Plus de soixante-dix de personnes se sont réunies à l'initiative de la section Oswald Calvetti du PCF, ce samedi 23 mars sur les lieux de l'assassinat de Louis Lopez à L'Isle-sur-laSorgue.
En présence de Mr Gérard GAILLARD adjoint aux sports et aux anciens combattants, de Mme COURBET, Mme LEGARS-LAVAURE, et Mme SILVESTRE conseillères municipales représentant la municipalité , de Mina IDIR secrétaire fédérale du PCF, des secrétaires de section de Cavaillon et de L'Isle-sur-Sorgue, des Jeunes Communistes, de Mr Gourdon président de l 'ARAC Vaucluse , des représentants de l'ANACR et des associations patriotiques ainsi que de Marcel Matthieu ancien résistant et les membres de la famille de Louis Lopez, notre camarade Jonathan a prononcé un discours avant le dépôt de gerbes et la minute de silence en hommage à notre camarade Louis Lopez.
A cette occasion la section Calvetti a pu exprimer auprès des représentants de la municipalité le souhait que soit inscrit sur la plaque de la rue Louis Lopez ses qualités d'ouvrier, martyr de la résistance afin que son sacrifice ne soit pas oublié par les jeunes générations .
Un peu plus tard, c'est au rond-point Abel Sarnette que cette petite foule se réunissait pour écouter le discours prononcé par Jacques GOUTORBE membre du Bureau National de l 'ARAC. rendant hommage à ce deuxième camarade tombé lui-aussi pour la défense de ses idéaux.
Discours au nom de la section Oswald Calvetti du PCF
de notre camarade Jonathan.
Mesdames, Messieurs, cher Camarades.
Nous voici réunis aujourd’hui avec sa famille, devant la plaque commémorant à jamais l’endroit où fut exécuté Louis Lopez, le 16 mars 1944.
75 ans nous séparent de ce moment tragique.
75 années, qui pour les plus jeunes d’entre nous, semblent si lointaines et qui pourtant nous sont si proches.
Qu’en aurait-il pensé, ce jeune journalier, d’autant d’années, à l’âge de 28 ans où ces zélés serviteurs de la barbarie nazi lui ôtèrent son bien le plus précieux ?
Louis Lopez est un jeune ouvrier agricole, journalier, né en Espagne en Août 1916 de parents Espagnols, Celina Sanchez et André Lopez qui comme tant d’autres au cours de l’entre-deux guerres, vinrent massivement travailler en France, compensant les immenses pertes humaines essuyées lors de l’effroyable Grande Guerre.
Ces travailleurs « bon marché », souffrant souvent du rejet de l’étranger, considérés comme des voleurs de pain et de travail, participèrent pourtant à la prospérité de la France allant même pour bon nombre d’entre eux, jusqu’à donner leurs vies face à l’occupant quelques années plus tard.
Installés à l’Isle sur Sorgue, Louis y fréquente l’école communale et ce n’est qu’au moment de son service militaire dans les chasseurs Alpins qu’il obtiendra la nationalité française.
Comme bon nombre de membres du Parti Communiste, il choisira de poursuivre son engagement dans la clandestinité, après que le décret-loi du 26 Septembre 1939 eut prononcé la dissolution de la section française de l’Internationale Communiste : le Parti Communiste Français.
C’est à partir de Juin 1943 que le jeune homme intègrera les FTP-FFI.
Jules, de son nom de guerre, est un combattant qui se distingue durant toute son activité par sa bravoure, étant toujours volontaire pour les missions les plus dangereuses et dont Vincent Pellegrini, dit le Lieutenant Jeannot, ex C.E des anciens Francs Tireurs et Partisans Français dira qu’il était je cite : « Un de nos meilleurs combattants contre l’ennemi. »
Nous voici donc, à la nuit du 16 Mars 1944 :
Le jeune résistant de 28 ans, transporte une mitraillette destinée au maquis qu’il est allé chercher à Avignon.
