Publié le 9 septembre 2020 les Communistes de Pierre Bénite
Suite à des questionnements sur ma « Réflexion personnelle sur la nécessité de réduire la part du nucléaire à 50% de la production » parue sur ce blog de mes amis-es de Pierre-Bénite, je fais un complément. (Gilles Pereyron)
2 questions reviennent souvent :
- Le coût du démantèlement par kwh produit
- Le coût du stockage des déchets par kwh produit
Pour ces 2 questions il est évident, les coûts dépendent de plusieurs facteurs, notamment de la durée de fonctionnement 40 ans ou 60 ans, de la production et de la puissance du réacteur. De la quantité de déchet du à la production d’électricité réalisé avec. Même si tout le monde n’est pas d’accord sur les coûts cela reste dans les mêmes grandeurs.
Mais on le verra ces deux coûts sont très marginaux dans le coût de production du kwh électrique.
Le coût du retraitement a été évalué au début des années 2000 à 62 500 € le mètre cube de déchets de faible ou moyenne activité à vie longue, et à 640 000€ le mètre cube de déchets de haute activité. Un tarif à prix d'or qui serait prohibitif si le volume de ces matières n’était pas modeste (2700 m3 accumulés en France selon l'inventaire de l'ANDRA de 2012). Le coût de la gestion des déchets, inclus dans le tarif du kilowattheure nucléaire, n'a qu'une incidence faible sur ce dernier. Cette source d'énergie est d'ailleurs la seule à prendre en compte ses nuisances dans le prix de revient.
Le premier chantier, croisé avec les retours d’expérience de démantèlements complets menés à bien par des Américains, notamment celui du réacteur Zorita, en Espagne, sorte de jumeau de Chooz A, a permis à EDF de calculer le coût du démantèlement d’un réacteur à eau pressurisé.
"Cela coûtera entre 350 et 500 millions d’euros, suivant la configuration, avance Sylvain Granger. Ce sera la fourchette haute pour les cas isolés, et la fourchette basse lorsqu’il s’agira de démanteler une série de réacteurs aux caractéristiques similaires, où l’on pourra mutualiser les process et les outillages."
Répartition des coûts du kWh nucléaire.
Dans le coût du kilowattheure d'origine nucléaire, les opérations de « l'aval du cycle » n'entrent que pour 12 %. Ces opérations vont de la sortie du combustible irradié en réacteur jusqu'au stockage des déchets, et incluent le retraitement. Ces 12 % sont à comparer aux 20 % de l'amont du cycle (extraction et enrichissement de l'uranium), aux 15 % d'amortissement de la centrale et surtout au 43 % des dépenses d'exploitation (source EDF).
Aujourd’hui, l’énergie nucléaire française offre aux industriels et aux particuliers une électricité un quart moins chère que le prix moyen européen. Des coûts de production bas, qui permettent à toute la filière d’être rentable.
Des coûts étalés sur le long terme
Les coûts même si ceux-ci apparaissent colossaux doivent être rapportées à la quantité d’électricité produite chaque année, soit environ 400 millions de MWh, ou 400 térawattheures (TWh). Sur 40 ans d’exploitation nous arrivons à une production 16 000 milliards de kWh. Les dépenses d’investissement sont donc importantes, mais déjà incluses et étalées dans le prix de production actuel de l’électricité.
L’exemple de Fessenheim
Cette centrale est composée de 2 réacteurs de 900 MW, la production cumulée depuis 1977 à 2020 s’établit à 443 TWH soit 443 milliards de KWh. Le coût du démantèlement par kWh produit si l’on prend le chiffre haut d’EDF soit 500 millions par tranche s’établit 0,22cts d’euro part KWh, si l’on prend le chiffre estimé par les ONG (1,1 milliards) anti nucléaire le coût du démantèlement s’établit à 0,49cts par kWh
Comme je l’ai dit lors de ma réflexion sur le sujet, tout les arguments sont bons pour apparaitre aux yeux des citoyens comme les défenseurs du pouvoir d’achat, du droit à l’énergie et comme les défenseurs de l’environnement. Il s’agit bien d’une guerre idéologique mené par le capital et ses serviteurs.
En conclusion, j’affirme que nous ne répondrons pas aux enjeux climatiques, ni aux besoins énergétique industriels et commerciaux, encore moins aux besoins des usagers domestiques, sans un grand service public de l’électricité, des droits nouveaux pour les salariés et les usagers permettant la démocratisation de ce service public.
Nous avons besoin de sortir de la loi du marché pour répondre à l’accès à l’électricité comme droit fondamental à tous les citoyens. Voilà ce qui devrait être porté par ceux qui ce dises progressistes !
Pour ceux qu’il souhaite approfondir l’accès à l’énergie un droit fondamental. Je vous invite à lire mon livre « l’énergie pour tous un droit fondamental » édition Helvétius.
Gilles Pereyron
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