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Le Cri - Edward Munch -1983

 

J’ai fait un cauchemar.

Je consultai sur Rouge Cerise la liste des parrainages accordés aux candidat-e-s à la présidence de la République lorsque je fus pris d’un vertige, qui disparut dès que je me rappelai que nous étions le 1er avril.

Pourtant, il faut bien le reconnaître, nous sommes rarement de joyeux lurons à Rouge Cerise et même si, ce jour-là, des communistes parisiens étaient allés, déguisés en gros poissons, déposer des sacs de pognon (factice) devant le siège de l’Autorité des marchés financiers, à Oswald Calvetti nous avions oublié le traditionnel « Poisson d’avril ».

Et, hélas !, ce qui avait provoqué mon vertige s’étalait bien là, sous mes yeux, dans un document officiel, la liste des parrainages accordés aux candidat-e-s à la présidence de la République.

Certes, étant les seuls partisans d’une proportionnelle à toutes les élections, les communistes ne s’offusquent pas que des élu-e-s donnent leur signature, sans que cela préjuge d’ailleurs d’un soutien à la personne parrainée.

Mais il y a des apparentements terribles. Contre-nature. Marine Le Pen et Éric Zemmour ont beau avoir surjoué la peur de manquer de signatures (la famille Le Pen pratique l’exercice depuis longtemps avec succès), le risque n’existait pas et rien n’obligeait des élus se réclamant de la Gauche à soutenir des gens dont ils affirment à tous les échos, lorsque cela les arrange, qu’ils incarnent une idéologie incompatible avec les lois de la République.

Alors, découvrir que le maire de Monteux, Christian Gros, ancien responsable socialiste, dont les positions actuelles restent floues il est vrai, a choisi de donner sa signature à Marine Le Pen, surprend, inquiète et indigne. Il est vrai que deux mois plus tôt, il suspendait son adjoint accusé d’être allé soutenir les salarié-es des compotes Charles et Alice, en grève pendant douze jours pour réclamer un peu de ce « ruissellement » tant vanté par le patronat et ses amis.

Alors, apprendre que Max Raspail, conseiller départemental « de gauche » (sic) de Vaucluse, s’est empressé de donner la sienne à Éric Zemmour (vous avez bien lu) ne se contente pas de susciter émoi et indignation, mais donne le haut-le-cœur !

Cette nouvelle palinodie doit-elle pour autant nous surprendre ? On a encore en tête les épisodes comico-truculents des départementales. L’alliance de la carpe macroniste et du lapin socialiste. Myriam non, je ne suis pas macroniste ! Silem, qui marraine aujourd’hui  le candidat-Président ! et Max Raspail (je suis socialiste et, comme tout le monde le sait, je n’ai pas besoin de l’indiquer sur mon bulletin de vote et ma profession de foi).

Aujourd’hui, Christian, aujourd’hui, Max, vous confinez à l’infâme.

Je n’ose imaginer ce que les socialistes vauclusiens qui n’ont pas abandonné leur parti pour les râteliers bien fournis de la Macronie peuvent ressentir en ce moment.

Qu’ils gardent courage. Comme nous, ils ont traversé des orages. Comme nous, ils doivent prendre toute leur place pour reconstruire demain une Gauche sincère, honnête, combative, renouant avec son passé.

Pour notre part, nous l’appelons la France des Jours heureux.

 

Roger Martin

Écrivain,

Militant de la section Oswald Calvetti du PCF

Tag(s) : #TRIBUNE LIBRE
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