Extrait d'un article publié sur le blog Histoire et société
À l'heure où des affiches contre la 5G , émanant de la mouvance obscurantio-écolo, ont fait leur apparition à Pernes, l'article ci-dessous, donne à réfléchir même s'il faut se garder des amalgames trop rapides.
À vous de juger.....
R.C.
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L’histoire de l’internationale d’extrême-droite par temps de pandémie… quand on lit ce qui se passe en Amérique latine, on est frappé par le fait que les thèmes anti-confinement , anti-science, anti-vaccin, anti-5G, médicament miracle dont un complot mondial veut priver les gens, anti-chine, existence d’un complot mondial, sont repris en France dans les réseaux sociaux jusque dans les rangs des communistes et véhiculés par des gens qui parfois s’estiment proches de l’écologie, voire même des anti-racistes communautaristes, alors qu’en Amérique latine ce sont ceux diffusés par l’extrême-droite, les évangélistes, les soutiens de Trump et Bolsanaro.
Comme le décrit cet article argentin, l’extrême-droite coordonne désormais ses thèmes, les diffuse et ne craint pas de comparer tout ce qui est progressiste au nazisme.
Danielle Bleitrach
La pandémie sert de prétexte à l’extrême-droite internationale pour dénoncer de prétendues “menaces pour les libertés individuelles” mais ses gesticulations visent uniquement les gouvernements qu'elle n’aime pas.
Ses sympathisants manifestent contre la quarantaine, proclament que le virus n’existe pas et assurent que les vaccins ne fonctionnent pas ( au passage ils réitèrent leur rejet de la légalisation de l’avortement). Ils dénoncent aussi des dictatures qui n'en sont pas et demandent la démission leurs présidents. Ils s’inquiètent plus pour l’économie que pour la vie humaine et ne craignent pas de comparer les quarantaines au nazisme, comme si prendre soin de la santé publique revenait à commettre un génocide !
Ils dénoncent également un complot international impliquant des hommes d’affaires milliardaires, comme George Soros et Bill Gates, et le gouvernement chinois. Complot visant à dominer le monde grâce à la technologie 5G, rendre la population malade, la garder enfermée et à implanter le communisme. "Dieu nous protège", disent-ils, parce que “la liberté est en danger” et “nous allons devenir comme le Venezuela”.
Il y a encore quelques années des arguments de ce type ne pouvaient provoquer que des rires tant ils auraient semblé absurdes. Mais le développement des mouvements complotistes et anti-vaccins (ce sont généralement les mêmes) et surtout l’arrivée de Donald Trump et Jair Bolsonaro, aux présidences des États-Unis et du Brésil, ont démontré le danger et le pouvoir de pénétration de ces discours.
La confusion est si grande que ces groupes se posent en victimes et prétendent défendre la liberté d’expression. Ils ont tort. Ce droit a aussi ses limites. Être xénophobe, discriminatoire, machiste et raciste ne signifie pas “penser différemment. Ces faux lieux communs, répandus par la droite ces dernières années conduisent à promouvoir la criminalité.
L’action de cette mouvance est coordonnées comme le montre la simultanéité des marches qui ont eu lieu au cours du week-end au Mexique, en Argentine et en Italie, marches similaires à celles qui avaient déjà eu lieu en Espagne. Dans tous les cas, les manifestants ont appelé à la fin non démocratique des gouvernements pour leur gestion de la crise sanitaire, ils ont comparé la quarantaine à l’assignation à résidence et ont mis en garde contre “la menace communiste” qu’ils définissent comme celle d’ Andrés Manuel López Obrador, Alberto Fernández, Giuseppe Conte et Pedro Sánchez.
Ces marches ont également eu lieu aux États-Unis et au Brésil pour soutenir Trump et Bolsonaro, emblèmes du populisme de droite en Amérique. Eux qui ont nié la gravité du coronavirus, qui ont attaqué la science et dont les pays comptent maintenant le plus grand nombre de morts et de contaminés. Eux qui défendent à toute force un capitalisme dans lequel la prédominance des intérêts économiques et la concentration de la richesse dans quelques mains ont généré des inégalités endémiques qui ont eu les pires conséquences sur la santé des populations , ce que la pandémie a mis en évidence. S'ils veulent continuer à vanter les «succès» du capitalisme qu'ils fassent parler les communautés noires de ces deux pays . Elles ls ont beaucoup à dire…..
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La présence dans la rue de cette mouvance est encore marginale mais prenons garde au discours de haine qu’elle véhicule et au risque que leurs représentants remportent un jour d’autres élections.
Cecilia González, le 6/04/2020