La rentrée scolaire a été marquée par des blocages de lycées partout en France. Cette année encore, les lycéens et lycéennes mobilisés dénoncent un baccalauréat profondément inégalitaire.
Malgré le décrochage massif d’élèves et le retard scolaire qui s’accumule depuis l’année dernière, le Gouvernement n’a mis aucun plan de rattrapage en place. Pire, en laissant la situation sanitaire se dégrader il a amplifié ces inégalités.
Cette année aura été celle de la rupture d’égalité sur l’ensemble du territoire. Lorsque que les lycéens et les lycéennes ainsi que le personnel éducatif ont dénoncé le manque de mesures sanitaires, Jean-Michel Blanquer n’a fait que réprimer la contestation et n’a proposé que des préconisations. Certains établissements n’ont pas respecté les demi-jauges mettant directement en danger les élèves, leurs familles, les enseignants et enseignantes.
À la fin de cette année, nous faisons le constat d’un lycée à deux vitesses. D’un côté des établissements n’ont pas respecté le protocole sanitaire et ont ainsi pu boucler le programme et d’ un autre des établissements l’ont respecté et accumulent du retard.
Dans ce contexte, les lycéens et les lycéennes appréhendent ce baccalauréat avec méfiance. À juste titre, certains élèves craignent d’être interrogés sur des éléments qu’ils n’ont pas vus au programme. Aussi, le maintien du Grand Oral dans ce contexte ne peut qu’aggraver ces inégalités. En effet, celui-ci est déjà source d’inégalités de par sa nature, en l’absence de créneaux horaires dédiés à sa préparation et de cadrage clair de cette nouvelle épreuve, les élèves n’ont pas pu s’y préparer convenablement.
Pour autant, le choix du contrôle continu demeure le choix le plus inégalitaire possible, malgré la situation exceptionnelle.
Si cette année a été plus inégalitaire que jamais, le passage de l’intégralité du baccalauréat au contrôle continu ne fera qu’aggraver cela. En effet, la valeur du diplôme ne dépendra donc que de la “réputation” de l’établissement.
Un baccalauréat obtenu dans un établissement de périphérie ayant respecté les mesures sanitaires et donc ayant pris du retard sur le programme n’aura pas la même valeur que celui du centre-ville n’ayant pas respecté le protocole sanitaire. De plus, le contrôle continu va condamner par avance nombre de jeunes ayant eu des difficultés dans leurs parcours cette année. Enfin, l’annulation des épreuves jointes avec Parcoursup va avoir des effets dévastateurs en amplifiant la sélection sociale déjà à l’œuvre à l’entrée de l’enseignement supérieur, puisqu’aucune épreuve finale ne permettra aux élèves de se rattraper, sur des sujets communs.
La priorité ne doit pas être à la sélection mais au contraire à un plan de rattrapage pour permettre à chaque élève de poursuivre ses études. Par conséquent, le MJCF demande la levée de Parcoursup.
Pour garantir cette égalité entre les élèves, les épreuves terminales doivent être réaménagées.
Le MJCF demande la possibilité de composer sur une multitude de sujets afin de ne pas pénaliser les lycées ayant respecté les mesures sanitaires. Chaque épreuve doit proposer des sujets réalisables par tous.
L’accès aux sessions de rattrapage doit être garanti pour tous les élèves qui le souhaitent et ce quelque soit la note obtenue lors des épreuves.
Nous demandons l’annulation du grand oral, source d’inégalité profonde entre les élèves. Enfin, pour rattraper le retard scolaire, nous demandons un lissage des programmes sur plusieurs années et le recrutement massif d’enseignants et d’enseignantes dès cette année pour permettre à terme de dédoubler des classes de façon permanente, à l’aide de nouveaux locaux.
Le MJCF
3/05/2021