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Sur le site des communistes de Pierre Bénite

Le chômage, la précarité, les mauvais emplois mal qualifiés tirent l’économie vers le bas, et avec elle le pouvoir d’achat. Le voilà menacé par le retour de l’inflation : l’efficacité économique est devenue inconciliable avec la logique de la rentabilité et de la baisse du coût du travail.

 

Il y a urgence à miser sur la baisse du coût du capital pour permettre l’expansion des dépenses pour les êtres humains - emploi, salaires, formation, services publics – et pour la planète. La campagne présidentielle met à l’ordre du jour un débat sur l’objectif d’une augmentation massive des salaires, mais aussi sur les moyens de la réaliser, et sur les pouvoirs à conquérir contre le capital pour y parvenir.

Une augmentation du SMIC brut de 300 euros au moins doit pousser vers le haut toute la grille des salaires pour reconnaître les qualifications. Cela représente, chaque année, quelque 50 milliards de plus versés à leurs salariés par les entreprises. Il faut des mesures analogues dans la fonction publique. Les dépenses à réaliser doivent bien sûr intégrer les quelque 140 milliards à consacrer, d’urgence, à la réalisation effective de l’égalité salariale entre les femmes et les hommes. Et il faut revaloriser dans les mêmes proportions les minima sociaux et les pensions. Au total, ce sont plusieurs centaines de milliards d’euros qui sont en jeu.

Qu’on ne nous dise pas qu’on ne peut pas les trouver. Plus de six millions de nos concitoyens sont au chômage ou en temps partiel contraint, sans compter celles et ceux qui occupent des emplois précaires, mal qualifiés et mal reconnus. Si toutes et tous avaient la possibilité de déployer toute leurs capacités, de les développer en disposant de temps pour se former, on peut estimer à 20 % du PIB, soit 500 milliards d’euros, les richesses supplémentaires qui seraient créées.

Voilà qui donnerait aux entreprises les moyens de financer les augmentations de salaires dont notre peuple a besoin, tout en contribuant davantage au financement de la Sécurité sociale et, par l’impôt, au développement des services publics.

Face à l’opposition, exacerbée par leur crise, du patronat, des multinationales et des marchés financiers, la réponse résidera dans la lutte pour conquérir des droits d’intervention et de décisions sur la gestion des entreprises, sur l’utilisation de l’argent, avec un accès à des crédits bancaires à taux réduit pour financer des projets donnant la priorité à l’emploi, à la formation, à l’écologie.

Dès le début du quinquennat, Fabien Roussel propose de réunir, non pas une simple conférence salariale mais une conférence nationale et des conférences régionales pour l’emploi, la formation et la transformation productive et écologique.

Grands groupes et banques y seront mis au pied du mur : planifier des objectifs précis de créations d’emplois, de formation, de développement des services publics, de nouvelles coopérations internationales. Ils y seront poussés par la mobilisation populaire, par le renforcement des pouvoirs des salariés dans l’entreprise, par une nouvelle fiscalité, par des nationalisations créant des pôles publics dans les filières stratégiques. Tout de suite, la BCE sera interpellée pour que ses milliards servent à faire baisser le coût du capital.

L’augmentation des salaires, cette urgence pour répondre aux angoisses qui tenaillent notre peuple, doit être aussi l’aiguillon d’une nouvelle logique économique, pour ouvrir la perspective de « jours heureux », émancipés de la domination du capital.

 

Denis Durand (*)

 

(*) Membre du conseil national du PCF Ancien directeur adjoint à la Banque de France, ancien secrétaire général du syndicat national CGT de la Banque de France, ancien membre du Conseil économique, social et environnemental​​​​​​

Tag(s) : #AGIR AVEC LE PCF
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