À lire l'analyse de nos camarades belges ,que Rouge Cerise publie ci-dessous, on se rend compte que les réactions des gouvernements français et belge face à la pandémie se ressemblent comme deux gouttes d'eau.
On pourrait se dire "c'est normal, ces mesures sont les meilleures et les seules possibles" mais d'autre pays, la Chine et Cuba, pour ne citer qu'eux, ont fait, avec bien plus de succès, des choix différents.
La cause de cette troublante ressemblance est donc a rechercher ailleurs. Et si c'était parce que les gouvernements de ces deux pays ne sont que les commis d'un même donneur d'ordre: le capital et sa loi des profits?
C''est bien cette logique qui, en France, en Belgique et dans tous les pays du monde, aggrave les conséquences de la crise sanitaire. C'est donc d' elle qu'il faut se débarrasser.
Rouge Cerise
Publié sur le blog des communistes d'Arras
Un confinement qui n'en est pas un! (PCB-CPB)
Ce vendredi, le gouvernement a annoncé de nouvelles mesures pour combattre la seconde vague de la pandémie. Parmi celles-ci, il y a un nouveau confinement… qui n’en est pas vraiment un. En effet, Franck Vandenbroucke ministre social-démocrate de la Santé a insisté qu’il fallait permettre aux usines de tourner… et exposer ainsi les travailleurs au virus montrant une nouvelle fois que ce gouvernement est au service du capital.
Le gouvernement n’écoute que la FEB et les fédérations patronales. Il y a quelques semaines, Pieter Timmermans, patron des Patrons, affirmait de manière criminelle et mensongère que les lieux de travail n’étaient pas des foyers de contamination. La lutte mi-septembre chez Ab-inbev après le développement de plusieurs cas sur l’usine de Jupille montrait précisément que le patronat n’avait pas mis en place les protocoles sanitaires qui permettaient de protéger les travailleurs. AB-Inbev n’est pas un cas isolé : des contrôles ont révélé que sur la période de mars à août, près de 3223 patrons n’avaient pas respectés les règles sanitaires sans qu’aucune sanction ne soit formulée à leur encontre mais de simples avertissements.
Leur slogan : En masse au travail, confinés pour vivre !
Comme à chaque fois depuis le début de la crise sanitaire, les déclarations montrent que le gouvernement navigue à vue, ce qui correspond à la vision court-termiste du capitalisme. Depuis le début de la pandémie il y 8 mois, les partis bourgeois étaient plus préoccupés par la répartition des postes ministériels pour la composition du gouvernement fédéral qui apparaît clairement comme une recomposition de la bourgeoisie.
Après un démantèlement systématique du secteur de la santé, depuis 8 mois, les gouvernements se sont évidemment révélés incapables à préparer ce secteur de la santé, les écoles, et les transports en commun et l’économie à faire face à la deuxième vague : les travailleurs sont à bout, les écoles sont des foyers de contamination malgré les premiers dires de la ministre Désir, les bus, trams et trains sont bondés et les hôpitaux débordés.
Pour justifier leur incurie et les mesures incohérentes d'un jour à l'autre, les différents gouvernements de Belgique ont appliqué la stratégie de la peur et des mesures autoritaires, ils lancent des appels à la responsabilité individuelle en dédouanant le système capitaliste. L´État bourgeois a installé un couvre-feu et nous avons eu la confirmation hier que l'économie non-essentielle était maintenue : dans ce système, nous, les travailleurs, avons tout juste le droit de nous faire exploiter, de travailler pour payer les dividendes des actionnaires et les profits des monopoles. C'est métro-boulot-dodo.
Nous ne sommes pas de la chair à patron ! Nos vies valent plus que leurs profits !
