Cela fait plus trois mois que les ouvriers de Faraud, (vous savez les compotes à marque Charles et Alice) ont averti leur patron qu’au niveau des salaires il y avait un grave problème. Malgré tout la direction a proposé une misère: 65€ brut par mois d'augmentation pour 2021. Le compte n'y étant pas, avec leur syndicat CGT, ils se sont mis en grève ; une première sur le site.
Leur revendication est claire : une augmentation de 130€ brut / mois pour les salaires de moins de 2 300€ brut. Ce qui concerne 170 personnes, sur les 200 inscrits à l’effectif.
Cette demande est plus que raisonnable, puisque l’effort à faire par la direction ne représente que 1,3% de la masse salariale dans une entreprise qui distribue, suivant les années, de 2 à 4 millions d’euros de dividendes à ses actionnaires.
Dividendes qui, soit dit en passant, représentent un prélèvement de 900€ à 2000€ par mois sur le travail de chaque salarié. C’est ce que montre les bilans de la société; au moins jusqu’en 2019. En 2020 l’entreprise n’a pas jugé bon de publier ses comptes, tant il est parfois difficile de cacher que l’argent coule à flots......
La fabrication (gréviste à 80%) est à l'arrêt depuis le 3 janvier mais au 9ème jour de grève la direction est toujours aux abonnés absents et quand elle sort du bois c’est les mains vides ou pire pour provoquer. Par exemple ce matin, elle est allée au devant des grévistes pour leur dire qu’ils mettaient l'entreprise en danger puisque les clients sont plus livrés mais dans le même temps elle leur a confirmé son refus de négocier avant le 17 janvier!
Pas sûr que les clients apprécient. Les conflits sociaux ils comprennent, ils en ont tous fait l’expérience en interne mais ce qu'ils attendent de leurs fournisseurs c'est qu’ils les règlent au plus vite…..
À tant d’incompétence et de mépris les grévistes, prêts à négocier à tout moment, opposent leur calme, leur détermination et leur organisation . Aucun gréviste n’a repris le travail.
Leur mouvement peut s’appuyer sur la solidarité, celle entre grévistes qui, conscients d’être dans la même galère, décident chaque jour de la suite du mouvement en assemblée générale et se soutiennent mutuellement, celle de l’Interpro CGT, toujours disponible pour donner un coup de main et dont les militants aguerris partagent leur expérience de la lutte, celle de notre Parti enfin
Pour les communistes il est intolérable de se résigner à devoir crever la dalle le 15 du mois alors que les actionnaires se gavent. C’est pourquoi ils font tout leur possible pour soutenir les grévistes. Les militants des sections Oswald Calvetti et de Carpentras, très présents sur le piquet, écoutent encouragent et discutent, ils s’efforcent de populariser la lutte et interpellent les élus.
Dans le conflit, les ouvriers prennent conscience de l'exploitation qu'ils subissent. Des évidences s’imposent :
- La direction est à son poste, les ouvriers sont en grève et aucune production ne sort. Ce sont donc bien les travailleurs qui créent toutes les richesses de l’entreprise.
- Pour les travailleurs 130 euros brut c’est pas possible pourtant les actionnaires prélèvent jusqu’à 2000 euros par mois sur les richesses produites par chaque travailleur ! De l’argent il y en a, le problème c’est qui en profite !
- Ensemble c’est très dur, seul on aurait aucune chance d’y arriver. Il faut être organisé et se syndiquer
Cette lutte est dure, très dure ; moralement avec l’angoisse du salaire perdu, physiquement car il faut être sur le piquet 24h sur 24, dans un mistral glacial auquel, la nuit, s’ajoute le gel. Pour tenir 9 jours dans ces conditions extrêmes, il faut des femmes et des hommes tout à fait exceptionnels. Même s’ils n’en ont pas conscience, ils sont les héros des temps modernes, ceux qu’on donnera en exemple à nos enfants, ceux qui ouvrent le chemin des jours heureux que propose Fabien Roussel et dont le monde du travail a tant besoin.
R.C.
SOUTENONS LES FARAUDS!
UNE CAGNOTTE EST EN LIGNE, CHACUN PEUT Y CONTRIBUER
--------------------------------