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Page Facebook de Gérard Delteil le 4 septembre 2018

L'article de Le Tribune ci-dessous, qui donne la parole à un économiste fait justice du mensonge colportée d'abord par l'extrême droite et la "droite dure", puis par certains politiciens de gauche, selon lequel les patrons organiseraient l'immigration pour faire baisser les salaires.

Bien entendu, cet article n'épuise pas le sujet. Divers aspects ne sont pas abordés dans la détermination des salaires, en particulier le rapport de forces entre salariés et patronat. Prenons un exemple : aux Etats unis, non seulement l'immigration venue d'Amérique du centre et du Sud n'a pas fait baisser les salaires des travailleurs nord-américains, mais elle a renforcé leurs moyens de lutte ! En particulier par ce que ces travailleurs latinos ont importé non seulement leur bras mais des traditions de lutte de classe et d'organisation qui n'existaient pas ou plus aux Etats unis dans certaines régions. Ils ont mis sur pied des syndicats combatifs ; et certains militants et même candidats de l'aile la plus à gauche du Parti Démocrate, qui se revendiquent du socialisme, sont des latinos ; telle la jeune serveuse Alexandria Ocasio-Cortez récemment élue.

Bien sûr, il peut arriver que des travailleurs, migrants ou non, soient utilisés contre d'autres travailleurs, pour briser une grève par exemple, mais ça n'a rien à voir avec l'immigration. A la SNCF ou à Air France, entre autres, ceux qui ont essayé de briser les grèves étaient essentiellement des cadres et quelques jaunes "maison". On n'a pas fait venir de Migrants - qui auraient d'ailleurs été bien en peine de faire ce travail qualifié au pied levé.

On peut constater par exemple que les salaires baissent en ce moment dans des pays comme l'Argentine, le Vénézuela et... l'Iran, qui ne sont pas des pays d'immigration. En revanche, ils ont beaucoup monté en Chine sous la pression des luttes et aussi grâce au développement de l'économie. On pourrait multiplier les exemples, dont le plus évident est celui des trente glorieuses en France, qui a sans doute connu la plus forte immigration, dont une partie en effet organisée par le patronat, alors que les salaires ont constamment monté. Ils n'ont commencé à stagner qu'après la crise des années soixante-dix, l'immigration n'y était pour rien.

C'est donc très triste, non seulement de voir des politiciens de gauche reprendre cette vieille démagogie qui vise à diviser les travailleurs et à désigner des boucs émissaires "étrangers". Et encore plus triste de voir des militants et ex militants reprendre ce discours qu'ils avaient jadis combattu. Plus que jamais, nous devons dénoncer cette démagogie xénophobe, d'où qu'elle vienne.

 

Article de la Tribune : L'immigration tire-t-elle les salaires et l'emploi vers le bas ?

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04/09/2018

Allemagne/migrants : Honte à Sarah Wagenknecht (Ian Brossat)

En Allemagne, certains représentants politiques empruntent une pente dangereuse. C’est le cas de Sarah Wagenknecht, ancienne présidente du groupe Die Linke (gauche radicale) au Bundestag, qui vient de créer un mouvement populiste anti-migrants, « Aufstehen ». Honte à elle et à tous ceux qui, se prétendant de gauche, adoptent un discours anti-migrants. Je salue nos camarades de Die Linke qui ne cèdent pas à cet appel à adopter le même discours que l’extrême droite s’agissant des questions migratoires.

Faire des réfugiés les boucs émissaires de la crise est une ignominie sans nom. Pendant ce temps-là, les capitalistes qui pratiquent le nomadisme sur fond de dumping social et fiscal dans une totale impunité peuvent continuer à délocaliser et à broyer vies et territoires en toute tranquillité.

Les progressistes d’Europe ont mieux à faire que plagier les arguments éculés de l’extrême droite selon lesquels les étrangers nous volent notre pain ou font baisser nos salaires. Il nous faut au contraire consacrer notre énergie à trouver des issues positives à la crise de l’accueil que vit l’Europe depuis trois ans. C’est ce à quoi s’emploie le PCF, en proposant d’une part d’ouvrir des voies légales pour permettre l’arrivée en bonne condition des réfugiés qui fuient la guerre et la misère, et d’autre part qu’une clé de répartition européenne impose à l’ensemble des vingt-sept de prendre part à l’accueil et au devoir de solidarité.

 

Ian Brossat,

chef de file du PCF pour les élections européennes

Tag(s) : #A LA UNE AUJOURD'HUI
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