"23 étrangers et nos frères pourtant". Par ce vers, Aragon résumait modestement l’honnêteté et la sincérité d’un combat qui a marqué l’histoire.
Il y a 70 ans aujourd’hui, Missak Manouchian, et 22 de ses camarades, jeunes pour la plupart, tombaient sous les balles de l’occupant allemand au Mont Valérien. Quel symbole que l’engagement de ces hommes et de cette femme, Olga Bancic, pour un pays qu’ils avaient fait leur au point de le défendre au prix de leur vie. « La gloire », ils l’auront pourtant eu malgré eux, non pas la gloire d’être tombés mais bien celle d’avoir résisté. Résistants, ils l’étaient, alors que tout s’écroulait autour d’eux, alors que l’étau se resserrait de plus en plus, alors que venus d’ailleurs, certains les considéraient comme ennemis. Résistants ils l’étaient encore pour clamer « Je meurs sans haine en moi pour le peuple allemand » avant de s’écrouler.
En ce jour de commémoration, difficile donc de ne pas puiser dans leur combat pour affirmer haut et fort la richesse qu’a pu apporter par l’histoire et que continue d’apporter à notre pays l’immigration. A l’heure où certains répandent leur venin xénophobe dans tous les espaces de la société, rappelons que Missak, Marcel, Thomas, et leurs camarades, tous FTP-MOI se trouvaient, eux, du mauvais côté des fusils : du côté du canon et non de celui de la gâchette.
Le chef de l’Etat ayant profité de cette journée pour honorer à juste titre quatre figures de la Résistance en leur ouvrant les portes du Panthéon, nous souhaitons dire notre colère et notre incompréhension sur l’absence de résistant et de résistantes communistes dans cette liste. Il nous semble que les figures ne manquent pas pourtant…
« Bonheur à ceux qui vont survivre et goûter la douceur de la Liberté et de la Paix de demain. Je suis sûr que le peuple français et tous les combattants de la Liberté sauront honorer notre mémoire dignement. »
Si 70 ans après les blessures restent ouvertes, les jeunes communistes sont de ceux qui continuent le combat au jour le jour, contre toutes les oppressions et pour une société mettant la justice et la liberté au cœur de toutes les préoccupations.
MJCF
-----------------------------------------------------------
'Affiche rouge est une affiche de propagande placardée en France dans le contexte de la condamnation à mort de 23 membres des Francs-tireurs et partisans – Main-d'œuvre immigrée (FTP-MOI) de la région parisienne, suivie de leur exécution, le 21 février 1944. L'affiche sert à la propagande nazie qui stigmatisera l'origine étrangère de la plupart des membres de ce groupe :
Celestino Alfonso (AR), Espagnol, 27 ans
Spartaco Fontano (AR), Italien, 22 ans
Joseph Boczov (AR), Hongrois, 38 ans - Ingénieur chimiste
Thomas Elek [Elek Tamás] (AR), Hongrois, 18 ans - Étudiant
Missak Manouchian (AR), Arménien, 37 ans
Maurice Fingercwajg (AR), Polonais, 19 ans
Szlama Grzywacz (AR), Polonais, 34 ans
Marcel Rayman (AR), Polonais, 21 ans
Wolf Wajsbrot (AR), Polonais, 18 ans
Robert Witchitz (AR), Français, 19 ans
Jonas Geduldig, Polonais, 26 ans
Emeric Glasz, Hongrois, 42 ans - Ouvrier métallurgiste
Léon Goldberg, Polonais, 19 ans
Georges Cloarec, Français, 20 ans
Rino Della Negra, Italien, 19 ans
Stanislas Kubacki, Polonais, 36 ans
Césare Luccarini, Italien, 22 ans
Armenak Arpen Manoukian, Arménien, 44 ans
Roger Rouxel, Français, 18 ans
Antoine Salvadori, Italien, 24 ans
Willy Schapiro, Polonais, 29 ans
Amédéo Usséglio, Italien, 32 ans
Olga Bancic, Roumaine, 32 ans (seule femme du groupe, décapitée en Allemagne le 10 mai 1944)
-----------------------------------------------------------
HK & les SALTIMBANKS chantent l'Affiche Rouge (Parole de Louis Aragon)
-----------------------------------------------------------