http://www.ugict.cgt.fr/ Publié le vendredi, 24 février 2017
L’effet Trump conforte celles et ceux qui, par rejet des expériences politiques de ces dernières décennies, sont tentés par l’aventure lepéniste. Cette option, rejetée par les Français depuis l’épisode dramatique du régime de Vichy sous l’emprise nationale-socialiste, est particulièrement dangereuse pour l’ensemble du monde du travail, y compris pour nos catégories.
Pas une mesure ni un mot dans le « programme » de Marine Le Pen pour attaquer le Medef et la toute-puissance des actionnaires et des employeurs. Ce sont pourtant les principaux obstacles à la réduction du temps de travail, au retour à la retraite à 60 ans, à l’égalité femmes-hommes ainsi qu’à la reconnaissance salariale des qualifications, dont la dévalorisation conduit au déclassement généralisé. Ne parlons pas du Wall Street Management et de l’exploitation qui prévalent aujourd’hui dans les entreprises et le capitalisme mondialisé. Sans opposition, la financiarisation de l’économie a de beaux jours devant elle.
Le conservatisme de classe ne peut être facteur de progrès social et humain. Le silence assourdissant de Marine Le Pen pendant la mobilisation contre la loi Travail et son refus de soutenir les manifestants et les libertés syndicales en disent long sur son ignorance des aspirations du monde du travail. Son programme économique et social tient tout entier dans des slogans qui n’engagent que ceux qui les écoutent.
Silence assourdissant aussi sur la probité, à l’heure où nos catégories revendiquent la transparence et des droits d’alerte contre la corruption dans les affaires. Un abus de bien social qui spolie l’Europe n’est pas moins condamnable qu’un autre qui spolie la France.
Sur la base de « On n’est plus chez nous », une rhétorique de fermeture à l’autre mystifie la réalité de notre nation qui s’est construite au rythme des mouvements migratoires, fondant son aura dans le monde entier. Des arguties comme « Stop aux migrants qu’on aide alors que je dois travailler » sont démenties par les faits puisque leur contribution à notre économie est financièrement positive.
Avec la préférence nationale ou la fermeture des frontières, le rejet de l’autre, élevé au rang de doctrine, ne fait qu’accélérer la logique d’exclusion développée par le capital contre le monde du travail en matière de revenus et d’emploi.
Les ingénieurs, cadres et techniciens sont attachés, dans l’exercice de leur travail et de leurs responsabilités, à la coopération internationale, à la démocratie, au pluralisme, aux libertés individuelles et collectives.
Au côté du monde du travail, la Cgt s’engage à déjouer le scénario noir que d’aucuns préparent.
Marie-José Kotlicki
Secrétaire générale de l’Ugict-Cgt
Directrice d’options
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