Les trois documents que Rouge Cerise publie ci-dessous ont un point commun: la politique de santé à Cuba.
- Le premier, extrait d'un discours de Fidel Castro en 2003, montre que celle-ci est le résultat d'un choix politique clair, basé sur des valeurs aux antipodes de celles du capital.
- Le deuxième, que nous devons à nos amis de l'association Suisse-Cuba, fait le point de la situation, en ces temps de Covid. On sera particulièrement attentif au paragraphe "Ne pas se focaliser sur la pandémie" qui témoigne d'une préoccupation inconnue chez nous; Le report, pour cause de priorité-Covid, du traitement de patients atteints de pathologie lourdes ces jours derniers à l'hôpital de la Timone à Marseille, le prouve tragiquement.
- Le troisième concerne la demande d'attribution du Prix Nobel de la Paix aux médecins cubains de la Brigade Henry Reeve . Il nous rappelle que l'île subit un blocus inhumain et illégal, imposé par les USA, visant à priver de tout ses habitants, nourriture, médicaments et pièces de rechange compris. À ce blocus physique s'ajoute un dénigrement médiatique de la politique cubaine et des résultats qu'elle obtient. L'attribution du Prix Nobel aux médecins cubains serait à coup sûr un moyen de faire éclater la vérité.
Lutter pour que la France arrête de participer au blocus de Cuba et faire connaître les réalisations de la politique de la santé cubaine , c'est témoigner au peuple cubain de la solidarité internationaliste des communistes français, c'est un combat auquel Rouge Cerise est fière de contribuer!
R.C.
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Extraits du discours prononcé par Fidel Castro
à Buenos Aires, en mai 2003
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"Notre pays ne largue pas de bombes sur d’autres peuples, n’envoie pas des milliers d’avions bombarder des villes, notre pays ne possède pas d’armes nucléaires, pas d’armes chimiques, pas d’armes biologiques. Les dizaines de milliers de scientifiques et de médecins de notre pays ont été formés dans l’idée de sauver des vies. Il serait absolument contradictoire avec leurs conceptions qu’un médecin ou un scientifique se mette à produire des substances, des bactéries ou des virus capables de causer la mort d’autres êtres humains.
Certains sont allés jusqu’à affirmer que Cuba se livrait à des recherches sur des armes biologiques. Dans notre pays, les recherches ont permis de mettre au point, par des techniques de génie génétique, des vaccins capables de soigner des maladies aussi dures que la méningite cérébro-spinale ou l’hépatite ; elles visent aussi, ce qui est extrêmement important, à mettre au point des vaccins ou des formules thérapeutiques par immunologie moléculaire ; aussi bien en vue de prévenir que de guérir. Voilà sur quelle voie nous avançons. Et tout ce travail fait la fierté de nos médecins et de nos centres de recherche.
Des dizaines de milliers de médecins cubains ont prêté leurs services internationalistes dans les endroits les plus reculés et les plus inhospitaliers. J’ai dit que nous ne pouvions pas lancer des attaques par surprise et préventives, et nous ne le pourrions pas, contre n’importe quel trou perdu du monde, mais que notre pays était en revanche en mesure d’envoyer les médecins dont ont besoin les trous les plus perdus du monde. Des médecins, pas des bombes ; des médecins, pas des armes intelligentes."
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un article de Gauchebdo
Cuba en première ligne contre le virus
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COVID-19 • Cuba semble bien résister à la pandémie. Un succès de plus à mettre à l’actif de son système de santé.
C’est peut-être l’enseignement majeur qu’ont pu tirer les quelque 100 participants à une soirée organisée à Yverdon par la section vaudoise de l’Association Suisse-Cuba, le 11 septembre dernier, en présence de l’ambassadeur de Cuba en Suisse. Ce dernier a rappelé la situation difficile que traverse le pays, avec un blocus nettement renforcé depuis l’arrivée de Trump au pouvoir. Ainsi une situation économique encore plus délicate d’autant que, avec la pandémie actuelle, l’industrie du tourisme, habituellement importante source de devises, est presque à l’arrêt.
La santé avant le profit
Malgré tout, il a réaffirmé que, pour le gouvernement, la santé passe avant le profit et que l’immense majorité de la population appuie les décisions sanitaires prises.Ceci démontre, une fois de plus, la capacité de résilience du peuple cubain et explique, au moins en partie, le bon contrôle de la pandémie avec seulement 41 cas/100’000 habitants contre 962 dans la République dominicaine voisine, à ce jour, avec une population globale similaire. Le fameux Professeur Jérôme Pugin, médecin-chef des soins intensifs des HUG et fin connaisseur du système de santé cubain a rappelé la densité médicale qui y est plus grande qu’en Suisse. Or, contrairement à notre pays, l’essentiel de l’organisation est basé sur la prévention, la médecine de proximité avec un suivi très étroit des malades chroniques.
Sous pandémie, cela permet aussi de détecter précocement et plus facilement des cas suspects. Mais aussi d’organiser les quarantaines des contacts. Ce qui n’est pas toujours aisé. Ainsi souvent sous le même toit, vivent 3 générations d’une même famille. Il faut alors trouver des lieux pour permettre d’assurer un isolement efficace.
