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Vinicio (Vincent)  Faïta et Jean Robert sont deux jeunes résistants FTP communistes qui furent arrêtés par la police française, chargée par le gouvernement de Vichy de la lutte contre le "terrorisme" (la Résistance).

Condamnés à la peine de mort, ils furent guillotinés le 22 avril 1943,  pour faits de terrorisme, dans la cour de la maison d'arrêt de Nîmes.

Le bâtonnier Charles Bedos qui les défendit fut arrêté par la Gestapo et déporté au camp de Mauthausen, d'où il reviendra après la capitulation allemande.

En Vaucluse, dans la région de Pernes nos camarades Danton Millet et Gabriel Moutte organisèrent, la même année, un maquis qui pis le nom de Maquis Jean Robert en hommage au héros guillotiné.

Source "Nous étions en Résistance. Maquis des Monts de Vaucluse. Récits et témoignages" Editions Velleron Culture & Patrimoine. Novembre 2021

Vincent Faïta

Vinicio (Vincent) Faïta arriva très jeune en France où ses parents se réfugièrent dès 1921 pour fuir le fascisme.  Il fréquente l’école communale publique de Saint-Just dans la banlieue très ouvrière du nord-est de Marseille.  À la fin de l’année 1934, Vincent Faïta entra à l’école d’apprentissage des Aciéries du Nord . Il y deviendra ajusteur-outilleur.

En 1935, il adhéra aux Jeunesses communistes. Au début de 1936, il fut l’un des premiers élèves de l’école à se syndiquer à la CGT réunifiée en janvier. Devenu secrétaire des JC dans sa cellule d’entreprise, il fut l’un des principaux dirigeants des jeunes lors des grandes grèves de juin. Il militait aussi activement au mouvement des Auberges de jeunesse.
Déjà remarqué et fiché pour ses activités politiques et syndicales, Vincent Faïta fut licencié après la grève du 30 novembre 1938.

Il fut arrêtéle 28 janvier 1942,  sur son lieu de travail par la brigade spéciale de Vichy. Il était en effet resté membre du PCF interdit et s’occupait particulièrement de l’aide aux clandestins. Il fut condamné par le tribunal militaire de Marseille pour reconstitution d’organisation politique dissoute et incarcéré au fort Saint-Nicolas où il retrouva – et fit évader – son ami d’enfance Jean Robert.


Vincent Faïta fut ensuite interné au camp de Mauzac en Dordogne d’où il réussit à s’évader le 31 janvier 1943. Il rejoignit à Nîmes ou à Mauzac l’organisation clandestine du PCF dans les rangs des Francs-tireurs et partisans-Main-d’œuvre immigrée (FTP-MOI), participa à plusieurs actions de ce groupe mais fut à nouveau arrêté par la police vichyssoise le 2 ou le 6 mars. Vincent Faïta fut condamné à la peine de mort un mois plus tard par la section spéciale de la Cour d’appel de Nîmes pour action militaire contre les troupes d’occupation. Il avait vingt-cinq ans.

La Marseillaise du 1er décembre 1943  relate: « Avis : Le traître Balligand, inspecteur divisionnaire, chef de la Brigade spéciale, coupable d’avoir torturé les FTPF Robert et Faïda, est condamné à mort. Le tribunal populaire des Bouches-du-Rhône, 10 octobre 1943. Jugement exécuté le 6 novembre par fusillade. »

Source: Le Maitron

 

Jean Robert

Jean Robert, lieutenant FFI, « Mort pour la France » le 22 avril 1943, est né à Marseille le 4 juillet 1917. C’était un jeune ouvrier électricien, communiste, qui participait à la résistance armée. Il fut arrêté et interné au fort Saint-Nicolas. Au cours du premier trimestre mille neuf cent quarante-deux, il s’évada en compagnie d’un codétenu, en sautant d’un mur de huit mètres puis d’un second de dix. Malheureusement, son collègue eut les deux chevilles brisées et se réfugia dans le couloir d’un immeuble où demeurait le directeur de la prison.

L’organisation clandestine marseillaise envoya Jean Robert chez mes parents, 56 chemin des Sources à Avignon. C’étaient des épiciers dans un quartier tranquille, proche de la campagne, à deux cents mètres des exploitations agricoles. Jean Robert s’était présenté dans un piteux état, sale, avec un œil au beurre noir et vêtu d’une soutane. En sautant d’un des deux murs du fort, il s’était blessé au genou. Il a dû vivre au chemin des Sources peut-être jusqu’au mois de septembre. Il affrontait le danger sans peur. Lors du Quatorze Juillet, il alla place de l’Horloge au milieu de la foule, truffée de policiers en civil et de mouchards, s’approcha d’un groupe de jeunes et il se mit à chanter la Marseillaise. Lesquels reprirent en cœur l’hymne national. À ce moment-là, il s’éclipsa.

La direction clandestine l’envoya à Nîmes.

En compagnie d’un autre camarade, Vincent Faïta, ils décidèrent de donner l’assaut à un fourgon cellulaire pour libérer des camarades. C’était d’une témérité folle, la police les repéra rapidement et ils furent internés à la prison centrale. On les y tortura en vain pour leur faire avouer quels étaient les membres de leur organisation. Marguerite Charmasson, son épouse, qui était allée le voir à son lieu de détention, ne le reconnut pas sur le moment tant il avait été battu, défiguré par les coups. Il fut condamné à mort par le régime de Vichy dirigé par Pétain. On refusa sa grâce à sa femme. On l’emmena le vingt-trois avril au matin, il chantait La Marseillaise et l’Internationale avant d’être guillotiné, boulevard des Arènes à Nîmes.

Source: Témoignage de notre camarade Raymond Chabert

 

Pour en savoir plus sur le Maquis Jean Robert:

Visitez le très documenté et très pédagogique musée de la Résistance à Pernes-les-Fontaines

 

Musée de la Résistance

Place Reboul

84210 Pernes-les-Fontaines
Tél. : 04 90 61 31 04


contact@tourisme-pernes.fr
 

 

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