi, la Section Oswald Calvetti tenait sa réunion mensuelle. Celle-ci s'est ouverte par l'annonce, sous les applaudissements des camarades, de l'adhésion d'Annick.

Après  , Richard, Yves, Hélène, Yvette, Frédérique, René, Khadija et Philippe, Annick est la neuvième personne qui, en 2022, rejoint notre section pour relever le défi des jours heureux. Bienvenue Camarade!

Notre secrétaire, Bruce,  souffrant, a du  au dernier moment renoncer à participer à la réunion et c'est Roger, qui a lu le rapport qu'il avait préparé. Rouge Cerise  le publie ci-dessous.

Il a permis "que les bouches s'ouvrent".

 

R.C.

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Bruce sur le piquet de grève d'ETEX

 

Rapport introductif  à la discussion   (16 Septembre 2022)

 

Cher Camarades,


La rentrée est là, Macron vient de nous  annoncer la fin de l’abondance, le prix de l’énergie explose,  Elisabeth Borne nous prédit un hiver de restrictions, il est temps de préparer nos pulls et nos bouillottes…

La fête de l’Huma vient de se terminer, nous aurons l’occasion de revenir plus longuement sur cet événement festif et politique lors de notre prochaine réunion de section, néanmoins je voudrais aborder ce soir le tollé (plus ou moins orchestré) qu’a suscité  la petite phrase  de Fabien Roussel lors de l’inauguration du Stand national.

« La gauche doit défendre le travail et ne pas être la gauche des allocations et minimas sociaux »

Scandale, que n’avait-il dit?  Un communiste ose parler de travail !  Ose refuser le misérabilisme ambiant et suggérer que la dignité ne soit plus dépendante du bon vouloir du capital.  

Entre mauvaise foi, libre interprétation, déformations des propos, le Figaro allant même jusqu’à écrire « Le secrétaire national des communistes enfonce le clou lundi, défendant un objectif de suppression des allocations-chômage au profit d'un travail mieux rémunéré », les coups ont fusé de toutes parts.

Comme si les communistes, à l’origine, avec la CGT,  de la Sécurité Sociale, pouvaient du jour au lendemain changer de convictions. L’analyse marxiste d’une situation c’est bien de reconnaître les conditions existantes (la nécessité de maintenir un semblant de dignité à travers le RSA et d’autres allocations) mais aussi de reconnaître la perversité de ce système.

Ne nous y trompons pas, Fabien Roussel aurait donné l’heure qu’on lui aurait reproché d’avoir une montre. L’objectif d’une certaine gauche est bien de faire taire toute voix dissonante préférant débattre du virilisme du barbecue, persuadé que l’unité ne peut se faire qu’autour de questions sociétales,  autour d’une personne (sans les travailleurs donc)  et ne peut en aucun cas être un combat de classe.

Comme le disait René Char: "L'essentiel est sans cesse menacé par l'insignifiant."

Et pendant ce temps-là, passe à la trappe l'indignation face à l'"invention" ubuesque du siècle, la honte absolue de la transformation en quatre heures d'un apprenti pâtisser en professeur des écoles ou la décision aberrante de la SNCF de faire appel à des sociétés privées pour former ses conducteurs de train.

« Préférer la France du travail à celle des allocs », c’est réaffirmer une ambition du droit et devoir au travail pour tous. C’est réaffirmer que l’argent existe pour créer de l’emploi plutôt que de conditionner le versement du RSA a un travail obligatoire comme souhaite l’expérimenter Mme Santonni, présidente du Conseil départemental de Vaucluse.

En réalité cette polémique-là, une de plus, a le mérite de mettre le doigt sur un sujet décisif: une véritable question de classe, une question clivante au sein de la NUPES.

(Petite digression, je ne sais si c’est volontaire mais souvent les journalistes prononcent NUPE occultant ainsi la dimension sociale de cet accord électoral, pâle ersatz du Front de Gauche)

Cette véritable question de classe, cette question clivante,  disais-je, c’est la place du travail dans un projet de transformation  mais ce qui pose  problème ici, c'est que des gens qui se prétendent révolutionnaires et ne sont pour la plupart que des réformistes,  ne puissent imaginer que le travail dès lors qu'il est libéré du patronat et du profit puisse être émancipateur et facteur de progrès.

« Là ou il y a une volonté, il y a un chemin » disait Lénine, et c’est bien ce qui manque à la « gauche », une véritable volonté permettant de construire ce chemin.

  • Le Droit à la paresse est réclamé par  Sandrine Rousseau, mais paresse pour qui ? Pour Charles III libéré du travail depuis 73 ans, vivant d’allocations et d’assistanat.
  • Charles III serait donc un modèle révolutionnaire à suivre ?

L’idée d’un droit à la paresse est une conception totalement consumériste et individualiste de la vie, elle émane directement des valeurs de la bourgeoisie qui, elle, en a les moyens.

Rappelons-nous ( et par la même occasion rappelons-le à Benoit Hamon ) qu'en 1945 , tout en mettant en place la Sécurité sociale, Croizat refusa de créer une allocation chômage, expliquant que notre rôle n’était pas de créer une armée de chômeurs ayant juste les moyens de survivre et utile au patronat ( l’armée de réserve décrite par Karl Marx ) mais que notre rôle était de créer les conditions du plein emploi pour tous.

En tant que communistes, il nous faut, dans les conditions d’aujourd’hui, ouvrir de véritables perspectives émancipatrices,

En tant que marxistes nous prônons l’abolition du salariat mais pas dans les conditions mise en place  par Uber, Deliveroo, ou l’auto-entreprenariat.

Nous faisons une différence entre le travail (celui nécessaire à toute vie) et le travail salarié, principal outil de servitude sous la propriété capitaliste,  une différence entre travail subit et  travail émancipateur.
Nous réclamons une formation tout au long de la vie, un revenu digne, la reconnaissance des qualifications, l'éradication du chômage, la réduction du temps de travail parce que les progrès techniques (issus du travail) le permettent.

Nous ne manquons pas de propositions de "classe ", ce dont nous manquons c’est d’une organisation de masse pour les faire connaître de tous et organiser la nécessaire lutte pour les obtenir.

Loin de la guerre des tweets qui ne fait trembler que les rédactions, les communistes débattront en 2023 comme tous les 3 ans  des orientations qui leur paraissent les plus adaptées pour créer les conditions d'une avancée des idées de changement, dans le sens du progrès social, culturel et démocratique de notre pays.
Ce sera  un débat collectif qui ne doit pas occulter  les différences d'analyse de chacune et chacun, pris individuellement ou collectivement.

Il permettra aussi de faire le bilan de la période historique qui a été vécue entre chaque congrès. Ce n'est pas une confrontation de chefs de bande. C'est tout le contraire.
C'est la démocratie, même si certains débats peuvent être sensibles et rudes. Et c’est ce que nous, militants et militantes,  devons préparer activement tout en étant présents aux côtés des travailleurs et travailleuses dans les prochaines batailles. Les communistes (contrairement à d’autres) doivent être capables de se projeter dans l’avenir mais aussi d’agir dans l’immédiat.

 

Bruce


PS:  c’est volontairement que je ne citerai pas d’exemple des attaques perfides, y compris à l’intérieur de notre parti, pas plus qu’il n’est utile de citer de nom, la politique est une question de projet, pas de personnes.

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Manifestation 10H30 gare d'Avignon Centre

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Tag(s) : #A LA UNE AUJOURD'HUI
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