J’étais heureux. Si, si. J’étais heureux de voir mon pays, notre pays, enfin gouverné par des politiques soucieux de progrès et de liberté. Pour mener ce rude combat, ils avaient su se munir d’une arme efficace : la loi Gattaz, appelée El Khomri pour faire joli, mais sans pertinence, puisque la pauvre fille n’y est pour rien.
Peu importe, les pernicieuses séquelles de l’idéologie liberticide et réactionnaire qui dominait le Conseil National de la Résistance allaient enfin disparaître. Le BONHEUR !
C’est alors que, allez savoir pourquoi, revint à ma pauvre mémoire fatiguée une phrase écrite par un prêtre, le Père Lacordaire : « Entre le fort et le faible, entre le riche et le pauvre, entre le maître et le serviteur, c’est la liberté qui opprime et c’est la loi qui libère. »
« Doux Jésus, Marie, Joseph, le bœuf et l’âne », m’écriai-je alors. Mon entourage fut surpris : je ne l’avais pas habitué à une piété aussi profonde, ni à une ferveur aussi bruyante. Mais quoi ! Quand on est illuminé par la Révélation…
Alors, les punaises de bénitier façon Boutin, les Tartuffe façon Sarkozy (« Le long manteau d’églises et de cathédrales qui enveloppe la France »), apprenez de Lacordaire ce qu’est vraiment l’Évangile.
Alors, les faux culs façon Hollande et Valls, qui « libérez l’entreprise » et détruisez la loi, lisez Lacordaire. Prenez chez un prêtre une leçon de socialisme (le vrai). À moi, cela ferait honte, mais bien sûr, il y a longtemps que vous avez oublié ce sentiment.
Serge Guérin