Journal des syndicats CGT des retraités de Chaumont N°229
Depuis longtemps, Sanofi et la Macronie ont partie liée. En 2008, grâce à Serge Weinberg, le Pdg de Sanofi, Macron part pantoufler comme banquier d’affaires chez Rothschild & Cie : « Enrichissez-vous », lui a-t-il conseillé. En charge de fusions-acquisitions, Macron gère des deals, entre autres, pour Sofiprotéol, pour Nestlé ou pour Lagardère. Il fait fortune : entre 2011 et 2014, il perçoit un revenu annuel de 1 à 1,6 millions €. M. Weinberg sera d'ailleurs invité à l'intronisation de Jupiter à l'Elysée. Il y a donc un lien très fort entre ces deux hommes.
En 2015, pour Cash investigations, Elise Lucet interroge Macron, alors ministre de l’Économie, sur le Crédit Impôt Recherche (CIR) accordé à Sanofi alors que ce groupe a supprimé des emplois. A la question posée : « Cela ne vous choque pas ? », Macron répond que cet usage des deniers publics ne le choque pas.
En 10 ans, le géant pharmaceutique français Sanofi a liquidé 2500 emplois en France. Les gouvernements successifs ont laissé faire et même encouragé. On se retrouve donc avec un outil industriel et sanitaire complètement démembré, incapable de produire un vaccin. En même temps, sur cette période, l’entreprise empochait 1,5 milliard € de CIR (Crédit d'Impôt Recherche). Cet argent aurait pu abonder le budget des organismes publics nationaux de recherche, l'institut Pasteur, par exemple, qui est obligé de faire la quête auprès de LVMH pour boucler son budget.
Dernièrement, nous apprenions que Sanofi veut supprimer à nouveau 1 000 emplois de chercheurs en France. Et pourtant, cette entreprise se porte très bien, son directeur général se félicite d'offrir « une 20ème année consécutive de croissance de dividendes ». En pleine crise sanitaire, Sanofi distribue 4 milliards d’euros de dividendes à ses actionnaires en 2020.
La suite de cette histoire, nous la connaissons : pas de vaccin français en vue dans la 6ème puissance économique mondiale ! Macron a toujours servi Sanofi avant la France. Il est urgent d'inverser cette logique, de répondre aux besoins sanitaires de la population en créant un pôle public du médicament de recherche et de production, dégagé de toute logique mercantile.
PASCAL PRUVOT