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Émission sur la radio web Radio Arts-Mada tous les lundi à 19h

 

 

 

 Les résultats de l’élection présidentielle au Brésil (46% pour l’extrême droite, 29% pour la gauche, le reste des voix s’éparpillant sur une kyrielle de petits candidats) résonne comme un coup de tocsin : les mouvements d’extrême droite et fascistes ne s’installent plus seulement en Europe mais risquent aussi de prendre pied en Amérique latine où ils ont déjà distillé la violence, la répression et la mort dans les années 1970. Et même si le deuxième tour, le 28 octobre, qui opposera la gauche emmenée par Fernando Haddad à l’ex-officier Jair Bolsonero reste incertain, malgré la différence de 17 points entre les deux candidats, un fait incontournable s’affiche sous nos yeux : le candidat fasciste brésilien a recueilli dimanche 50 millions de voix.

 

50 millions de voix (46% des suffrages, le vote est obligatoire dans ce pays-continent) ont choisi Jair Bolsonero, un ancien officier nostalgique de la dictature (1964-1985) lié aux églises évangélistes, sexiste, homophobe, raciste, favorable à la peine de mort et qui se propose d’autoriser à tous et à chacun le port d’armes. A une députée il lançait : » tu ne mérites pas d’être violée, t’est trop laide. » Interrogé sur l’homosexualité, il répliquait : « Je préfère que mon fils meure dans un accident plutôt que le savoir homosexuel. » A un journaliste, il assénait : «  nous n’avons pas de dette envers les noirs. Ce sont les noirs eux mêmes qui livraient les esclaves. » Quant à sa politique économique, elle se résume à la privatisation des 141 entreprises publiques. Voilà le personnage : odieux et dangereux. Et pourtant, 50 millions de Brésiliens ont choisi ce candidat.

 

Sont-ils pour autant tous des fans de la dictature, du fascisme. Bien entendu non, car parmi ces électeurs se retrouvent des purs et durs fascisants et des anciens électeurs de Lula désemparés devant tant de désordres, les nouvelles couches moyennes basses sorties pourtant de la misère par Lula mais aujourd’hui appauvries, des ulcérés par la corruption des élites et l’insécurité… Ils jouent avec le feu ne sachant pas pour la plupart qu’ils mettent en danger leur propre liberté.

 

La gauche n’a pas à rougir de son résultat. Après le coup d’état institutionnel contre Dilma Roussef et l’interdiction faite à Lula de se présenter à la présidentielle, les candidats de la gauche Fernando Haddad et Manuela D’Avila ont démarré tard leur campagne passant de 8% d’intention de votes  à un peu plus de 29% dimanche.

Pour le deuxième tour, les candidats de la gauche appellent à faire barrage au candidat fasciste. Leur appel sera-t-il entendu ? Ils ont trois semaines pour éviter que le Brésil, sixième puissance mondiale, sombre dans la nuit brune.

 

José Fort

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José Fort

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Tag(s) : #MONDE, #JE LUTTE DES CLASSES
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