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Nos lectrices et lecteurs se rappellent peut-être Toto, qui, bien à l’abri de son anonymat, nous fait bénéficier à intervalles réguliers de sa prose, ironique d’abord, puis moqueuse, voire caustique.
Voilà cependant que depuis quelque temps, Toto perd son sang-froid et vire carrément à la haine et au mépris.
Ainsi, le PCF est le « néant » (tiens, ça nous rappelle quelque chose), est « périmé et n’intéresse personne » (sauf Toto, de toute évidence), ne « rassemble qu’un « quarteron de vieux militants (du  De Gaulle dans le texte) errants dans leur passé révolu ». Rouge Cerise  (que Toto «  lit une fois par mois ») est « du niveau de Télé Z » (difficile de juger, contrairement à Toto, je ne fais pas mes choux gras de ce canard). Quant à Fabien Roussel, c’est  un « crétin des Alpes », « un candidat nullissime qui se fera balayer aux élections » et ne « passera pas 1% l’an prochain ».
Mais qu’on ne s’y trompe pas, « Toto le héros » (c’est ainsi qu’il se désigne, parlant de lui à la troisième personne, comme le commandant Cousteau et Alain Delon) n’est pas inaccessible à tout sentiment et, lorsque, « à force de reculer », nous ne serons «  pas allés plus loin que le zéro »  (oui, je sais, Toto n’est pas toujours très heureux dans la construction de ses phrases), il « nous déclarera, par pitié, espèce protégée ».
Pourtant, les deux derniers messages de Toto ne sont pas sans intérêt. Certes, malgré ses affirmations, on a parfois un peu de mal à suivre tant ils sont décousus et passent du coq à l’âne. Mais, ici et là, percent des indices qui permettent de confirmer haut et fort que Toto hait les communistes en général, et l’auteur de ces lignes en particulier, dont il ironise sur l’âge (le jeunisme est à la mode), y compris avec un sous-entendu graveleux quasiment bigardesque. Mais, plus important, l’évocation des « manifs anti pass du peuple » en dit plus long sur notre honorable correspondant anonyme que toute sa prose antérieure. 
Que le rebelle en peau de lapin Toto choisisse d’écrire pass, là où il serait si simple d’écrire passe, un détail, mais qu’il exalte la connerie et/ou l’abjection de ceux qui se fichent complètement de contaminer les autres, voilà qui nous indique où le classer.
Avec les Lalanne, Bigard et autres adeptes de la guérison du cancer par les huiles essentielles (L’oubliée Rika Zaraï recommandait, elle, des bains de siège) et les charlatans qui pullulent partout où la science recule. Avec des gens qui se sont injectés dans leurs veines à peu près toutes les drogues existantes mais refusent qu’on « touche à leur intégrité corporelle » (sic), ou qui, au bout de quinze jours de gavage Internet, en savent plus que chercheurs et médecins.
Après avoir craché sur les communistes, Toto nous souhaite de « bonnes fêtes de fin d’année, quand même… ».
On nous permettra de ne pas faire montre d’autant de (fausse) mansuétude. Les camarades de la Section Oswald Calvetti, qui se battent chez Florette, chez Aromazone, chez O’Net – où règnent l’arbitraire et les pressions, commencent à en avoir par-dessus les oreilles d’un donneur de leçons éructant confortablement vautré dans son anonymat et auquel, à titre personnel, je souhaite de contracter le Covid, cette « invention » imputable à des « puissants » que les Toto et consorts ne combattent pas par ailleurs, et d’en baver un peu. On aura noté que je ne vais pas jusqu’à souhaiter qu’il n’en réchappe pas ! 
Néanmoins, il y a quelque chose de réconfortant dans les charges totoesques. En s’acharnant à tirer sur un parti qu’il taxe de mort et de néant, il nous renforce dans l’idée que, même moribonds, nous sommes encore suffisamment nombreux et actifs pour qu’il éprouve avec ses pareils l’irrépressible  besoin de nous pourfendre.
Ne t’y trompe pas, Toto, les idées, et les idéaux, sont immortels et le cuir des communistes est solide. Les anciens de notre section, disparus hélas ces dernières années, Albert Laugier, Cyprien Lombard, Sylvain Meyer, Albert Cordola, avaient été dénoncés par les Totos de 39-45. Albert Laugier et Albert Cordola avaient connu les camps de concentration, Sylvain Meyer était agent de liaison du maquis Jean Robert, Cyprien Lombard avait escorté Jean Moulin pour des réunions secrètes en Vaucluse. Alors, ne te réjouis pas si vite de notre « mort » et résigne-toi, Toto : Il est des morts qu’il faut qu’on tue !

NB : Tu laisses passer des indices ! Personne ne dit plus aujourd’hui « Crétin des Alpes ». En revanche, un de mes instituteurs le répétait volontiers (avec « Triple buse ») en 1960.  Alors, si j’ai « passé les cinquante ans depuis longtemps », Toto lui-même ne serait-il pas dans ce cas ?

 

ROGER MARTIN
 

Tag(s) : #TRIBUNE LIBRE
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