Journal des retraités CGT de Chaumont
Macron, Castex et Véran auraient pu déclarer : « Dans la course à la vaccination, la France fait partie des cancres de l’Europe ». On imagine aisément le choc que cette phrase aurait provoqué ici et ailleurs. Ils ont donc préféré dire : « Parmi les pays de l’Union, la France s’en sort bien ».
Ce tour de passe-passe est appelé « euphémisme ». Déjà utilisée dans l’Antiquité, cette tournure de langue permet, grâce à l’interprétation fantaisiste d’une situation et à un subtil choix de mots, de cacher une réalité pas bonne à révéler.
Atténuer les conséquences humaines désastreuses de la pandémie et se tirer d’affaire, tel est l’objectif de la Macronie qui, en européanisant la bataille, tente de noyer dans le nombre son écrasante responsabilité. La barre des 95 000 décès vient d’être franchie et celle des 100 000 risque fort d’être atteinte.
L’ « universalité » de l’offensive virale présente un avantage pour Macron et les siens. Cette « mondialisation » ne servirait-elle pas une certaine résignation puisque « c’est comme partout » ? De quoi enfermer une partie de nos concitoyens dans un dangereux fatalisme, cet allié du pouvoir lui permettant d’opérer à sa guise. Faut-il rappeler ici que pas un seul lit n’a été ajouté dans les hôpitaux depuis le début de la pandémie alors que ceux-ci souffrent d’un manque crucial de moyens ?
L’extrême faiblesse du nombre de personnes ayant reçu une première injection serait due aux retards de livraison des fioles. Certes. Mais qui a laissé faire Sanofi dont les actionnaires, par souci de rentabilité immédiate, ont sabordé le secteur « recherche » en mettant sur la touche quelque 3 000 chercheurs, empêchant du même coup le pays de produire son vaccin ?
Des mesures récentes décidées par le seul Macron, en dépit de l’avis du corps médical, le patron du Medef a perçu « une lumière située au bout du tunnel ». Autre euphémisme qu’on peut traduire par « on va droit dans le mur ».
Il y a donc urgence à exiger la mise en place de tous les moyens pour en finir avec une situation sanitaire catastrophique. De quel nombre la liste des morts devra-t-elle s’allonger quand c’est par centaines que les nôtres disparaissent quotidiennement ? Il y a urgence en effet, expresse urgence.
JACK FORMET