Comme la plupart des cubains, Fidel Castro a traduit les sentiments mitigés qu'ont laissé les paroles plutôt mielleuses de Barak Obama.
Comme si Barak Obama souffrait d’Alzheimer, alors que c'est Fidel qui est le plus âgé...
Obama aurait pu se rappeler le mérite des cubains qui se sont inspirés des révolutionnaires français de 1789 -1793, et préciser que tous les cubains ont eu la chance d'avoir l'exemple de José Marti.
Ne l'ayant pas fait, Fidel Castro en déduit que malgré les humbles origines et l'intelligence d'Obama, ces dimensions là lui sont étrangères !
Obama aurait-il oublié les mercenaires que l'armée étasunienne a appuyé, sur terre, en mer et dans les airs, en avril 1961 pour mettre fin à la révolution cubaine ?
Et Obama ne devra pas ignorer non plus toutes les luttes que les cubains ont mené et gagné, non seulement pour faire tomber le régime d’apartheid, mais aussi pour soutenir les mouvements de libération nationale contre le régime fascisant du Portugal .
Il devrait aussi se souvenir comment l'Afrique du Sud d'avant Mandela a acquis des armes nucléaires... ( par l'administration étasunienne). Pas étonnant qu'Obama ( pour se redorer le blason, c'est ce que j'en dis), ne préface que par une minuscule lettre un ouvrage sur ce géant qu'est Mandela.
Alors les mots d'Obama : "oublier le passé..mon séjour ici me donne plus d'espoir pour ce que nous pouvons faire ensemble comme des amis, comme des membres d'une même famille, en tant que voisins" sonnent faux, de quoi "risquer une crise cardiaque", ajoute Fidel Castro ... après les 60 ans de l'impitoyable blocus et leurs raids mercenaires, et le terrorisme
( entre autres, les 75 morts de l’attentat contre l' 'avion de la cubana).
Ne pas s'illusionner nous suggère Fidel, ne réclamer que notre dû : la levée du blocus et la restitution de la base de Guantanamo. Et il rajoute qu'entier reste "notre engagement envers la paix et la fraternité de tous les êtres humains vivant sur cette planète".
Deux discours, l'un à visée mercantile ( les retombées d'un commerce juteux), et traçant sur le long terme la volonté de pervertir la jeunesse cubaine qui succédera à la vielle garde, et le discours des cubains, celui de Fidel Castro, des paroles authentiques et nobles
Quelques jours après, et pour un séjour de trois jours, près de 500 000 jeunes ont ovationné le concert des Rolling Stones...
Tout change à Cuba, mais pas de la façon dont certains le voudraient - Et en France ça change comment ? ...
Laissons aux cubains le choix de leur devenir, respectons leur souveraineté . La voie n'est pas facile, elle est incertaine, raison de plus pour chercher à comprendre et se montrer solidaire;
Gérard GODEFROY