
(Sur Radio Arts Mada, le lundi à 19h) 21 janvier 2019
Steve Bannon, vous connaissez ? C’est l’ancien directeur de la campagne électorale de Donald Trump. Pendant plusieurs mois, il a été le conseiller spécial du déséquilibré qui occupe actuellement la présidence des Etats-Unis. Officiellement, il a été remercié et a dû quitter la Maison Blanche. La vérité est autre : il a été chargé de mettre sur pied une internationale brune avec deux priorités : l’Europe et l’Amérique latine. Il dispose de fonds importants et a installé ses bureaux à Bruxelles, à Sao Paulo, la maison mère restant à Washington.
On l’a vu dans plusieurs capitales européennes comme à Rome, à Budapest, à Prague, à Paris. Il a multiplié les rencontres avec les figures des partis fascisants européens, de Marine Le Pen à Viktor Orban sans oublier le sinistre italien Salvini après avoir drivé Marion Maréchal lors de la tournée de la nièce de Mme Le Pen aux Etats-Unis à la recherche de fonds pour son « université » de Lyon
Steeve Bannon a promis publiquement rien de moins que de mettre l’Union européenne (UE) à terre. La date est fixée : les élections européennes de mai 2019.« Les mouvements de droite populiste et nationaliste vont gagner. Ils vont gouverner. Vous allez avoir des Etats-nations avec chacun leur identité et leurs frontières »annonce-t-il.
Il a créé une fondation, baptisée « Le Mouvement », destinée à organiser les différentes formations de droite radicale de toute l’Europe. Basée à Bruxelles, elle a vocation à préfigurer « un super-groupe » qui pourrait attirer « un tiers » des eurodéputés de la prochaine mandature.
En Amérique latine, la funeste entreprise s’étend comme un feu de prairie. Un des fils du nouveau président brésilien en relation directe avec Steve Bannon a organisé un « sommet » à Foz de Iguazu avec pour objectif la coordination des stratégies des forces d’extrême droite dans la région. Olavo de Carvalho, un homme de Steve Bannon et pièce maitresse du dispositif, n’a pas hésité à déclarer : « Il faut faire avec la gauche ce que les conquistadors espagnols ont fait avec les Aztèques. »
Tout ce que l’Amérique latine compte de chiens du capital et d’assassins patentés se retrouvent dans cette internationale régionale: Alvaro Uribe, par exemple, ancien président de la Colombie, lié aux chefs des mafias de la drogue ou encore des « opposants » vénézuéliens et cubains qui ont proposé que le Brésil « devienne le siège du tribunal pour juger les dictatures communistes de Cuba, du Venezuela et du Nicaragua. »
La peste brune menace à nouveau le monde. Comme un retour en arrière, comme si nous n’avions rien appris des horreurs du passé.
Après les résultats du Front National aux élections européennes en mai 2014, Benjamin Biolay a écrit et composé la chanson que nous allons diffuser. Une chanson composée en deux jours. Les premières notes laissent entendre un violon strident et des percussions sourdes. De sa voix grave, Biolay chante ces « chers disparus » qui doivent se retourner dans leur tombe face à « ce vieux pays des Lumières » qui « tombe sur le cul ». Paraphrasant la Marseillaise « Allons enfants de la patrie », il a choisi pour refrain le chant des Partisans « Ami, entends-tu le vol noir du corbeau sur la plaine ». Ecoutons Benjamin Biolay.
José Fort