La COP 14 n’est pas terminée que la COP 15 s’ouvre au Canada. La protection de la planète, du vivant, l’opération de sauvetage du climat sont une nouvelle fois à l’ordre du jour.
En France, l’adjectif écoresponsable est mis à toutes les sauces et gageons que les problèmes de personnes et les luttes intestines enterrés après leur récent congrès, les Verts eux-mêmes vont remettre l’écologie à leur programme.
Dans les écoles, les collèges, les lycées, les enseignants sont aux premières loges. Après tout, rien qui soit réellement surprenant. N’est-ce pas à l’école que l’éducation doit commencer ?
J’ai encore en tête mon petit-fils revenant de classe et évoquant avec gravité les dangers de la « surpêche » (mais sans parler de sa cause principale, la course au profit), puis de la pollution (à combattre individuellement, sans toucher à ses responsables principaux), du nucléaire (même pas besoin d’arguments tellement c’était vilain).
Malgré tout, comment ne pas être d’accord avec un constat alarmant devant l’état du monde ? Comment ne pas approuver des conseils ou des consignes de bon sens pour endiguer le gaspillage et la course à l’inutile, pour combattre les dépenses systématiques et l’obsolescence programmée ? Pour ne pas griller plus que nécessaire d’électricité, d’essence ou de kérosène ?
Tiens, en parlant de kérosène, je ne sais pas si ce carburant est celui qui fait tourner les hélicoptères.
En tout cas, comme tout carburant issu d’une énergie fossile, il devrait être utilisé avec parcimonie et à bon escient, qui ne sont pas, rappelons-le, deux amis corse et arménien.
Et voilà que…
Et voilà que, les réseaux-dits-sociaux nous informent que « Père Noël est arrivé en hélicoptère à l’école de Saumane pour distribuer des papillotes aux enfants ».
Un « moment magique rendu possible grâce à l’entreprise qui effectue des travaux de téléphonie mobile sur la commune qui a proposé cette petite animation gratuitement pour le plus grand bonheur des enfants ».
Comment refuser un geste aussi désintéressé qui ne lèse pas les ressources de la commune et qui a non seulement mis manifestement les bambins en joie, mais aussi leurs parents (à la réserve de quelques grincheux et autres rabat-joie obsédés par la pollution et le prix des carburants)?
Comme aujourd’hui les enseignants sont surchargés de missions innombrables toutes plus importantes qu’apprendre à leurs élèves les notions fondamentales, on peut supposer qu’ils vont devoir jongler pour faire comprendre qu’utiliser un hélicoptère pour distribuer des papillotes n’est au fond qu’une broutille comparés aux voyages en jet privé d’un milliardaire mécène, aux allers-retours d’un animateur richissime filant voir des matches de Coupe d’Europe, ou au déplacement de milliers de supporters au Qatar.
Roger Martin