Note de R.C
L'article ayant été écrit ce vendredi 15 juillet, il n'y est pas fait mention de la revendication par " Daesh " de cet acte odieux. Que cette revendication soit réelle ou opportuniste n'ôte rien à la justesse des propos de José Fort .
Nice : rien que la vérité
La folie meurtrière qui a frappé Nice a provoqué une immense émotion en France et dans le monde. Scènes d’horreur, familles déchirées, une ville hébétée, un pays en état de choc. Et, comme d’habitude, des comportements indignes : la palme en ce domaine revient aux chaînes de télévision, notamment France2 et BFM, qui ont rivalisé dans le registre de l’ignominieux en privilégiant la recherche de l’image sanglante, dans l’utilisation voyeuriste du malheur des victimes à des fins mercantiles. Chez ces gens là, seuls comptent l’audimat et les ressources publicitaires. La discrète protestation du CSA ne suffit pas. Ces pratiques journalistiques de caniveau doivent être poursuivies et punies par la justice.
Le top départ dans l’absurde avait été donné, il est vrai, depuis les plus hautes sphères du pouvoir. Sans aucun début de preuve et alors que la barbarie venait à peine d’être commise, Hollande et Valls qualifiaient la tuerie « d’attentat islamiste » ouvrant ainsi la voie à la prolongation de l’état d’urgence levé quelques heures plus tôt par le président de la République lors de la traditionnelle interview télévisée du 14 juillet. Puis, dans la foulée, tous les responsables politiques ont repris (à l’exception de Pierre Laurent qui n’a pas sombré dans ce vacarme indécent) les mêmes clichés, les mêmes mots, les mêmes raisonnements, les mêmes conclusions.
Sarkozy : « Face à la barbarie terroriste, il faut prolonger l’état d’urgence. »
Juppé : « Nous sommes en guerre (contre) cette formation barbare. »
Fillon : « La guerre contre le totalitarisme islamique. »
Ciotti : « Je demande un état d’urgence permanent ».
Marine Le Pen : « la lutte contre le fondamentalisme doit démarrer. »
Raffarin : « Délivrez nous du mal. »
Karoutchi : « La lutte contre le terrorisme islamique impose des mesures d’exception. »
Même Mélenchon a cru bon de noter « le retour d’un de ces absurdes assassins. »
Qui à l’heure où ces lignes sont écrites peut donner une explication sérieuse, argumentée, vérifiée du drame? Le monstre responsable de l’horreur, jeudi soir à Nice, est dépeint par ses voisins comme « ni croyant, ni pratiquant et psychologiquement instable. » Les mêmes précisent : « Il était en état de démence » après avoir appris que sa femme voulait le quitter.
Le dément a plongé des centaines de familles dans le désarroi, une ville dans le chagrin, un pays dans la tristesse. Méprisable individu manipulé ou pas.
Le terrorisme reste une menace permanente et réelle dont les racines mériteraient d’être largement connues. Il faut s’en protéger par tous les moyens et agir avec discernement et détermination. Mais à force de tout mélanger, à force d’utiliser les drames à des fins de calculs politiques, à force de précipitations irresponsables, un boulevard est ouvert aux pires réactions fascisantes, aux pires forces brunes du pays.
José Fort