(José Fort Ma chronique sur la radio web Radio Arts-Mada tous les lundi de 19h à 19h30)
Lorsque vous osez critiquer le régime israélien prédateur et assassin de M. Netanyahu, vous devenez un « antisémite », même si plusieurs de vos proches ont péri dans les camps.
Lorsque vous condamnez les bombardements sur la Syrie, vous êtes catalogué fan de Bachar el Assad même si votre journal, « l’Humanité », et je suis bien placé pour le savoir, a toujours et souvent seul – y compris du temps d’Assad père – critiqué et condamné les exactions du pouvoir en place à Damas.
Il faudrait donc accepter sans broncher des « vérités » sans preuve, entrer dans le moule, s’aligner sur le mégalomane Trump, sur le petit marquis à la courtoisie allant jusqu’à la viscosité Macron et la Première ministre de Grande Bretagne dont je ne me souviens même pas du nom.
Soyons clair, une fois pour toutes. Le régime Assad est exécrable tout comme est infâme le roi d’Arabie Saoudite si cher à Macron, abject le Turc Erdogan et quelques autres dans le coin. Quant à Poutine, il n’est pas ma référence.
Vous avez bien entendu, vous avez bien compris? Faut-il répéter ? Si vous m’avez bien compris, passons aux vraies questions posées par l’opération militaire intervenue dans la nuit de vendredi à samedi.
- Quelles sont les preuves confirmant l’utilisation d’armes chimiques ? Si elles existent pourquoi ne pas les rendre publiques dans le détail et ne pas se limiter à ânonner « j’ai les preuves » ou encore évoquer de « probables » bombardements chimiques.
- Pourquoi les Etats-Unis, la France et la Grande Bretagne ne sont pas favorables à l’intervention de l’agence internationale de contrôle des armes chimiques ?
- Est-il acceptable d’évoquer de « probables bombardements » pour justifier des actions militaires ?
- Ne faut-il pas faire preuve de prudence lorsqu’on se souvient combien de fausses nouvelles et manipulations ont pollué les opinions publiques ces dernières années ? Avec pour conséquences 1 million de morts en Irak, des centaines de milliers en Syrie, au Yémen (avec sur ce pays un déferlement de bombes françaises), des déplacements de populations et le chaos dans cette partie du monde.
Comme l’écrit dans un post Serge Regourd, juriste et universitaire, président de la Commission Culture et audiovisuel du conseil régional d’Occitanie :
« La réalité est que ces bombardements constituent une violation flagrante du droit international. On apprend en première année de droit à nos étudiants à distinguer le droit de la morale et la légalité de la légitimité. Nos gouvernants sont donc de simples menteurs qui prennent leurs concitoyens pour des imbéciles. »
Depuis plusieurs jours nous vivons un remake, comme on dit au cinéma, des guerres en Irak et en Libye menées au nom de la « liberté » et de la « démocratie ». Conditionnement des opinions avec images en boucle ; superbes décollages en couleur de missiles ; réapparition comme au début des années 1990 « d’experts » sortis de la naphtaline pour nous expliquer en détail la magnificence des dispositifs aériens et maritimes ; journalistes, comme au bon vieux temps de la guerre en Irak, devenu porte parole de l’armée. Réapparition des séniles guerriers d’opérette, les BHL, Kouchner et quelques autres. L’opération intox fonctionne à plein régime sans que l’on pose deux questions basiques :
1/ Les missiles ont touché, dit-on, des centres de recherches et des entrepôts chimiques. Bien. On nous montre des gravas. Mais que sont devenus les produits stockés en ces endroits ? Y a- t-il eu propagation ? Comme il s’agit de guerre « propre» avec des missiles « intelligents », selon Trump, ou encore « performant » selon Macron, on pourrait espérer des informations plus précises.
2/ Bachar el Assad sortant vainqueur de cette effroyable boucherie, quel intérêt aurait-il eu d’utiliser des armes chimiques alors que le quartier en question était sur le point de tomber?
Et puis la question centrale.
L’escalade ne concerne plus une seule région du monde. Il s’agit d’un début de confrontation entre puissances nucléaires. Une escalade qui pourrait déraper pour s’achever tragiquement. Comment faire confiance en ces « chefs » prêts à toutes les aventures ? Et, quoi qu’en pensent les apprentis sorciers, ajouter la guerre à la guerre a toujours eu et aura toujours pour conséquence le pire. Cette fois c’est de l’arme nucléaire dont il s’agit et la logorrhée consistant à rassurer sur la limite de l’engagement militaire de vendredi soir nous fait passer pour des imbéciles. Il vrai que, parfois, ça marche.
Permettez-moi un dernier mot. Attention. Les malheurs ne viennent jamais seuls, ils sont comme les lâches, ils chargent en bande.
José Fort
En préparant cette chronique je pensais à la chanson « La java des bombes atomiques » interprétée par Serge Reggiani. Ce soir, je vous propose une autre version avec Louise Michel Trio. Ecoutons.
Le prix du copinage
Décidément, la promotion "Senghor" de l'Ena (2002-2004) est une fabrique à cadors. Après Emmanuel Macron, élu président de la République, Sibyle Veil a été nommée présidente de Radio France. Cette ex-conseillère de Nicolas Sarkozy à l'Elysée succède à Mathieu Gallet, débarqué de Radio France pour une affaire de favoritisme. La liste des potes de Macron placés dans l’appareil d’Etat ne cesse chaque jour de s’allonger : dans les ministères, dans les entreprises comme la SNCF, dans la police et même dans les ambassades. Copains comme cochons, dit-on dans les soirées des anciens de la promotion « Senghor ».
A propos de copains, Sheila, ca vous dit ? Pas très jeune mais amusant de ringardise. Spécial pour les ancien de la promo « Senghor ». Ecoutons Sheila chanter « Vous les copains, je ne vous oublierai jamais ».
Le prix de la connerie
Il est décerné à une habituée de ce prix : Mme Nadine Morano. Elle est connue pour ses dérapages à répétition. Et sa bêtise crasse. Cette fois elle se dévoile telle qu’elle est réellement en félicitant chaleureusement le Premier ministre hongrois, Viktor Orbàn après la victoire électorale de son parti, consolidant sa position de meneur des droites identitaires en Europe. Orban, c’est le retour de ce que la Hongrie a connu au temps de l’hitlérisme. Pour la Morano, tout est bon pour faire parler d’elle, y compris les conneries.
Mais elle n’est pas unique. Au gouvernement, il y a le même profil avec l’ineffable Marlène Schiappa qui n’hésite pas à mettre sur le même plan Simone de Beauvoir et Brigitte Macron. On la savait lèche botte mais à ce point, on croit rêver.
Allez pour Morano et Schiappa « la machine à recycler les cons » par Pierre Chêne.
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