Médicaments locaux et vaccin Le Professeur Pugin a rappelé que, depuis près de 30 ans et de manière visionnaire pour l’époque, Cuba a créé un Centre national de biotechnologie, pour développer sur place les médicaments et autres traitements que le blocus imposé par les États-Unis empêchait d’importer.
Le Dr Hermann, co-président de Médicuba travaillant avec le gouvernement cubain depuis 1992 (au moment très difficile du retrait de l’aide de l’ex- URSS), a rappelé que cette ONG a contribué à l’acheminement des principes actifs de médicaments qui ont pu ensuite être fabriqués sur place. Actuellement, selon le Dr Nils Graber, anthropologue de la santé ayant fait sa thèse sur Cuba, il faut sou- ligner l’excellence du Centre d’Immunologie moléculaire de ce pays, qui travaille d’arrache-pied à un vaccin contre la Covid-19. Mais aussi sur des essais cliniques de traitements anti-cancéreux originaux. Ils impliquent les agents de santé primaire et donc une approche multidisciplinaire reconnue internationalement.
Ne pas se focaliser sur la pandémie
Car tous les intervenants, l’ambassadeur cubain en premier, ont insisté sur le fait que la pandémie due au SARS-COV2 ne doit pas occulter les autres problèmes de santé. C’est pourquoi, par exemple, les programmes de vaccinations des enfants, les suivis de grossesses ou maladies chroniques se poursuivent, ce qui est remarquable. C’est d’ailleurs une recommandation de l’OMS. Mais que de nombreux pays ne sont hélas pas capables d’assumer. Enfin, ce fut l’occasion de nous rappeler que Cuba est toujours solidaire à l’international. Le Ministère de la santé a des brigades expérimentées à disposition. Il a apporté son aide à différents pays ou régions soudain dépassés par la gravité de la première vague de la Covid-19, comme en Italie du Nord ce printemps.
Une soirée riche en informations, agrémentée de la présence de la jeune réalisatrice suisse-cubaine Laura Cazador, autrice notamment du film Les Insoumises. Elle nous a rappelé par un très beau texte lu, combien l’industrie du cinéma était importante à Cuba, et un vecteur de culture si nécessaire et trop souvent négligé ailleurs. Sans oublier que le POPCHESTRA, une fois de plus, a su donner à la fin de la soirée une note plus festive (mais combative!).
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Le Conseil mondial pour la Paix a officiellement enregistré la candidature du contingent médical cubain Henry Reeve pour le Prix Nobel de la Paix
Dans une lettre au comité norvégien du Nobel, le Conseil mondial pour la Paix a officiellement enregistré la candidature du Contingent International de Médecins Henry Reeve de Cuba pour les catastrophes et épidémies graves pour le Prix Nobel de la Paix.
Après avoir souligné les grands défis que la pandémie COVID-19 a signifié pour l’humanité, et le rôle essentiel que joue la solidarité internationale pour soulager les personnes qui souffrent le plus de ces urgences, la lettre attire l’attention sur le travail des professionnels de la Grande Antille : ′′ Nous considérons comme l’exemple le plus sincère de cette solidarité internationale le travail que le contingent médical cubain Henry Reeve accomplit depuis longtemps, bien avant l’annonce de l’apparition du coronavirus ".
Le fait d’énumérer les dizaines de pays dans différentes régions du monde auxquels ils ont apporté leur aide montre que ce travail altruiste n’est pas une chose liée à la conjoncture, mais fait partie d’une "tradition cubaine durable de soins humanistes pour les autres peuples qui se réalise même face à des défis économiques extrêmes pour l’île qui subit des sanctions très sévères qui, contrastant fortement avec l’attitude des Cubains, durent elles aussi plus de six décennies et imposent de graves privations à la population ".
Envoyé ′′ au nom de dizaines de comités nationaux pour la paix dans environ cent Pays ", le message souligne que, avant de se multiplier dans les nations qui leur ont demandé d’affronter la COVID-19, les spécialistes cubains avaient déjà collaboré ′′ pour surmonter les effets de 16 inondations, huit ouragans, huit tremblements de terre et quatre épidémies ".
En notant que le Contingent Henry Reeve a ′′ sauvé d’innombrables vies et montré l’empathie et la gentillesse humaine dont les gens se souviennent encore où qu’ils aient été ", on retient que, conformément à l’objectif promu par le conseil signataire, leur travail ′′ est fondamental pour construire la paix au milieu de conflits violents et structurels ", et pour que ′′ les gens puissent faire face à leurs besoins les plus élémentaires dans des conditions de désastre et d’extrême pauvreté ".
Contrastant avec la campagne de discrédit intense financée depuis les États-Unis contre la collaboration de l’île, la formalisation de la candidature scelle une déclaration internationale unanime qui exalte la noble attitude de la médecine cubaine et dont les professionnels, comme l’a récemment dit Miguel Díaz-Canel à l’ONU, qu’ils reçoivent ou non le prix Nobel, ′′ ont gagné la reconnaissance des peuples qui les bénissent pour leur travail de santé ".
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