Ils étaient 200 à chanter hier soir pour s'opposer à la tenue de la convention des Identitaires le week-end prochain.
Encapuchonnés au ras des yeux, les mains emmitouflées fermement accrochées à leurs étendards et calicots, ils battaient des semelles, hier soir en choeur, sur le pavé orangeois. Devant le théâtre municipal, anciennement espace Gilbert-Ricci, maire PCF, et qui fut débaptisé par Jacques Bompard. D'une seule voix, sur l'air de "Douce France" de Carte de Séjour, les 200 du Front de Gauche, d'Attac, d'Europe Écologie, de Sud Solidaires, de la Ligue des Droits de l'Homme, de la CGT, du Mrap, ont scandé leur "No pasaran". À l'adresse des identitaires qui tiendront leur convention à Orange le week-end prochain. Non "à une manifestation de haine, de rejet de l'autre et de division". FabienneHalaoui, secrétaire départementale du PC et farouche opposante du député-maire de la Ligue du Sud, Jacques Bompard, s'est employée dans un long discours aux marches du théâtre , à en dénoyauter les "perverses ficelles", à rappeler des précédents honteux (l'interdiction du Chant des Partisans à Bollène, l'interpellation à Orange d'un chef de file de la mouvance identitaire de Toulouse, auteur présumé de coups violents contre un étudiant chilien, ndlr) et à insister sur leur rôle à eux, "les fils de communards et maquisards": "défendre ces valeurs républicaines pour permettre à chacun de s'épanouir dans une société métissée et fraternelle". Applaudissements nourris, pour assentissement et aussi, il faut bien l'avouer, pour se réchauffer. Mais ces températures hivernales n'auraient en rien bloqué ces "lutteurs invétérés". À l'image de Jacky, 67 ans et Robert, 74 ans, militants d'Attac et du Mrap, mariés depuis 48 ans, "un couple qui dure dans la lutte". Ou de Marie-Claude, Chantal et Geneviève du comité du Front de Gauche de Nyons qui se devaient d'être là pour dénoncer "ces dérives extrémistes qui se banalisent".Dans les rangs, on remarquait bien sûr les incontournables, les élus du Front de Gauche, Max Rieu et André Castelli qui "ne veulent pas que l'on dise que je n'étais pas là pour combattre ces valeurs destructrices de lal'humanité". Il fallait fureter du regard pour repérer quelques jeunes têtes, une absence que beaucoup de ces quinqua-sexa "baroudeurs des manifs" déploraient."Ils ont un grand manque de conscience et d'éducation politique" tentait d'expliquer Hubere, 57 ans, qui vécut toute sa vie à Orange, "où c'est aujourd'hui difficile psychologiquement". C'est sous les fenêtres de la mairie que les 200 "anti identitaires" achevèrent leur manifestation en chantant à pleins poumons La Marseillaise et Le Chant des Partisans.
Jacques Bompard n'ira pas à la convention
On l'annonçait comme l'un des deux invités vedettes (avec Christian Vanneste) de la prochaine convention du Bloc Identitaire qui se tiendra au Palais des Princes de sa ville... Jacques Bompard n'en sera pas. Il nous l'a expliqué avec force argumentations hier soir : "Je ne réprouve pas le Bloc Identitaire, c'est un mouvement légal. C'est sur la forme de ses actions que je ne suis pas d'accord". Et principalement le dernier coup de force de Génération Identitaire, à Poitiers. "Je ne veux pas être associé à ce genre de coup d'éclat médiatique, précise-t-il. Je les ai donc prévenus, je n'assisterai pas ce week-end à leur convention."
Quant à la manifestation des opposants, M. Bompard l'a simplement qualifiée de "sans intérêt".
Chantal Malaure
Source : La Provence
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"Les soutenir, c’est affirmer l’indispensable solidarité sans laquelle, un à un, chacun dans notre coin, nous serons mangés à la sauce libérale..."
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