En ce début du mois d'Août 1944, les échos de la marche des Alliés, en Normandie comme en Provence, donnent à tous un espoir certain. La lumière commence à poindre après un si long chemin.
La guerre a entrainé misère et précarité. Dans une France où se nourrir et se vêtir est une angoisse quotidienne, il est vital pour l’occupant et ses collaborateurs de propager la peur et la résignation. Journaux et radios rabâchent qu'il n' y pas d'alternative et que la seule solution est la collaboration.
Protester est impossible : les décisions importantes ne se prennent plus en France. Le gouvernement ne sert qu’à mettre en musique les directives allemandes.
De façon à préserver cet ordre injuste chacun est encouragé à regarder vers le bas: pour oublier sa propre détresse quoi de plus séduisant que d'accabler un plus faible, un juif ou un tsigane par exemple ?
Dans ce contexte, un séisme creuse un fossé infranchissable dans la société française: si la finance et la grande bourgeoisie choisissent massivement de collaborer, si d’autres, faute du courage indispensable à la lutte, se résignent et deviennent des collaborateurs passifs, en face, ils sont nombreux à ne pas se résigner!
La résistance, dans laquelle les communistes jouent un rôle important, ouvre la voie à l'espoir.
- Elle ose: chacun y contribue suivant ses capacités et sa situation. Qui en sabotant la production pour l’Allemagne, qui en nourrissant le maquis, celui-ci avec sa plume, celui-là en propageant les gestes subversifs de la fraternité et de la solidarité, enfin ceux-ci avec leurs fusils. Bien des formes de résistance mais un point commun à toutes : l’audace et la détermination. Pas de victoire sans lutte!
- Elle unit: pour agir ensemble, pas besoin d'être d'accord sur tout : tout ceux qui veulent la libération sont les bienvenus. Pas de victoire sans tolérance et esprit d'ouverture!
- Elle organise: seule l’action collective rend efficace la révolte individuelle; elle suppose discipline, méthode et coordination. Pas de victoire sans organisation!
- Elle imagine et rend concret des "Jours Heureux" dans lesquels chacun peut projeter son propre avenir et trouver une motivation pour lutter. En élaborant ce programme, la Résistance montre que, même dans un pays ruiné, on peut imaginer des solutions incroyablement sociales et novatrices:
· nationaliser la finance et la grande industrie pour qu’elles travaillent au service de la population, permettant ainsi la création de la sécurité sociale, de grands services publics comme EDF-GDF et les retraites par répartition.
· donner des droits nouveaux aux travailleurs comme en témoignent le statut de la fonction publique, les grandes conventions collectives et la création des comités d'entreprise.
Ce programme sera mis en œuvre à la Libération. Son succès montre bien que quand volonté politique et soutien populaire se rejoignent ils permettent de placer « l'Humain d'abord ». Pas de victoire sans résultats concrets à en attendre!
Ainsi la résistance devient crédible et l’espoir peut succéder au désespoir. C’est intolérable pour les oppresseurs qui redoublent d’efforts pour maintenir leur pouvoir, causant, entre beaucoup d’autres, les événements tragiques de Sarrians, du Beaucet et de l’Isle sur la Sorgue.
Aujourd’hui on nous répète qu’il n’y a pas d’alternative à la précarité et à l’austérité, aujourd’hui la misère matérielle et culturelle jette dans les bras de l’extrême droite des gens à qui on présente la haine des autres comme une solution à leurs frustrations, aujourd’hui l’avis du peuple est de moins en moins entendu et les centres de décisions sont toujours plus éloignés. Alors désespoir, résignation? Non Résistance! Celle des combattants de l’Ombre a prouvé que, si l’on s’en donne les moyens, tous ensemble, nous pouvons faire en sorte que « l’Humain d’abord » de mot d’ordre devienne réalité!
C’est dans cet esprit que les communistes vous appellent à participer aux commémorations:
A Sarrians: jeudi 1er août à 18H30
Commémoration de la rafle du 1er août 1944 et de l’assassinat
d’Antoine Diouf et d’Albin Durand.
Rendez-vous devant la mairie.
Au Beaucet: vendredi 2 août à 18H
Cérémonie en mémoire des Fusillés de Barbarenque
Rendez-vous Place du maquis Jean Robert
Les Familles déposeront une gerbe à 17H à la ferme Barbarenque
Isle sur la Sorgue: jeudi 22 août 17H30
Souvenir de l’assassinat des 4 otages et des résistants fusillés
Rendez- vous au cimetière