Ce matin François Bayrou a cité en exemple la privatisation du viaduc de Millau pour défendre la privatisation des aéroports de Paris. Un exemple vraiment ? À y regarder de plus près, le seul gagnant est le concessionnaire, les usagers, eux, paient de plus ne plus cher.
Lors de l’ouverture du viaduc en 2014, la tarification pour les voitures était de 4,90 euros, sauf en juillet et août, où elle était de 6,50 euros. Depuis le 1er février 2019, ce tarif est de 8,60 € hors saison et 10,80 € en période estivale. La hausse est de 75% pour la période normale est de 66% pour la période estivale.
Pour les poids-lourds, le tarif, qui est le même toute l’année, est passé de 24,30€ à 37,60 € soit une hausse de 54% !
La CEVM (Compagnie Eiffage du Viaduc de Millau), qui détient la plus importante concession jamais accordée à un concessionnaire privé, 75 ans, se gave sur le dos des usagers.
Pour rappel Eiffage, c’est plus de 16,6 milliards d'euros en 2018, soit une hausse de 9% par rapport à 2017. De quoi amortir le viaduc sans faire toujours plus les poches des usagers !
Eiffage, c’est aussi une condamnation en 2013 par l'Autorité de la concurrence à payer une amende de 960 000 euros pour entente, dans le cadre de l'obtention d'un marché de reconstruction des miradors de la prison de Perpignan.
Voilà le modèle que défend François Bayrou.
Les Français n’en veulent pas. Ni pour les aéroports, ni pour les autoroutes, ni pour les barrages hydrauliques, pour aucun bien public appartenant à notre patrimoine national.
Dirigeant national du PCF
en charge du collectif des cheminots et militant syndical