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Le pouvoir macroniste doit cesser de tergiverser, de jouer le pourrissement, la division. Ni la peur, ni des dispositifs sécuritaires supplémentaires ou la menace d’état d’urgence, ne pourront répondre à la puissante exigence d’égalité qui parcourt le pays.

Des entreprises, des quartiers, des villages un cri se lève: « Cessez de nous prendre de l’argent. Nous n’en pouvons plus !». Le pouvoir doit y répondre concrètement notamment par l’augmentation des salaires et par la justice fiscale. Le débat sur la motion de censure de la politique gouvernementale déposée par les députés communistes et insoumis obligerait à analyser de manière approfondie la nature de l’actuelle crise et les moyens d’en sortir.

Le problème ne réside pas dans un déficit de « pédagogie » en faveur des choix actuels. Cette France qui travaille dur ou est privée de travail a compris que le macronisme consiste à servir toujours plus les plus fortunés, les actionnaires et le capital en général tout en pompant les revenus du plus grand nombre et en refusant d’augmenter les rémunérations, alors que les grandes entreprises bénéficient de dizaines de milliards d’exonération de cotisations sans bénéfice ni pour les travailleurs ni pour l’emploi. Cette violente politique de classe détruit à petit feu les solidarités.

Les mouvements en cours n’expriment pas un refus de l’impôt et des taxes mais la contestation de leur injuste répartition. La droite et l’extrême droite qui ne cessent de demander la réduction des dépenses publiques sont très mal placées pour s’immiscer dans les cortèges. Les forces politiques qui, depuis tant d’années, n’ont cessé de promouvoir les choix austéritaires et anti-démocratiques des traités européens gagneraient à rester humbles et discrètes.

La colère qui éclate aujourd’hui couve depuis des années sous la violence sociale et l’abandon des territoires. Elle trouve un nouveau ressort avec la suppression de l’impôt sur la fortune, l’évasion fiscale et ces immenses masses monétaires crachées par la Banque centrale européenne qui ne servent ni le travail, ni les biens communs, ni la transition environnementale.

Les refus ces derniers mois d’entendre les syndicats mobilisés contre la destruction droit du travail et de la SNCF, le mépris vis-à-vis des maires et des élus, la surdité à l’égard de l’opposition parlementaire ne pouvaient que tendre la situation sociale. C’est le pouvoir et lui seul qui en porte la responsabilité. Le gouvernement voulait modifier la Constitution pour verrouiller le système. Voici que sur les barrages routiers, sur les réseaux sociaux, dans les cortèges le mouvement s’empare des enjeux démocratiques et pointe la crise de représentativité du Parlement, réclamant, écoute et délibérations communes voir référendum ou élections à la proportionnelle.

Le Président de la République doit entendre les responsables des partis et groupes parlementaires, les confédérations syndicales, les associations de consommateurs, les représentants des « gilets jaunes », les associations d’élus, et lancer une conférence sociale et environnementale déclinée dans tous les territoires visant à combattre la vie chère, à augmenter les salaires, les retraites et les prestations sociales, à relancer les services publics partout, à améliorer les finances des collectivités. Un forum national pour la justice fiscale commençant par le rétablissement de l’impôt sur les grandes fortunes et l’instauration d’un impôt progressif doit être organisé. Les responsabilités des grandes entreprises et des banques doit être mis sur la table. Autant de demandes formulées par « les gilets jaunes » eux même. Le peuple cri « Egalité ! » Il faut lui répondre d’urgence.

Patrick Le Hyaric

 

 

Tag(s) : #A LA UNE AUJOURD'HUI
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