22 sept. 2016 Par thomas Portes Blog : Le blog de thomas Portes
Dans un entretien accordé au site Regards Eric Coquerel, analysant la situation pour 2017, estime qu’entre « Jean-Luc Mélenchon et le PS il n’y a pas de troisième voie sérieuse ». Erreur d’analyse ou aveuglement volontaire ? Un peu des deux sans doute.
Depuis de nombreuses semaines, pour ne pas dire des mois, les communistes œuvrent pour faire émerger l’idée qu’une seule candidature autour d’un pacte d’engagements commun est la solution pour gagner en 2017 et mettre fin au cycle infernal du libéralisme. Pendant toute la fête de l’humanité, Pierre Laurent a réitéré cette proposition avec force auprès des personnes concernées présentes sur la fête. Seul un candidat à refuser d’en discuter, Jean-Luc Mélenchon.
Pourquoi un tel refus de sa part ? Serait-ce vraiment un échec pour lui de voir une gauche rassemblée et victorieuse incarnée par quelqu'un d’autre? Si tel est le cas, le virus de la personnalisation du pouvoir, incarnation ultime des dérives de la 5ème république, à définitivement contaminé Jean-Luc Mélenchon.
Bien qu’il (Eric Coquerel) affirme le contraire, il existe une troisième voie entre Jean-Luc Mélenchon et le Parti Socialiste. Mais alors pourquoi ne fonctionne-t-elle pas ? En réalité deux verrous existent à gauche, Jean-Luc Mélenchon et François Hollande. L’un cristallisant les rancœurs, et pariant sur la division pour légitimer sa candidature. L’autre empêchant toute perspective de rassemblement par une attitude provocatrice et méprisante.
Laisserons nous se consumer l’immense espoir populaire né des mobilisations contre la loi travail sur l’autel de l’égoïsme ?
La question qui se pose est aujourd’hui la suivante : comment articuler des mesures immédiates de résistance aux politiques d’austérité, des mobilisations sociales unitaires, un rassemblement des forces politiques de gauche et progressistes disponibles et un horizon d’espérance pour le développement d’un projet alternatif à la politique menée par Manuel Valls et François Hollande ? Les efforts sont nombreux, difficiles, parfois usants ; mais l’unité est la seule réponse qui permette de répondre à cette question.
Alors que faire ? Ne pas baisser les bras, continuer à travailler au rassemblement, toujours. Discuter, expliquer, convaincre de l’utilité d’une candidature unique. Certains poussent à soutenir Jean-Luc Mélenchon, d’autres pressent à avancer l’idée d’une candidature communiste très rapidement en évoquant l’urgence de la situation … La précipitation n’est jamais bonne conseillère. Nous sommes aujourd’hui dans un paysage politique, et social, extrêmement mouvant. Personne ne peut dire avec certitude ce qu’il va se passer dans les six prochains mois. Ne tombons pas dans le piège médiatique tendu par une 5ème république aux abois, qui consume les consciences et attise les appétits individuels.
« Georges Séguy était un rassembleur infatigable » ; c’est par ces mots lourds de sens que Pierre Laurent à rendu hier un vibrant hommage à Georges Seguy, au siège de la CGT à Montreuil. Plus que jamais ces mots raisonnent dans notre actualité. Ne nous contentons pas de les répéter, faisons les vivre en actes.
Thomas Portes