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ATTENTION LA RÉUNION INITIALEMENT PRÉVUE LE 7 MAI À ISLE-SUR-SORGUE EST REPORTÉE AU 16 MAI À VELLERON

R.C.

 

Interview Exclusive pour "l'Indignation" Journal militant progressiste et révolutionnaire des Alpes-Maritimes

Candidate aux élections européennes du 26 Mai 2019 avec la liste PCF, en deuxième position derrière Ian Brossat, L’Indignation a voulu contacter une possible future députée au Parlement européen, une femme de l’usine : Marie-Hélène Bourlard, une ouvrière à Bruxelles ?

-Bonjour Marie-Hélène, peux-tu te présenter ?

Je m’appelle Marie-Hélène, je suis originaire du Nord. J’ai 61 ans, tout juste retraitée et anciennement ouvrière. Je suis rentrée à l’usine en 1974, dans le secteur du textile, à l’âge de 16 ans. Mon métier : presseuse en confection à ECCE (Entreprise de confection de commercialisation européenne). À peine quelques mois après mes débuts dans le métier, j’ai adhéré à la CGT, puis deux ans plus tard au PCF. J’ai été déléguée syndicale des années 1980 jusqu’à la fermeture de l’usine en 2009, qui a été délocalisée en Pologne. Se retrouver au chômage et perdre ce métier qui nous tenait tellement à cœur a été très dur. Je me suis finalement reconvertie pour devenir ambulancière jusqu’à ma retraite. J’ai toujours vécu avec le SMIC. Et aujourd’hui, après 43 ans de travail, je touche seulement 1100€/mois de retraite. Et encore, quand je vois certaines femmes avec moins de 800€, je me demande comment elles font pour vivre…

-Les raisons de ton engagement à la CGT et au PCF ?

Parce que ces organisations représentent mes valeurs. Quand j’ai commencé à l’usine, les militants CGT étaient près des ouvriers, ils distribuaient des tracts,… Les délégués syndicaux venaient sans cesse nous voir. C’était pour moi une évidence que d’y adhérer.

-Tu as été un personnage central du film Merci Patron de François Ruffin. Comment l’as-tu connu ?

François Ruffin venait souvent à l’usine quand il était journaliste. La première fois que je l’ai rencontré, c’était lors du référendum sur le Traité de Maastricht en 1992. Il venait et interrogeait les filles pour savoir ce qu’elles allaient voter. Elles lui répondaient qu’elles allaient voter « Non » parce que Marie-Hélène disait qu’il fallait voter « Non ». J’étais contente ! Ensuite, il venait régulièrement nous voir. Et un jour, il m’a proposée de faire ce film, Merci Patron. J’ai directement accepté.

-As-tu toujours des contacts avec François Ruffin ? Que penses-tu de son affiliation au groupe France Insoumise à l’Assemblée Nationale ?

J’ai toujours beaucoup de contacts avec François. Il m’a félicitée et encouragée quand il a su que j’étais candidate aux élections européennes. Je regrette un peu qu’il soit affilié à la France insoumise à l’Assemblée Nationale. Mais bon, malgré tout, il fait du super travail. J’en suis admirative.

-Pourquoi se lancer dans les élections européennes ? Quel est l’intérêt d’avoir une parole ouvrière au Parlement européen ?

La voix des ouvriers n’est pas représentée. Il n’y a pas de femmes ouvrières au Parlement européen. Ce n’est pas normal !

Quand j’ai rencontré Ian Brossat, il m’a proposé d’être sur sa liste. Mais je ne savais pas que le PCF allait me mettre en deuxième position. J’ai été très surprise quand je l’ai su. Je ne suis pas une « politicarde », à l’inverse des têtes de listes des autres partis. Eux, pour beaucoup, n’ont jamais travaillé. Mais bon, savent-ils vraiment ce dont les gens ont besoin ? 

L’avantage de notre liste est qu’elle représente toute la population : il y a des ouvriers, des paysans, des enseignants, des infirmiers,… Elle est tout simplement magnifique. Elle est composée de gens qui travaillent. C’est une des plus belles que le Parti présente aux élections depuis des années.

-Tes propositions majeures pour les Européennes ?

Une de nos propositions majeures est la mise en place d’un SMIC européen vers le haut. Pourquoi pas l’aligner sur celui du Luxembourg qui est à 2000€/mois ? Les députés des 27 pays de l’UE se mettent bien d’accord sur leur salaire. Pourquoi pas nous ? Et bien sûr, on ne veut pas un SMIC tiré vers le bas. Pas comme celui que désire Emmanuel Macron.

Il faut également lutter contre le dumping social pour lutter contre la délocalisation. Lutter contre l’évasion fiscale : chaque année, ce sont 1000 milliards d’euros qui nous échappent en Europe, et près de 100 milliards en France. Il faut vite se pencher sur ce problème.

-Une sortie de l’UE est-elle envisageable pour le PCF ?

On ne veut pas sortir de l’UE. Le problème vient des traités européens, qui ne sont pas bons. Il faut rapidement y mettre fin. Si on a beaucoup d’élus à la suite de ces élections, on peut y arriver. Dernièrement, il manquait seulement 23 voix pour éviter que le pacte ferroviaire ne passe… 

-Es-tu confiante pour ces élections ? Les retours du terrain ?

Je suis très confiante. Quand on parle d’une ouvrière au Parlement, ça parle aux gens parce qu’ils trouvent qu’ils ne sont pas représentés.

Aujourd’hui, nous sommes véritablement les seuls à faire campagne. C’est notre force ! Tous les jours, j’ai de très bons retours du terrain. J’enchaîne les portes-à-portes, et je suis presque tout le temps très bien accueillie.

-Que penses-tu du mouvement des Gilets jaunes ? Quels débouchés possibles ?

Je pense que les Gilets jaunes peuvent faire reculer Macron. Avant, j’allais tous les Samedis avec eux. Maintenant, avec la campagne, j’ai bien évidemment moins de temps pour les accompagner dans les manifestations. Mais ça n’empêche pas que je les soutiens tout autant. Si actuellement on a d’aussi bons retours, c’est en partie grâce à eux parce qu’ils ont marqué les esprits des gens.

-Un petit mot pour les militants des Alpes-Maritimes et du Var ?

Je veux dire aux camarades des Alpes-Maritimes et du Var qu’il faut y aller ! Je sais que votre région est très difficile, avec une forte présence de l’extrême-droite notamment. Mais, je vous encourage. Il ne faut pas baisser les bras. Il faut aller sur le terrain, faire du porte-à-porte, convaincre des personnes de soutenir nos valeurs et voter pour la liste PCF aux élections européennes. On doit se donner pour objectif d’apporter vingt voix par militant. Et ça commence par en discuter avec les membres de nos familles.

 

Aujourd’hui, avec le mouvement des gilets jaunes, je me rends compte que les gens ont besoin de parler. Alors qu’avant ils partaient souvent quand on les abordait. C’est encourageant !

 

K. Gio

Tag(s) : #EUROPÉENNE2019
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