Saint Nicolas, un billet de Serge Guérin.

22 Septembre 2014

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Encore une fois, merci, benoîte Vierge Marie. L’insoutenable suspens a pris fin. Il revient ! ! ! Et renaissent mes souvenirs d’enfance.

En effet, l’église de mon village natal était vouée à Saint Nicolas, petit par la taille, mais grand par la sainteté, lui aussi. Sur le tympan de la façade, on voit toujours le saint, à côté du saloir d’où s’échappent trois adorables bambins rieurs. Pour nos lecteurs impies (on m’a dit qu’il y en a), rappelons brièvement l’Histoire, qu’on appelle légende si l’on n’est pas Christine Boutin. Donc,

« Ils étaient trois petits enfants

Qui s’en allaient glaner aux champs »,

dit la chanson populaire.

Soyons bref : ils croisèrent un méchant boucher charcutier qui les invita à bouffer, puis les trucida, puis mit les morceaux au saloir en prévision d’une vente ultérieure. Sept ans après, Saint Nicolas demanda sournoisement au boucher quelques hectogrammes de la bidoche susmentionnée. « Damned, je suis fait », s’écria le charcutier, avant de s’enfuir au sprint. Il paraît qu’il fait maintenant dans le casher ou le halal, on ne sait pas exactement. Ressuscités, les enfants sautèrent au cou du grand Saint.

Vous y croyez, vous ? Eh bien, cette histoire m’a toujours paru suspecte. J’ai même souvent pensé que Saint Nicolas avait été fort déçu de la résurrection des enfants qui le privait d’un plat tendre (la jeunesse) et plantureux (des triplés). Bien sûr, l’idée de bouffer ceux qu’on prétend sauver nous ramène à l’autre Nicolas.

Rappelons, pour finir, que la tradition populaire associe presque toujours à Saint Nicolas un autre personnage : le Père Fouettard, parfois représenté comme borgne, lui aussi.

Bonne chance à tous quand même.

Serge Guérin

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Médiatouillage :

Le Nouvel Obs fait fort!

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