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Il y a peu, Rouge Cerise recevait une demande du collectif LGBT et de l'UNEF de soutien à la revendication des étudiant(e)s transgenres  pour que l'Université utilise leur prénom d'usage, plutôt que leur prénom de naissance.

Nous publions ci-dessous la réponse initiale de notre secrétaire de section, Bruce Royer, à cette demande et la lettre adressée au Président de l'Université de Vaucluse.

Lors de sa réunion du 18 octobre, la section Oswald Calvetti  a décidé de cosigner cette lettre.

RC

 

 

Réponse de principe du Secrétaire de la section Oswald Calvetti

Bonsoir , 

Nous vous remercions d'avoir pris contact avec la section PCF de Pernes par l'intermédiaire de Rouge Cerise.

Concernant votre demande, l'émancipation humaine et l'égalité des droits font partie intégrante du combat communiste, nos élu-es et militant-es ont fait leur la lutte contre les discriminations LGBTI . Au sein même du PCF , un collectif "Fier-e-s & Révolutionnaires" participe au développement et à la promotion des enjeux LGBTI. Le collectif lutte contre toutes les discriminations liées à l'orientation sexuelle et/ou à l'identité de genre : égalité des droits, accès aux soins, discriminations au travail, lutte contre l'homophobie, la lesbophobie et la transphobie, soutien aux réfugiés LGBT... 

il est donc  probable  sous réserve que vous nous fassiez parvenir le texte proposé que nous pourrons y apporter notre soutien. 

 

Cordialement

Bruce ROYER

Secrétaire de la section PCF O.Calvetti 

 

Monsieur le Président de l’Université d’Avignon et des Pays du Vaucluse,

La rédaction de cette lettre fait écho à la nécessité pour l’Université d’Avignon et des Pays du Vaucluse de reconnaître le prénom d’usage et le pronom de chacun.e de ses étudiant.e.s. Ceux-ci interviennent lorsque qu’un individu transgenre veut affirmer et faire reconnaître son identité de genre propre et non plus celle qui lui a été assignée à la naissance. Une telle demande est plus que légitime car la non-reconnaissance de ce droit a de réelles conséquences qui peuvent entraver le bon fonctionnement de son quotidien à l’université.

Des demandes individuelles ont déjà été formulées antérieurement à l’administration de l’université. Ces demandes ne concernaient pas l’adoption du prénom d’usage sur les documents officiels mais simplement sur les listes d’appel, les plateformes informatiques et les cartes étudiantes, autrement dit, les outils censés accompagner l’épanouissement des étudiant.e.s dans leur formation à l’université.

A ces étudiant.e.s a été répondu que de telles modifications n’étaient pas possibles tant que le changement d’état civil n’était pas effectif et qu’il était informatiquement impossible de remédier à ce déni d’identité. Le combat lors de ce parcours administratif enfonce les étudiant.e.s dans l’inquiétude des réactions imprévisibles de leurs enseignant.e.s. Rappeler systématiquement à une personne son genre assigné a de réelles conséquences psychologiques pour les étudiant.e.s concerné.e.s.

Aujourd’hui, les équipes pédagogiques modifient elles-mêmes les listes d’appel et d’émargement à la demande des étudiant.e.s concerné.e.s, soutenant sans réserve cette procédure, de même que les étudiants des différentes formations.

Cette lettre a été rédigée à partir de témoignages d’étudiant.e.s concerné.e.s sur le campus. Elles et ils nous ont énoncé diverses situations qui soulignent l’impact réel qu’a la non reconnaissance de leur prénom et pronom d’usage. Au quotidien sur le campus, ce déni d’identité pèse largement sur la réussite dans leurs études ainsi que sur leur épanouissement personnel. De façon concrète, cette non-reconnaissance de l’identité de genre des étudiant.e.s les pénalise au quotidien dans leur vie à l’université.

- Ils et elles fuient les salles informatiques pour ne pas être confronté.e.s au chargement d’ouverture des sessions qui expose à tous et toutes leur prénom de naissance.

- Ils et elles ne peuvent pas répondre quand, lors de l’appel, leur prénom de naissance est utilisé.

- Ils et elles doivent recommencer chaque semestre la démarche de modifier les listes d’appel auprès de leurs enseignant.e.s. Démarche qui les expose à d’éventuels refus qui créent une violence et des angoisses continues.

- Ils et elles n’utilisent plus ou très peu la plate-forme ENT pour ne pas risquer de révéler leur prénom de naissance sans le vouloir. Le prénom inscrit sur leur acte de naissance ne correspond pas à la personne qu’ils et qu’elles sont.

Leur refuser le droit de disposer de leur prénom et pronom crée une mise en danger véritable en les exposant à des violences transphobes ainsi qu’à une forte anxiété les empêchant de mener leurs études dans tout le confort nécessaire à leur bonne poursuite.

Aujourd’hui, un.e étudiant.e transgenre sur six abandonne ses études pour ne plus être confronté.e à un tel inconfort aux conséquences parfois fatales. Des universités françaises ont d’ores et déjà reconnu ce droit aux personnes transgenres, c’est le cas de Lille, l’ENS, Rennes 2 et ailleurs. Peut-on en conclure que rien n’empêche l’université d’Avignon et des pays du Vaucluse de suivre cette voie ?

C’est par cette lettre, et avec le soutien des syndicats, associations et organisations signataires, que nous appelons l’Université d’Avignon et des Pays du Vaucluse et son président Philippe Ellerkamp à reconnaître la possibilité d’un changement de prénom sur tous les documents sans valeur légale.

Il s’agirait donc de laisser l’opportunité aux étudiant.e.s d’utiliser directement leur prénom d’usage sans devoir démarcher individuellement chaque enseignant.e.s via le logiciel d’inscription en ligne, pour son utilisation sur l’ENT, l’adresse mail, les listes d’appel, la carte étudiante, etc.

Concernant les documents à valeur légale (diplôme, certificats de scolarité, etc.) nous appelons l’Université d’Avignon et des Pays du Vaucluse à reconnaître la possibilité de mention du prénom d’usage entre parenthèses.

Par le biais de ce même logiciel, nous appelons également l’Université d’Avignon et des Pays du Vaucluse permettre aux étudiant.e.s de choisir de déclarer un genre « neutre » ou celle de ne pas le spécifier comme cela est déjà effectif en Australie (avec la mention « X », non spécifié).

La mise en place de ces mesures permettrait également aux étudiant.e.s concerné.e.s de voir les démarches de changement de prénom officielles facilitées, prouvant son utilisation continuelle et ininterrompue dans tous les aspects de sa vie.

Veuillez agréer, Monsieur le Président, l’expression de notre haute considération.

Tag(s) : #AGIR AVEC LE PCF, #ÉDUCATION - ENSEIGNEMENT, #JEUNES
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