Le blog de Thomas Portes Le 24 février 2019
Dans un entretien accordé au journal Le Figaro, la ministre des transports, Élisabeth Borne, affirme que « la concurrence sera un stimulant pour la SNCF ».
Décidément, ce gouvernement est prêt à tous les mensonges pour faire passer une réforme que ni les usagers, ni les cheminot-e-s ne désirent.
Cet argument de la concurrence comme remède miracle pour améliorer le service est vieux comme le monde. On nous l’avait déjà sorti, en 2006, lors de l’ouverture à la concurrence du fret ferroviaire.
Avec quel résultat ? Non content de ne pas avoir amélioré la situation du fret ferroviaire, la libéralisation du transport de marchandises par rail a été une véritable catastrophe économique, sociale et environnementale.
Lors de son ouverture à la concurrence, en 2006, la part modale de marchandises transportée par rail était d’environ 23%, nous sommes aujourd’hui à moins de 10%. Chaque année, ce sont 1,6 million de camions supplémentaires qui sont jetés sur les routes.
Quant aux cheminot-e-s, ils ont subi restructuration sur restructuration et ont vu passer leur effectif de 12.000 à moins de 5000 en 2019 !
Avec cette ouverture à la concurrence, la grande gagnante est Géodis, filiale du groupe SNCF pour le transport de marchandises sur route. En 2018, son chiffre d’affaires (CA) a atteint 8,2 milliards d’euros, en progression de 4% ! Une filiale qui surfe sur le dumping social en embauchant des chauffeurs polonais payés entre 800 et 1000 euros par mois.
Aussi bien avec le fret SNCF, que chez EDF ou France Télécom, la concurrence n’a jamais été « un stimulant » bénéfique pour les usagers comme pour les salariés.
La seule chose que « stimule » la concurrence, ce sont les grandes entreprises privées qui gavent leurs actionnaires en dividendes au détriment du service rendu aux usagers, des conditions sociales des salariés et de l’avenir de la planète.
Arrêtez de mentir madame Borne, personne n’est dupe !
Thomas PORTES
Dirigeant national du PCF
en charge du collectif des cheminots
et militant syndical