L’urgence est de protéger les travailleurs et si le télétravail fut d’abord présenté comme une solution d’urgence hier il est maintenant généralisé et rendu obligatoire… « quand c’est possible », laissant le patronat dicter sa loi quant à la faisabilité ou non et nous exposer au virus. Si le télétravail s’impose aujourd’hui, il faut rappeler tous les risques et les atteintes aux droits des travailleurs qu’il comporte comme le rappelait la Fédération Syndicale Mondiale en septembre dernier : le télétravail a un effet négatif sur les conditions de travail des travailleurs (l'augmentation de la charge de travail, demande de disponibilité 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, non fourniture de la connexion Internet et des logiciels nécessaires, la non fourniture d'équipements ergonomiques gratuits par les entreprises. Par ailleurs, les travailleurs sont isolés et coupés de leur organisation syndicale et les contrôles, notamment sur les heures supplémentaires, ne sont pas assurés.
Le télétravail n’est donc pas l’idéal pas plus que le reconfinement est une stratégie à long terme. Sans un investissement dans la protection de la population, c’est-à-dire dans les services publics, dans les infrastructures de santé et d’enseignement, du recrutement de personnel, la fin du numérus clausus, comme l’exigent les travailleurs à la base, la pandémie ne sera jamais vraiment jugulée et ce sera confinement sur confinement avec une casse et une dégradation des services publics conformément aux intérêts de la bourgeoisie et aux directives européennes. Or dans la conférence de presse de ce vendredi, rien n’a filtré sur les revendications nécessaires et le refinancement nécessaire des services publics pour faire face à la pandémie. Au contraire, tout au long de la semaine ce ne furent que proposition qui auront pour effet d’augmenter notre exploitation : de concert le ministre social-démocrate Dermagne et le patron de la fédération patronale d’Agoria appelaient à la mise à disposition des travailleurs sans emploi dans les secteurs en crise. Une proposition similaire avait déjà été relayée en début de semaine par une autre ministre socialiste Christie Morreale.
Ce sont là des réponses d’un système en crise qui conduira à une nouvelle concentration de capital : tandis que les petits commerces devront restés portes closes, les grandes enseignes et les monopoles comme Colruyt ou Amazon qui se sont enrichis pendant la crise continueront à ouvrir leurs rayons, même pour le non-essentiel. Il est inévitable que certains « petits » soient absorbés par des plus grands » qui pourront imposer leur loi aux travailleurs. Toutes ces mesures ne rassasient pourtant pas le patronat qui estime qu’elles ne sont pas suffisantes : Pieter Timmermans réclame déjà un plan marshall pour les entreprises.
Nous ne sommes pas de la chair à patron. Ce dont nous avons besoin, c’est d’une stratégie de lutte pour s’opposer à ce système barbare.
Ils ont confiné notre vie sociale, pas leurs profits !
Le confinement s’apparente surtout à une restriction de notre vie sociale alors que les loisirs et les liens sociaux sont essentiels. Karl Marx analysait déjà dans salaire, prix et profit en 1865 qu’ « Un homme qui ne dispose d'aucun loisir, dont la vie tout entière, en dehors des simples interruptions purement physiques pour le sommeil, les repas, etc., est accaparée par son travail pour le capitaliste, est moins qu'une bête de somme. C'est une simple machine à produire de la richesse pour autrui, écrasée physiquement et abrutie intellectuellement. Et pourtant, toute l'histoire de l'industrie moderne montre que le capital, si on n'y met pas obstacle, travaille sans égard ni pitié à abaisser toute la classe ouvrière à ce niveau d'extrême dégradation. »
C’est pourquoi le parti Communiste soutient les revendications des travailleurs de la santé, la lutte pour l'engagement de personnel, la création de nouvelles infrastructures de santé et d'enseignement, et de meilleures conditions de travail, des mesures de protection sanitaire efficaces, la couverture chômage à 100% de l’ancien salaire.
Nous ne pouvons laisser l'économie et le pouvoir politique aux mains de parasites, de rapaces, de pillards. Face aux attaques conjointes de l'État bourgeois et du patronat, construisons le front unique des travailleurs, construisons un front classe contre classe de tous les travailleurs, syndicalistes de combat et étudiants : un front anti-fasciste, anticapitaliste, anti-impérialiste, pour le socialisme et la paix.
Parti Communiste de Belgique
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