Il emprunte alors l’axe le Thor-L’Isle. On ne sait toujours pas si c’est pour faire une visite aussi imprévue que clandestine à sa famille rue de la Juiverie, ou pour rencontrer son contact.
Mais c’est sans compter qu’à l’endroit-même où nous nous trouvons aujourd’hui, un barrage filtrant SS a été installé.
Notre Camarade comprenant qu’il est perdu, sort son arme et fait feu sur le barrage.
Les nazis ripostent et finissent par l’abattre.
Notre bannière Rouge rappelle le sang versé par notre camarade ce soir-là, à l’emplacement exact que nous foulons au pied.
Combien de jeunes gens, maquisards, communistes, gaullistes, croyant au ciel ou n’y croyant pas, ont donné leur sang pour libérer les générations futures de l’Horreur ?
Ici, la liste se fait longue : Lopez, Sarnette, Chalier, Durand, Darriès, Diouf, Pons, Flandrin, Arnaud, Fouque et tant d’autres…
Et nous ne pouvons citer ici les noms de ceux qui sont morts face à l’ennemi sans évoquer ceux qui survécurent jusqu’à nos jours pour nous transmettre le souvenir comme notre camarade et regretté Commandant Gervais, qui nous quittait le 20 Juin dernier à l’aube de ses 97 ans.
Par cette cérémonie, nous voulons rendre Hommage à tous ces combattants de l’ombre, hommes et femmes qui furent prêt à donner leurs propres vies pour un avenir libre, égalitaire et fraternel, loin de la Haine qui peu à peu refait surface…
N’avons-nous pas assez entendu leur cri ?
Qu’avons-nous fait de leur sacrifice pour que 75 ans plus tard, de plus en plus nombreux soient ceux qui se laissent séduire par la facilité des discours purulents de quelques nazillons et confusionnistes fascisant en tous genre ?
La voici, La Bête Immonde ! qui revient et qui chaque jour s’affirme un peu plus vomissant sa haine rependue à travers le vieux continent.
Partout en Europe un climat nauséabond envahi les pays l’un après l’autre :
La Hongrie, L’Italie, en Autriche, l’Espagne et voilà qu’ici-même elle resurgit, avec son langage alambiqué, tantôt incertain, tantôt virulent, se masquant sous des airs novateurs ou s’affirmant sous des airs arrogants.
Que faire Louis ? Comment lutter contre cette montée d’idées écœurantes, toi qui les as combattus ?
Comment éviter que notre génération ne soit sacrifiée comme la tienne ?
Serions-nous capables d’être aussi braves face à autant de violence et de haine ?
… à toutes ces questions, il n’est de réponse sure.
En son temps, Marx disait pourtant : « celui qui ne connaît pas l’histoire est condamné à la revivre. »
Alors, pour que perdure la Mémoire, nous saluons et continuerons de saluer ton acte ta bravoure et ta personne comme ceux de tant d’autres camarades et résistants.
Car commémorer votre sacrifice, c’est rappeler que même dans les moments les plus tragiques, la volonté et l’obstination de quelques un à ne jamais se rendre face à l’horreur peuvent changer le monde.
Qu’on ne peut se contenter d’être spectateur de l’histoire, mais qu’il nous faut en être les acteurs.
C’est enfin emplir le cœur de chacun d’espoir et de la force qu’incarnent pour toujours ces héros de la résistance dont au Parti Communiste Français, nous tâchons de nous montrer dignes en n’oubliant jamais leur combat et leur sacrifice, comme en ce jour, le sacrifice du camarade Louis Lopez.
Quelques images de la cérémonie en l'honneur de Louis Lopez
75ème anniversaire de l'assassinat de Louis Lopez (23 mars 2019)
Quelques images de la cérémonie en l'honneur d' Abel Sarnette
75ème anniversaire de l'assassinat d' Abel Sarnette (23 mars 2019)