Situé à une quarantaine de kilomètres au nord d’Aix en Provence, à Saint Paul les Durance (13) un terrain de 42 hectares a été viabilisé et 39 bâtiments ont été construits. Les travaux ont commencé en 2007 avec l’objectif de produire de l’énergie par la fusion nucléaire.
Ce centre est intéressant à visiter car il peut apporter une solution à la demande d’énergie qui va croître avec l’augmentation de la population mondiale.
Le contexte : entreprise dès le lendemain de la deuxième guerre mondiale, en URSS la recherche sur la fusion de l’hydrogène a connu de grands moments d'optimisme et de nombreux épisodes de déconvenue, mais la détermination des chercheurs n’a jamais vacillé, et, pendant longtemps, les scientifiques soviétiques ont poursuivi seuls leurs recherches.
Sous l’impulsion du président Gorbatchev, un dirigeant visionnaire, une prise de conscience à l’échelle du monde a abouti à un accord qui a associé l'Union européenne (Euratom), le Japon, l'Union soviétique et les États-Unis s'associaient pour concevoir une installation internationale de fusion de très grande taille baptisée ITER. Ces pays seront bientôt rejoints par la Chine, l'Inde et la Corée du sud.
Ce programme est l’aboutissement de recherches dans la physique des plasmas ainsi que du retour d’expérience de centaines de ‘machines à fusion’ qui ont produit de l’énergie mais en en consommant plus qu’elles n’en produisaient.
Le projet ITER a l'objectif de produire de l’énergie par la fusion. Dans le Tokamak (machine expérimentale conçue pour démontrer la faisabilité scientifique et technique de l'énergie de fusion.
Tokamak Photo ITER
elle est constituée de plus d’un million de pièces) le plasma est un mélange gazeux constitué à parts égales de deutérium et de tritium (isotopes de l’hydrogène) sera soumis à des conditions de températures telles que les réactions de fusion pourraient s’amorcer : le combustible est stocké sous forme de quelques grammes de plasma dans une chambre à vide. Le plasma est maintenu en place par de puissants champs magnétiques qui l’empêchent de brûler (ne pouvant pas supporter les 150 millions de degrés de température).
La fusion de l’hydrogène libère 4 millions de fois plus d’énergie que l’utilisation du pétrole. Un gramme de plasma dégage plus d’énergie que 8 tonnes de pétrole.
Pour créer le champ magnétique, il faut produire un courant continu très important circulant dans un bobinage constitué par un conducteur dont la résistivité aura été abaissée par une température très basse (proche du zéro absolu). En même temps, la très haute température obtenue par la fusion devra être refroidie (par une circulation d’eau très importante).
La phase d’assemblage de la machine qui a débuté au printemps 2020 est une des plus délicates de tout le programme. Ses pièces, aussi hautes qu’un immeuble de 5 étages et pesant des centaines de tonnes doivent êtres assemblées avec des tolérances inférieures au millimètre. ITER (en latin la chemin) ouvre la voie à la maîtrise industrielle de la fusion de l’hydrogène. Déjà sont engagées les études conceptuelles de la ‘machine d’après’ proche du prototype industriel fonctionnel qui fonctionnera de manière continue pour produire de l’électricité.
La fusion présente de nombreux atouts : les combustibles des isotopes de l’hydrogène sont disponibles en abondance. Le deutérium peut-être extrait sans difficulté de l’eau, le tritium est obtenu dans l’enceinte même d’une réaction de fusion. La fusion est respectueuse de l'environnement, elle ne produit pas de gaz à effets de serre ni de déchets radioactifs. La réaction de la fusion est intrinsèquement sûre : en cas de perturbation dans le fonctionnement de la machine, l’arrêt total de la réaction est instantanée.
L’impact de cette activité sur l’emploi régional s’est avéré considérable. On estime que depuis 2007, 15000 personnes ont, à un moment ou à un autre, travaillé sur le chantier. La fin des travaux est prévue en 2035.
Si les résultats sont positifs, tous les pays pourront construire des centrales produisant chaleur et électricité. Cette possibilité constitue un facteur très favorable pour mettre fin aux capitalisme et mettre en place le communisme.
Pour visiter le chantier, sont prévues deux visites avec conférences en français et deux visites en anglais tous les mois. Pour y participer, il faut s’inscrire sur internet.
Georges Mati