
Hubert Wulfranc Député de la 3eme circonscription de Seine-Maritime
Le Gouvernement français table depuis plusieurs mois sur une mise en concurrence, synonyme de privatisation, des barrages hydro-électriques du pays actuellement gérés par 3 opérateurs publics ou para-publics. Notre pays compte actuellement 660 barrages de ce type lesquels produisent entre 10 et 12% de notre électricité.
Pour satisfaire les exigences de la commission européenne, le chef de l'Etat a fait part de sa volonté de privatiser les 150 barrages dont les concessions arriveront à échéance d'ici à 2023.
L'essentiel des barrages français qui ont été financés par les usagers, ont été amortis et produisent une électricité renouvelable bon marché sur lesquels lorgnent aujourd'hui les sociétés privées appatées par les profits substantiels qu'ils pourraient en tirer. Une ouverture à la concurrence qui ne profitera pas, bien entendu, aux consommateurs comme la démontré l'ouverture à la concurrence du marché de l'électricité et du gaz en 2007 ou encore, l'ouverture du capital des entreprises alors publiques, d'EDF et GDF. Une ouverture à la concurrence inefficace qui a conduit plusieurs producteurs d'énergie a exiger la suppression des tarifs réglementés du gaz et de l'électricité afin de supprimer tout élément objectif de comparaison des tarifs pour faire grimper plus encore les prix.
Les barrages assurent d'autres missions que la seule production d'électricité. Ils tiennent un rôle structurant dans la gestion de la ressource en eau. Ils sont des instruments de régulation de la ressource pour l’irrigation agricole ou encore l’eau potable. Les barrages stockent 75 % des réserves d’eau douce de surface en France.
Les concessionnaires doivent impérativement prendre en compte les contraintes de l’amont et de l’aval des centrales également pour les enjeux touristiques. Sur certains barrages EDF et les collectivités territoriales sont en contact permanent pour définir des niveaux d’eau satisfaisants, tout à la fois pour les besoins de turbinage, et pour les diverses pratiques nautiques.
Les barrages jouent également un rôle fondamental dans la sécurité des populations en aval, en régulant les crues, en évitant les inondations et sont notamment en lien avec Météo France.
Ces différentes missions ne sont pas sérieusement conciliables avec les intérêts de sociétés privées qui n'auront de cesse de maintenir un haut niveau de production d'électricité pour augmenter leur rente. Pour ces raisons, les députés communistes demandent le classement des barrages hydro-électriques en Service d'Intérêt Economique Général (SIEG) au sens du droit européen pour exclure l'ouverture à la concurrence. Nous solliciterons dans les prochains jours, l'ensemble des groupes politiques de l'Assemblée nationale afin d'élaborer un projet de résolution européenne demandant le classement des barrages en (SIEG) pour faire obstacle à leur privatisation
Voir la vidéo de l'intervention de Hubert Wulfranc à l tribune de l'assemblé