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Publié le 22 juillet 2019 par  les communistes de  Pierre Bénite

 

Ça chauffe pour Macron : l’enquête sur l’affaire Alstom-General Electric passe au PNF

Ouverte en janvier dernier par le parquet de Paris, l'enquête sur la vente controversée d'Alstom est désormais pilotée par le PNF. Elle met en cause Emmanuel Macron. Un nouveau procureur de la République financier doit prochainement être nommé.

 

Dans le cadre de la mobilisation contre le projet de General Electric de délocaliser la filière française de turbine à gaz en Hongrie, en Pologne et aux États-Unis, Fabien Rousel secrétaire national du parti communiste, s'est rendu à Belfort début juillet.

 

Avec Olivier Marleix et Bastien Lachaud, ils ont rencontré l'intersyndicale des salarié.e.s, les élu.e.s locaux, et des acteurs économiques ainsi que des représentants de la vallée de l'énergie, de la chambre de commerce, et des PME et TPE du département.

 

A l'issue de ces rencontres, l'intersyndicale, les élu.e.s locaux, et les députés ont décidé de mettre en demeure l'État de faire respecter l'accord signé en novembre 2014 entre le ministre de l'économie et la direction de GE. Dans l'attente, l'ensemble des participants demandent la suspension du plan de licenciement de GE.

 

En outre, Fabien Roussel a décidé de saisir le Parquet National Financier au sujet des soupçons d'optimisation et fraudes fiscales pratiquées par les filiales de GE avec celle basée en Suisse.

 

Le plan de suppression de 1044 emplois à Belfort, dont 792 dans le secteur de la turbine à gaz n'est pas acceptable. Il intervient de surcroît après un premier renoncement de GE à créer 1000 emplois en France. L'amende due de 50 millions d'euros est dérisoire au regard du chiffre d'affaire de la multinationale.

 

Fabien Roussel estime que:

 

"l'État ne peut plus demeurer silencieux. Il en va de sa responsabilité de faire respecter les engagements de GE, et de convoquer en urgence le comité de pilotage prévu à l'article 5 de l'accord de 2014. Dans l'attente, il doit exiger de GE le retrait du plan de suppression d'emplois.

 

Dans cette négociation, l'État dispose de leviers importants. Il peut prévoir une amende extrêmement forte et dissuasive pour non respect des engagements pris. Il peut également décider, avec d'autres acteurs de la filière tels Alstom, de reprendre l'activité à GE. Il en va de la préservation d'une filière industrielle stratégique pour la transition écologique et pour la souveraineté nationale, car c'est à terme toute l'activité turbine à gaz française qui est menacée de délocalisation."

 

Il en va également de l'avenir d'un Territoire entier de la République, car c'est l'ensemble du tissu économique et social qui est menacé. Pas moins de 3000 salarié.e.s sont employé.e.s par la centaine de PME industrielles liées à GE, dont le chiffre d'affaire a déjà diminué de manière significative.

 

Le PCF appelle l'État à définir sa stratégie en matière de politique industrielle et particulièrement dans sa filière énergétique.

 

Pour Fabien Roussel

"Les enjeux sont colossaux pour l'emploi au service du développement des territoires, mais aussi pour la recherche et les outils de production permettant de lutter efficacement contre les dérèglements climatiques. Si notre pays affiche l'ambition pour son industrie d'atteindre 15% du PIB, il doit s'en donner les moyens."

 

Cette saisine du Parquet National Financier va complexifier encore un peu plus le choix du prochain patron du parquet national financier (PNF). A ce poste laissé vacant depuis qu'Eliane Houlette en est partie au début de l’été, le ou la futur(e) procureur(e) héritera, en plus de plusieurs enquêtes déjà sensibles, de celle sur la vente d’Alstom à General Electric que lui a transmise ce jeudi 18 juillet le parquet de Paris, suite à la demande citée plus haut

 

"Un pacte de corruption"

Le député Olivier Marleix (LR) ne cache en effet pas sa cible : Emmanuel Macron. Le parlementaire qui a conduit la commission d’enquête sur Alstom s’interroge sur la concomitance de deux événements.

 

Le premier : Emmanuel Macron, alors à Bercy, avait « formellement donné l’autorisation » de la vente d’Alstom énergie. Mais pas seulement, l’ancien ministre de l’Economie de François Hollande avait « également autorisé » d’autres cessions d’actifs « d’entreprises stratégiques françaises », comme celle d’Alcatel-Lucent au groupe finlandais Nokia ou de Technip à FMC Technologies (Etats-Unis).

Le second tient à la campagne présidentielle de 2017 : Olivier Marleix relève que le candidat Macron a bénéficié d’un « montant de dons records pour sa campagne ».

A partir de ces deux éléments, le député interroge « le fait que l’on puisse retrouver dans la liste des donateurs ou des organisateurs de dîners de levée de fonds des personnes qui auraient été intéressées aux ventes précitées. » Et de poursuivre dans sa lettre au parquet : « S’il était vérifié, un tel système pourrait être interprété comme un pacte de corruption. »

 

Il faut dire que rien que sur l’opération Alstom-General Electric, c’est un torrent d’argent qui s’est écoulé.

 

Les auditions de la Commission ont ainsi révélé que l’entreprise alors dirigée par Patrick Kron avait craché pour près de 300 millions d’euros de frais liés à l’opération de rachat par General Electric, sans compter les montants versés par GE lui-même. De bon gros honoraires représentant plus de 10% du montant du deal, proportion très au-dessus des standards (1% à 2%).

 

L’analyse d’Olivier Marleix est qu’une partie de ces fonds se sont finalement retrouvés au travers des dons - particulièrement importants, puisque nombre des donateurs ont saturé le plafond - dans les poches du candidat Macron. Par exemple, sur les 12 millions d’euros récoltés par le parti LREM, la moitié était le fait de dons saturant le plafond de 7.500 euros.

 

Arnaud Montebourg n’est pas loin de partager cette analyse.

Pour le prédécesseur d’Emmanuel Macron à Bercy, cette pluie d’honoraires avait conduit, a-t-il dit devant la commission d'enquête qui l’auditionnait à huis clos, à ce que « tout Paris avait été loué ». Pour l’ancien ministre de l’Economie, la chose est entendue : cette prise de contrôle d’Alstom a été facilitée par ces millions pour les boîtes de lobbying, de communication, banques d’affaires et autres cabinets d’avocats chargés de vendre l’opération aux Français et aux médias.

 

Cette mise en cause du chef de l’Etat n’en est pour l’heure qu’au stade de l’enquête préliminaire.

 

Elle est donc à présent dans les mains du PNF. Et le choix du futur patron ce celui-ci va devenir un sujet brûlant pour l'exécutif…

 

Sources le PCF et Marianne

 

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Tag(s) : #JE LUTTE DES CLASSES
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