Le 20 novembre a été choisi comme journée internationale des droits de l’enfant. C’est à cette date que l’Assemblée générale des Nations Unies a adopté en 1959 une Déclaration des droits de l’enfant, puis en 1989, à l’unanimité, une Convention relative aux droits de l’enfant. Actuellement, seuls les USA et la Somalie ne l’ont pas ratifiée.
Mais le respect de ces principes est encore un long combat, y compris en France. Le premier de ces principes est celui de l’intérêt supérieur de l’enfant. Cet intérêt doit primer sur toute autre considération.
Chaque année, plusieurs milliers de mineurs arrivent seuls en France. Ce sont, dans la dénomination officielle, des MNA (mineurs non accompagnés). Avant d’être des migrants, ce sont des enfants en danger et ils doivent être prioritairement traités comme tels. L’État et les départements, qui ont la compétence de l’ASE (Aide Sociale à l’Enfance), se rejettent la responsabilité de leur prise en charge et les laissent trop souvent à la rue, condamnés à une dangereuse errance. Tous les moyens sont mis en œuvre pour contester leur minorité, en particulier les fameux tests osseux unanimement remis en cause par les autorités scientifiques. Quant à ceux qui sont pris charge, ils se retrouvent brutalement à la rue, privés de formation, de logement, d’accompagnement, livrés à eux-mêmes, le jour de leurs 18 ans.
Les enfants qui vivent en famille ne sont pas épargnés. La situation administrative de leurs parents peut amener à des séparations dramatiques, voire à vivre la séparation et l’expulsion d’un de leurs parents.
D’autres se retrouvent enfermés dans des CRA (Centres de Rétention Administrative). Les associations de défense des droits de l’homme exigent unanimement l’interdiction absolue (même accompagnés de leurs parents) de l’enfermement traumatisant des enfants, conformément à la convention internationale.
Beaucoup d’enfants, migrants d'Europe ou d'ailleurs, mais aussi des citoyens français, vivent dans des conditions de précarité qui les privent de l’accès à la santé, à la protection et à la scolarité auquel ils ont droit : c’est la loi. Pour certains, les démantèlements récurrents des habitats précaires où ils vivent les privent de ces droits fondamentaux.
Les violations des droits de l'enfant perpétrées à travers le monde sont hélas encore plus nombreuses : enfants impliqués dans des conflits armés, la vente des enfants, prostitution et pornographie impliquant des enfants.
D'après le WFP (programme alimentaire mondial) un enfant de moins de 5 ans meurt de faim toutes les 11 secondes dans le monde. Cela représente plus de 3 millions d'enfants morts chaque année pour ces raisons particulièrement révoltantes.
150 millions d’enfants travaillent dans le monde alors que les normes internationales l’interdisent, 70 millions dans des conditions dangereuses. Un chiffre qui diminue, mais un enfant sur dix reste concerné.
205 enfants palestiniens (moins de 18 ans) sont, au mois de mars 2019, dans les prisons militaires israéliennes. Depuis 2000, au moins 8000 enfants palestiniens ont été détenus, interrogés et inculpés par la justice militaire israélienne.
59 millions d’enfants en âge de fréquenter le primaire ne sont pas scolarisés, les filles étant plus particulièrement touchées.
Le MRAP et ses militants participent, avec d’autres associations de droits de l’homme, à ces combats quotidiens. La convention des droits de l’enfant ne saurait être seulement l’objet d’une commémoration. C’est une lutte incessante pour leur mise en œuvre effective.
Paris, le 19 novembre 2020
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